Bonne lecture !
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S'il y a bien une chose à laquelle Deku ne s'était pas attendu, c'était trouver son meilleur ami devant sa porte. Il l'avait ouverte pour aller squatter le salon d'une autre personne, manger de la glace sur son amour non réciproque qui allait sûrement lui briser le cœur, et maudire un peu Kacchan car lui se baladait ces sentiments depuis des années et c'était maintenant qu'il avait décidé de venir foutre le boxon.
Il l'avait vu dans les films : son meilleur ami allait un jour se marier, avoir des enfants et tout ce qui suivait, et lui allait rencontrer quelqu'un qui lui ferait oublier sa peine de cœur minable. Personne n'en saurait jamais rien, et ils resteraient inséparables pour toujours. C'était un « happily ever after » version meilleurs amis.
Et c'était bien. Ça lui convenait.
Il voulait juste avoir au moins une soirée pour pleurer encore un peu et avaler de la glace et du chocolat.
Mais Katsuki Bakugo avait été là, sur son palier, avec cet air déçu et un peu irrité quand il avait prononcé le nom de Todoroki. Cela avait été simple et rapide mais Deku comprenait Kacchan plus que n'importe qui, et savait reconnaître certains tics.
Ce regard là, c'était pour dire quelque chose d'important.
Alors au diable sa soirée jérémiade, à présent Kacchan était assis sur son lit et se tordait les doigts en regardant vers sa cuisine.
— Oui, donc...
Il se racla la gorge.
— J'étais venu pour... euh. Te dire un truc.
Deku hocha lentement la tête.
— Oui. Je suis presque certain d'avoir compris cette partie. Étant donné que, tu sais, tu l'as dit cinq fois au moins. Mais prends ton temps, rajouta-t-il lorsque Katsuki le fusilla du regard. On a toute la soirée.
Il se tue. Et attendit. Dans sa tête, sa propre panique était en train de retourner le bureau qui lui servait d'esprit : il essayait de ne pas se faire de faux espoirs, car si ce n'était pas ça alors il n'aurait aucune chance de retenir ses larmes.
Kacchan soupira soudain gravement, pendant de longue seconde. Quand il se redressa pour regarder Deku dans les yeux, ce dernier déglutit.
— Je ne vais le dire qu'une seule fois. Enfin, tout ça : je vais dire tout ça qu'une seule fois. Le reste, ça dépendra. Alors écoute bien.
Il fit craquer ses doigts, et Izuku se tendit. Il écouta attentivement.
— Tu es mon meilleur ami. Et ça changera pas. J'aurais jamais le temps et l'énergie pour essayer de supporter quelqu'un d'autre que toi. Donc, ce que je veux dire c'est que... je t'aime beaucoup.
Les derniers mots semblaient avoir été dur à sortir, car son visage était tendu.
— J'ai essayé de suivre un stupide livre avec des leçons stupides qui étaient censées te montrer que j'étais sérieux, sauf qu'en fait c'était vraiment que des conneries : je t'ai offert des chocolats parce que t'adores ça et que c'est pas la meilleure période, mais le message était pas clair. J'ai essayé un rendez-vous, de me retenir moins, d'être plus tactile, mais c'était pas clair du tout non plus. Donc c'est pour ça que je suis là. À te raconter tout ça.
Il se pinça l'arête du nez.
— Ok, j'essaye de gagner du temps. C'est vraiment beaucoup plus gênant que ce que j'avais imaginé. Je pensais bien que ça le serait, mais... t'embrasser serait pas suffisant, hein ? Faut que je sorte les mots. Et que j'attende une réponse aussi, merde c'est vraiment compliqué.
Kacchan se leva si brusquement que Deku fit un pas en arrière, les yeux ronds. Ses joues brûlaient largement.
— Tu écoutes bien ?
Il hocha vivement la tête.
— Super. Je suis amoureux de toi. J'ai envie de sortir avec toi.
Il resta trois longues secondes à retenir sa respiration, avant de se détendre un peu. Finalement il souffla ;
— Mince, ça fait du bien en vrai.
— Tu...
— Tu peux me répondre honnêtement. J'ai toujours préféré rien dire parce que je pensais que ça serait vraiment trop gênant si j'étais... rejeté. Mais maintenant je préfère quand même essayer : je me disais que j'avais le temps, que de toute façon tu serais toujours là, mais il y a eu ces confessions et... et je me suis dit que peut-être un jour ça serait trop tard.
Il fut tout proche, tout à coup : Kacchan laissa échapper un sourire satisfait et un peu tremblant.
— Vas-y, donne ta réponse.
Deku essaya de retrouver sa voix.
— Tu... t'as pas peur que ça soit plus comme avant ? Et si ça marche pas, qu'est-ce qu'on fera ? On pourra pas redevenir meilleurs amis.
— Je sais. J'ai réfléchis à tout ça. Je prends le risque quand même, parce que même s'il ne se passe rien, on a aucune garanti. Dans un cas comme dans l'autre. Deku, réponds-moi.
Kacchan ne le touchait pas : il restait à une distance minime, mais il n'y eut aucun contact et aucun souffle sur ses lèvres. Il attendait sagement, les yeux brillants.
Deku murmura tout bas :
— D'accord. Je t'aime aussi.
Il rassembla son courage et leva la main : ses doigts entourèrent ceux de Kacchan alors qu'il déglutissait.
— Sortons ensemble.
Il avait raison, c'était incroyablement dur à dire. Sa tête chauffait tellement qu'il avait l'impression d'entendre les battements effrénés de son cœur qui n'y croyait plus, et son esprit lui criait qu'il se passait quelque chose de très important.
Il n'y eut pas un mot de plus : Katsuki se jeta presque sur lui pour lui soulever le menton et poser ses lèvres sur les siennes. La sensation fut brûlante et agréable, et Deku prit soudain conscience que c'était en train d'arriver.
Que ses sentiments étaient partagés et que son cœur n'avait pas été brisé.
Quand ils se détachèrent, il renifla bruyamment.
— Tu vas pas pleurer j'espère.
— Je pleure pas.
Il pleurait déjà. Des grosses larmes et le mentons froissé : Kacchan sourit encore plus et posa son front sur le sien. Il soupira longuement, avec satisfaction.
— Je dors ici, ce soir.
— D'accord.
— Et peut-être que demain j'irais chercher du chocolat, pour fêter ça.
— J'espère que ça deviendra pas une habitude, je vais vraiment grossir tu sais ?
— Tais-toi. C'était ça où la confession avec roses et soleil couchant.
Deku sourit largement : cette situation était irréelle. Magnifique et irréelle. D'une normalité presque effrayante.
— On est vendredi et j'ai de l'avance sur mes cours.
— Est-ce que ça veut dire que je peux continuer de squatter ta console ?
— C'est exactement ce que ça veut dire. Je vais allumer les manettes.
Oui, c'était agréable et normal. Et cela faisait du bien.
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Loser(s) || KatsuDeku
Fanfic| Katsuki Bakugo X Izuku Midoriya | Fiction terminée | Kacchan et Deku sont meilleurs amis. Du jardin d'enfants jusqu'à la faculté, ils ont toujours tout fait ensemble. Seulement cette année, les choses changent. Après que Bakugo ait avoué publiquem...