Loser(s) || KatsuDeku

𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜

Bonne lecture !

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Allongé sur le lit de son petit appartement, Katsuki ignora une fois de plus la sonnerie de son téléphone portable. Sur la petite table basse à côté de lui, son ordinateur se mit en veille de lui même, entre ses feuilles volantes remplies de son écriture petite et serrée.

Il ferma les yeux, profitant de la pause qu'il s'accordait dans ses révisions, avant que son téléphone ne se remette à sonner pour la quatrième fois d'affilés.

Cette fois, Katsuki ne put retenir un soupir avant de tendre le bras pour l'attraper. Sans surprise, ce ne fut pas le nom de Deku qui s'afficha, mais bien celui de sa sœur. Il décrocha.

— Espèce de frère indigne, dit-elle immédiatement, de l'autre côté du combiné.

Kacchan ne prit même pas la peine de répondre à ça. À la place, il demanda :

— Tu veux quoi ?

Elle grogna.

— Petit con irrespectueux, va. J'ai besoin d'une raison pour appeler mon petit frère ?

— Oui, t'en as besoin. Et donc, tu veux quoi ?

Il fixa son plafond, et croisa les bras derrière sa tête. Son téléphone en haut parleur, Katsuki attendit sagement qu'elle se décide.

— Maman me harcèle parce qu'apparemment, ça fait longtemps que vous êtes pas rentrés. Elle veut que vous veniez manger.

— Je suis rentré y'a deux semaines. Elle abuse.

— Peut-être, mais pas avec Izuku. Et elle insiste, vraiment.

Il claqua sa langue contre son palais et plissa les yeux. Elle abusait toujours, à considérer le fils du voisin comme son propre fils. Si l'un rentrait sans l'autre, elle finissait toujours par en faire toute une histoire.

Il ne répondit pas tout de suite, mais finit tout de même par capituler.

— Je lui dirais. S'il veut pas vous voir, tant pis.

— Tu sais très bien que c'est pas du tout ce qu'il va dire.

Il soupira très fort, car elle avait entièrement raison. Pour une raison qui lui échappait, Deku adorait rentrer chez leurs parents : voir sa mère, les parents de Katsuki, et tout leur quartier qui semblait avoir décidé qu'Izuku Midoriya était trop mignon pour devenir adulte et qu'il fallait encore le traiter comme s'il avait dix ans.

Ce que, dans un sens, Kacchan pouvait comprendre, mais l'avouer lui arrachait la bouche.

— Ouais. Bon. C'est tout ce que tu voulais dire ?

— Oh, allez. T'as rien à me raconter ? Je m'ennuie un peu, là. Et ça fait longtemps que j'ai pas eu d'update concernant...

Il appuya sur « raccrocher ». Son appartement retrouva un peu de silence, et au dehors quelqu'un passa dans sa rue en chantonnant sur une trottinette électrique.

Deux secondes plus tard à peine, son téléphone sonna à nouveau. Il décrocha.

— C'est bon, tu t'es assez fait désiré ?

— Je suis pas sûr.

— Raconte. Moi. Tout.

Il soupira encore plus bruyamment. Reprenant le téléphone dans sa main pour le coller contre son oreille, Katsuki se redressa pour observer ses cours éparpillés. Sa pause allait bientôt se terminer, s'il se fiait à son réveil qui projetait l'heure sur le mur d'en face, et s'il voulait se débarrasser d'elle, alors il fallait lui donner ce qu'elle voulait.

Chiaki Bakugo était insupportable, surtout depuis qu'elle s'était rendue compte de quelque chose. Quelque chose qui concernait son petit frère adoré, et le fils de la voisine. Et qui datait depuis le collège, au bas mot.

— Ensuite tu me fous la paix ?

— Promis.

C'était toujours ainsi : il résistait pendant un moment, puis finissait par tout déballer. Au fond, cela faisait parfois du bien d'en parler à quelqu'un. Même s'il ne voulait pas vraiment l'avouer.

— Une fille a voulu sortir avec moi. Je lui ai dit non.

— Ouais. Rien de vraiment nouveau.

Il inspira profondément pour ne pas raccrocher.

— Elle m'a demandé si c'était parce que je sortais déjà avec Deku. J'ai dit que c'était des conneries.

Kacchan soupira.

— J'aurais sûrement pas dû. Apparemment, tout le monde croyait que c'était le cas.

— Que quoi était le cas ?

— Qu'on sortait ensemble. Suis un peu.

Il alluma son ordinateur avec son pied, et regarda l'écran qui lui demanda son mot de passe.

— Et donc, certains se mêlent de ce qui les regardent pas, la rumeur comme quoi je sors pas avec Deku s'est répandue, et...

— Et quoi ?

— Et du coup, tout le monde pense qu'il est libre. Une fille s'est confessée à lui en début de semaine.

Le silence de l'autre côté du téléphone lui répondit, et Katsuki attendit encore un peu. Finalement, un éclat de rire particulièrement irritant manqua de le rendre sourd, et il eut encore une fois envie de raccrocher.

— Oh mon dieu, pouffa-t-elle. Ça veut dire que maintenant t'as de la concurrence. Oh, mon frère adoré, ça va être si drôle.

— Drôle pour qui, au juste ?

— Pour moi, enfin ! Je sais très bien que t'as toujours pensé que le petit Izuku était à toi, alors ça fait tout drôle, hein ? Je crois que tu vas devoir te battre, maintenant. Peut-être même...

— Je vais raccrocher, la prévint-il.

Elle rit à nouveau, et il put parfaitement la visualiser en train de secouer la main pour lui montrer qu'il exagérait.

— Alors, tu vas faire quoi ? T'aurais dû faire quelque chose bien avant, mais je sais que tu vas encore me ressortir ton truc « blablabla on est amis, c'est déjà bien, je peux le voir tous les jours je suis content » —

— J'ai jamais dit ça.

— Et je te l'accorde, c'est déjà bien. Mais maintenant ils ont la voie libre, et Izuku est vraiment trop mignon. Viens pas te plaindre s'il finit par t'oublier.

Katsuki serra le poing, et son ordinateur retourna en veille. Sa sœur l'énervait quand elle faisait ça : viser juste, alors même qu'elle n'était pas là. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas faire quelque chose, mais plutôt que pour une fois, il n'osait pas.

Quand cela concernait Deku, ça changeait tout.

— Tu m'énerves.

— Et j'ai raison.

— Je vais raccrocher.

— D'accord. J'ai eu ce que je voulais. Mais souviens-toi quand même : si tu veux des conseils en drague, je suis là —

Il raccrocha définitivement, et éteignit son téléphone.

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