𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚞𝚗

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Bonne lecture !

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Katsuki Bakugo retira son t-shirt plein de sueur dans un soupir fatigué. Il tendit les doigts pour ouvrir la porte de son casier grinçant, et fourra le tissu sale dans un petit sac prévu à cet effet. Juste au-dessus, sur une étagère, un nouveau haut propre l'attendait.

Il aurait pu prendre une douche avant de partir, mais Katsuki savait bien qu'il n'avait pas vraiment le temps pour ça.

— Tu repars direct ?

À deux casiers à peine de lui, Kirishima l'observait avec un air aussi amusé que perplexe. Il venait d'attraper la petite bouteille de gel douche qui traînait toujours au milieu de ses propres affaires, et Katsuki ne lui accorda qu'un vague regard avant de hoche mollement la tête.

Derrière eux, d'autres membres de l'équipe se mirent à bavarder joyeusement, tout en attrapant leur serviette.

— Ouais, répondit Bakugo en enfilant son nouveau t-shirt. On a fini les cours, de toute façon.

Le mercredi, toute l'équipe de foot ou presque pouvait passer l'après-midi à s'entraîner sur le terrain derrière la faculté. Non seulement il leur était désormais réservé, depuis qu'ils avaient gagné suffisamment de match en première année, mais en plus la plupart finissait les cours assez tôt pour se retrouver dans les vestiaires à quatorze heures.

Mais arriver tôt ne voulait pas forcément dire repartir tard, ainsi Katsuki n'avait aucune envie de traîner encore davantage ici, entre les odeurs de transpiration et les regards curieux de ses coéquipiers.

Kirishima sourit de toutes ses dents, et pencha la tête sur le côté.

— Quoi, t'essayes d'éviter tes groupies ? Si tu passes par l'arrière, peut-être qu'elles te verront pas....

— Arrête de les appeler comme ça.

Eijiro posa sa serviette sur son épaule.

— Comment est-ce que tu veux que je les appelle ? Elles ont créé un groupe Facebook rien que pour parler de toi. J'ai réussi à me faire accepter, et je peux te dire que c'est hilarant.

Katsuki ouvrit son sac, et y fourra son petit sac d'affaires sales. Laisser ses chaussures et son short de sport ne posait pas de problème, mais il ne pouvait pas remettre le même maillot à chaque entraînement : il en prévoyait trois, et les lavait tous en même temps.

— T'as rien de mieux à faire, sérieux...

Son ami haussa innocemment les épaules, puis passa une main dans ses cheveux.

— Parce que ça me fait marrer. Déjà qu'au lycée c'était un peu comme ça, mais je pensais pas qu'à la fac ça serait encore pire. En plus, avec ce que t'as dit à l'une des leurs hier...

— Quoi ? De quoi tu parles ?

Kirishima sourit de plus belle. Depuis les douches, ils entendirent des rires : une odeur de gel douche qui sentait étrangement le parfum arriva jusqu'à eux.

— De Midoriya. Tu sais, ton « je sors pas avec Deku » est pas vraiment passé inaperçu. Elles en ont parlé jusqu'à deux heures du mat', au bas mot.

Katsuki haussa un sourcil, et referma la porte de son casier. Eijiro continua :

— T'imagines même pas le nombre de personnes qui pensaient ça. Je pense que c'est pour ça qu'elles t'ont autant laissé tranquille jusque là. Mais bon, maintenant que tout le monde sait que t'es libre....

Un soupir passa les lèvres de Bakugo tandis qu'il levait les yeux au ciel. Ces choses-là, c'était bien le dernier de ces soucis : que des gens, qu'il ne connaissait même pas, s'intéressent ainsi à sa vie privée le dépassait complètement. Parce que quoi ? Il avait une belle gueule ? Qu'il n'était plus aussi agressif qu'avant, et qu'il essayait de se montrer un peu plus sympa par moment ? Il trouvait cela un peu fort, et même carrément ridicule.

— Je comprends pas pourquoi ça intéresse d'autres personnes. C'est pas leurs affaires.

Puis, en voyant l'air qu'arborait son camarade, il rajouta :

— Ni les tiennes, d'ailleurs.

— Peut-être, répondit Kirishima en refermant à son tour son casier, et en se reculant d'un pas. Mais en attendant, moi je sais que même si tu sors pas avec « Deku », c'est pas l'envie qui...

— Termine ta phrase, pour voir.

Avec un dernier regard noir, Katsuki se pencha pour lacer ses baskets blanches. Quand il se redressa, il ignora délibérément l'expression de son ami, puis attrapa son sac pour le passer sur son épaule.

— Ma vie sentimentale ne regarde personne, aux dernières nouvelles.

— C'est marrant, mais j'aurais jamais cru entendre les mots vie sentimentale sortir de ta bouche. Si ça continue comme ça, tu vas...

— A demain, abruti.

Il tourna les talons, alors que quelques camarades revenaient des douches au bout des vestiaires, et claqua presque la porte en sortant.

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Loser(s) || KatsuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant