𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚜𝚎𝚙𝚝

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Bonne lecture !

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Seul chez lui, une serviette humide autour du cou, Deku observait la boite de chocolat à la framboise sans oser y toucher.

En sortant de la douche, il l'avait surprise sur son bureau, comme presque étonné de la trouver encore là, et s'était assis dans son siège en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire de ça. Des chocolats, il le savait très bien : les dévorer un par un ne serait certainement pas un sacrifice. En revanche, des questionnements qui allaient avec, ça il n'en avait aucune idée. Kacchan n'était pas du genre à agir sans réfléchir : en fait ils réfléchissaient tous les deux beaucoup trop, et c'était ça le problème de l'histoire.

Ce n'était pas la saint valentin, ce n'était pas son anniversaire, et aucune fête spéciale n'allait bientôt avoir lieu. Alors Deku devait se rendre à l'évidence : c'était une avance. Kacchan, comme avait dit Ochaco juste avant qu'ils ne se quittent l'autre jour, lui faisait du rentre-dedans.

C'était aussi étrange que stressant. Aussi incroyable que dérangeant. Il aurait voulu sauter de joie, se précipiter chez son meilleur ami pour lui mettre la boite sous le nez et lui dire qu'ils n'avaient qu'à sortir ensemble pour être heureux jusqu'à la fin de leurs jours.

Oui mais voilà, ce n'était pas aussi simple. Deku était ce qu'il était, et Kacchan ne se trouvait pas forcément mieux. Ils étaient amis, de véritables partenaires : alors quoi, c'était maintenant que leur équilibre menaçait de s'effondre ? Est-ce que cela en valait tout simplement la peine ?

Il avait essayé de se renseigner sur internet, mais cela n'avait pas été très concluant (cette chose, c'était l'incarnation du démon : à la question « je suis amoureux de mon meilleur ami, que dois-je faire ? », Google lui avait répondu au début de la seconde page qu'il avait très certainement un cancer des testicules). Il avait donc du chercher seul, comme un grand, dans sa tête et dans sa poitrine serrée par tant de questionnements.

La réponse ne s'était toujours pas affichée, et Deku soupira finalement en se redressa pour aller ouvrir la boite. Le pire, c'était que ces chocolats étaient délicieux et que Katsuki Bakugo savait très bien à quel point toute forme de cacao lui faisait l'effet d'un câlin sur son moral déprimé.

Soudain, son téléphone sonna et il retint un sursaut. Le nom sur l'écran afficha « Maman », alors il décrocha immédiatement.

— Izuku ?

Sa voix était un peu plus basse que d'habitude : il savait qu'elle se retenait de ne pas l'appeler tous les jours, alors quand elle le faisait sa mère paraissait toujours excitée.

— Oui, maman. Ça va ?

— Oui, mon chéri. Comme toi en cette période, j'imagine....

Lentement, il leva les yeux sur le calendrier accroché au dessus du bureau. Il l'avait collé avec de la patte à fixe en déménageant, car son proprio aurait fait une syncope si Deku avait eu le malheur de percer le moindre trou. Sur le mois, certaines dates étaient barrés, d'autres portaient des écritures pour les devoirs à rendre, et une seule était entourée.

Un poids tomba dans son estomac, et Deku déglutit.

— Ça va toute seule ?

— Je vais manger chez des amies en ce moment. On se fait des petites soirées lecture après le travail.

Il sourit légèrement. Sa mère avait rencontré un groupe de femmes en recommençant à faire du sport l'année passée. De plus, il y avait également la mère de Kacchan, toujours là au besoin.

— Et toi ?

— Kacchan vient souvent. Et les cours m'occupent. Ça va de mon côté.

La date lui fit un drôle d'effet, ainsi entourée. Il le savait, mais se le rappeler était tout de même un peu étrange et déprimant. Il avala un nouveau chocolat pour se remettre les idées en place, mais le feutre rouge sur la date de jeudi prochain s'était imprimé sur sa rétine. L'anniversaire de la mort de son père approchait, et il n'avait pas encore décidé.

— Tu as pris un jour de repos ?

— Oui, comme tous les ans. Tu penses que tu pourras... venir ?

Sa mère avait besoin de lui ce jour là, et il s'était déjà renseigné sur les bus et les horaires. Mais au fond, il se laissait le choix : peut-être en se levant aurait-il le courage d'aller en cours avant de marcher jusqu'à la gare pour retourner chez lui. Quelques heures simplement, juste histoire de déposer deux bouquets de fleurs sur une tombe, de faire un câlin, et il était reparti.

— Je viendrais, promit-il. Je ne sais pas encore à quelle heure.

— C'est pas grave. Parlons d'autre chose, d'accord ? Raconte moi tout.

Son regard se détacha enfin du calendrier. Leur appel dura exactement trente-deux minutes quarante, et quand il raccrocha enfin il n'avait qu'une envie : se blottir dans son lit.

Tout en se levant de son siège, il prit un nouveau chocolat et referma la boite. Au fond, peut-être aurait-il préféré un mot avec. Quelque chose de clair sur lequel il aurait pu réfléchir plus sérieusement sans se dire qu'il y avait toujours une petite chance pour que cela ne soit que son imagination.

Se dirigeant vers la salle de bain pour aller se laver les dents, Deku eut soudain envie de voir Kacchan jouer à sa switch, dans son lit. La normalité lui faisait du bien, et il savait que son meilleur ami était le seul point d'ancrage dont il disposait réellement.

Ou en tout cas, il l'espérait.

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Loser(s) || KatsuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant