Renaissangs (ancienne version)

CHAPITRE 34 (3) : HORS DE CONTRÔLE

Les épines de glace furent expulsées de la tige et se dirigèrent dangereusement en partie vers Tôn. Grâce à sa grande vitesse de déplacement, il n'eut aucun mal à les éviter. Tandis qu'il était parti à gauche, Thélio et Sakura s'étaient décalés vers la droite. L'homme au pouvoir glacial se mit face à lui, signe d'un duel.

-- Tu me rappelles quelqu'un que je déteste plus que tout, pesta Forrest. Et juste pour cela, je te hais et tu vas déguster.

-- Génial. Je commençais à avoir un petit creux.

-- Argh ! Il aurait sorti la même blague stupide ! Je... Je vais te faire bouffer tes pieds !

-- Si tu arrives à les attraper en tout cas, expliqua Tôn en haussant les épaules.

-- Mais arrête avec tes blagues ! C'est insupportable !

-- Plus tu me dis ça, plus j'ai envie de continuer, s'amusa le jeune homme.

-- Putain ! Tu lui ressembles tellement ! Je vais... exploser ! hurla le membre de l'élite en saisissant avec force ses cheveux.

Sous l'impulsion de la haine, des pics de glaces poussèrent soudainement du sol. Tôn courut pour les éviter. De ces stalagmites s'échappait de la brume qui refroidissait l'air et le jeune homme commençait à trembler. Ce ne fut pas le cas de son adversaire qui semblait habitué à des températures extrêmes, même peu couvert. Celui ne cachait pas sa joie lorsqu'il vit que Tôn en était handicapé. Il affichait alors un sourire sadique. Forrest profita de cette faiblesse pour prendre le dessus. En quelques secondes, d'immenses murs de glaces apparurent pour former un labyrinthe.

-- Bonne chance pour t'échapper de là-dedans.

-- J'accepte volontiers cette genéreuse attention mais cela sera inutile à vrai dire.

En effet, Tôn était adossé à l'un des murs, côté extérieur, avec une expression amusée.

-- Stop ! Arrête ! Tu es... Tu en fais trop ! s'écria son adversaire qui cherchait ses mots tellement il saturait.

-- J'aimerai bien savoir qui est cette personne qui peut te mettre dans cet état. Il faut souffler. Tu vas nous faire une attaque.

-- Je n'en peux plus ! lâcha Forrest à plein poumon avant de se laisser tomber sur les genoux. Arrête toutes ces paroles mielleuses ! Arrête de plaisanter ! Arrête de faire le gars sympa ! Arrête tout ça ! Arrête d'être toi ! Je te hais ! Tu nous as pourris la vie ! Ce que tu as fais est... impardonnable ! Impardonnable ! Comment as-tu pu ? Et tout ça pour quoi ? Hein ? Pour quoi ? Dis-le ! Tu le sais ! Dis-le !

Ses yeux devenaient aussi rouges que son visage dont les traits exprimaient une rancœur infinie.

-- Dis-le ! Dis-le !

-- Il a complètement péter les plombs ma parole, s'inquiéta Tôn. Il me prend pour quelqu'un d'autre.

-- Vas-y ! Dis-le pour quoi !

Forrest s'était relevé et s'approchait du jeune homme avec un air menaçant.

-- D'accord... Ça devient du sérieux... Je vais éviter de le pousser encore plus dans ses retranchements.

-- Ne fais pas l'innocent ! Tu le sais ! Tu étais là ! Tu as tout vu ! Tu étais là ! Tu as tout vu ! Tu étais là ! C'était bien toi !

-- Le disque est rayé maintenant... Écoute, il faut que tu te reprennes là, dit Tôn d'une voix calme.

L'homme au pouvoir glacial ne semblait rien entendre. Il était enfermé dans son monde. Il répétait les mêmes mots et continuait de s'avancer.

-- Quelle idée d'engager des Renaissangs aussi instables. Tu me diras, ça fait du bon boulot n'empêche. Bref, il faut que je trouve un moyen pour qu'il redevienne lui-même.

Tôn regarda autour de lui mais rien ne paraissait approprié. Du moins, du premier coup d'œil. Une idée, plutôt risquée, lui traversa l'esprit. Il se mit dos à un mur du labyrinthe de glace, prit une inspiration et s'exclama :

-- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles !

Comme attendu, ces mots eurent des répercussions et Forrest grogna avant de se précipiter sur le jeune homme. Il courut vers lui, le poing droit fermé, prêt à frapper. Il s'approcha, encore et encore, toujours plus proche de Tôn. Ce n'est qu'au tout dernier moment que ce dernier glissa sur le côté, se mit derrière le fou furieux et lui assaina plusieurs coups en-dessous de la nuque. La tête de son ennemi cogna plusieurs fois le mur et il s'effrondra, collé au mur.

-- Pfiou ! Voilà une bonne chose de faite. Il était sacrément en colère celui-là.

-- Pff ! Tu es marrant, susurra Forrest. Tu parles comme si j'étais le méchant de l'histoire... Tout le monde sait que c'est toi ! Me frapper te procure d'avantage de plaisir ? Dans ce cas, vas-y. Cependant sache que je te rendrais le double des coups.

Le visage dégoûlinant de sang, l'adversaire de Tôn faisait réellement peur.

-- Je... Je ne veux pas te donner de coups supplémentaires. Ne t'en fais pas.

La situation tournait au vinaigre et le jeune homme préféra prendre ses distances.

-- Tu t'en vas déjà ? s'exclaffa le fou. Reste voyons. Discutons encore un peu.

-- Désolé mais... je décline poliment ton invitation, balbutia la flèche.

-- Quel lâche tu fais.

Forrest frotta ses mains, se préparant à lancer un sort puis stoppa tout mouvement. Lentement, il s'allongea sur le sol, tenu par le col par quelqu'un.

-- Vous tombez à pic, souffla Tôn. J'aurai pu y passer. Par contre, que faites-vous là ?

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