𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚎𝚞𝚡

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Bonne lecture !

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Les yeux rivés sur les pages de son carnet, Izuku faisait bouger son crayon à papier avec un air concentré. Assis sous les branches d'un arbre, dans l'herbe verte à côté du terrain de football, il attendait sagement en essayant de ne pas fondre sous la chaleur de ce début d'année.

À cette heure-là, même si le soleil tapait bien moins fort qu'à quatorze heures, quand l'équipe avait commencé à s'entraîner, cela ne voulait pas forcément dire qu'il faisait plus froid. En vérité, Midoriya fondait sur place, et s'essuyait régulièrement le front en essayant d'éviter le soleil qui se déplaçait au dessus des branches qui le protégeaient.

Devant lui, entre ses mains moites, son carnet affichait le dessin au crayon qu'il avait fait pendant les deux dernières heures, en regardant l'entraînement d'un œil distrait. Au final, ce n'était qu'un croquis incomplet de plus à rajouter à la longue liste qui remplissait les pages, mais Izuku ne trouvait pas vraiment cela dérangeant. C'était les siens, il en faisait ce qu'il voulait.

Quand Izuku releva la tête en entendant des pas venir vers lui, il referma le carnet, le rangea dans son sac à dos, puis se redressa en époussetant l'arrière de son short.

Katsuki arriva à sa hauteur, puis fit un petit signe de tête pour lui faire comprendre de se mettre en route. Izuku lui emboîta le pas sans hésiter.

— Ta journée ? demanda-t-il avec enthousiasme.

Katsuki haussa les épaules. Ses sourcils étaient froncés, et tout à coup son meilleur ami remarqua son air tendu.

— Parlons plutôt de la tienne.

Souvent, les choses étaient ainsi : Kacchan et Deku se connaissaient depuis assez longtemps pour ne pas avoir à dire « c'était une journée de merde ». Une invitation à ne pas en parler, et l'autre n'insistait pas.

Sauf que cette fois, Izuku se massa distraitement la nuque et regarda ailleurs. Ils marchaient d'un pas rapide en direction de la sortie de la faculté, et il aimait cette sensation, celle qui le prenait lorsqu'ils descendaient la petite pente côte à côte, en se mêlant à la foule.

— Je...

— Quoi ? Il s'est passé un truc ?

Izuku releva la tête, et son regard croisa celui de son meilleur ami. Ce n'était pas tout à fait de l'inquiétude, car le visage de Kacchan n'avait la plupart du temps que deux expressions : une mine détachée, et un air irrité. Cette fois, ce n'était ni l'un ni l'autre, et Izuku balaya sa remarque d'un petit mouvement du poignet.

— Oh, non. Enfin, pas tout à fait, c'était juste....

Ils descendirent enfin sur un trottoir pour retrouver la rue, et tout naturellement Katsuki suivit ses pas. Le message était clair, il allait certainement passer la soirée chez lui.

— Vas-y, accouche.

Midoriya attrapa les deux bretelles de son sac à dos, et regarda ses pieds. Ses chaussures et le goudron sale de la rue qu'il devait longer avant d'arriver chez lui.

Il fit la grimace, et laissa échapper :

— Aujourd'hui il y a quelqu'un qui.... m'a dit qu'il m'aimait.

Son cœur battit plus rapidement tandis que ses joues se coloraient, mais en n'entendant aucune réponse, il finit par relever le visage vers Katsuki.

Qui n'était plus à côté de lui.

— Kacchan ?

Izuku s'arrêta, et en se retournant pu voir que son ami s'était brusquement arrêté. Ses yeux grands ouverts et son expression surprise prirent Midoriya par surprise.

— Qui ? lui demanda-t-il simplement en se reprenant.

Katsuki se remit à marcher à ses côtés. Il ne leur restait plus que quelques centaines de mètres, et Izuku pouvait apercevoir le grand bâtiment à côté duquel il habitait.

— Une fille. De notre promo. Elle a demandé à me parler à la fin du cours de biochimie, et...

Il lui lança un petit coup d'œil.

— Elle m'a dit que tout le monde croyait qu'on sortait ensemble, toi et moi, et qu'en apprenant que c'était le cas elle s'est décidé à...

Izuku se racla la gorge. Il avait l'impression d'en avoir assez dit. Après tout, des choses comme ça arrivait à Kacchan tous les jours, et lui n'en faisait pas tout un fromage. Jamais.

En revanche pour lui...

— Mais personne s'est jamais confessé à toi.

Cette remarque le vexa un peu, et Izuku releva vers Katsuki un regard vexé.

— Je sais, marmonna-t-il. Pas besoin de le dire comme ça.

— Désolé, mais pas ce que je voulais dire. Mais quand même... c'est assez inhabituel.

Ils arrivèrent devant la petite place devant l'immeuble d'Izuku. Elle était faites de sable dur, avec quelques chaises en bois et des tables de pique-nique. En plein milieu d'une ville, c'était assez curieux pour que de nombreuses personnes se retrouvent là pour manger le midi, pendant les pauses.

Katsuki ne dit pas un mot de plus, et Deku sortit ses clés en silence.

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Loser(s) || KatsuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant