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Lucy.

Je me promène tranquillement dans le couloir central, qui mène dans la salle commune.
Je suis revêtu uniquement de mon pyjama gris et de mes pantoufles noires.

Je suis encore attristé de ne pas pouvoir mettre mes précieuses pantoufles, tête de chaton.
Mais, apparemment, ça perturbe certains patients. Surtout les patients qui sont de l'autre étages. Les fous, ceux qui devraient êtres en prison au lieu d'être ici. Les plus dérangers.

Je ne suis jamais monté au 3ème étages, le leur. Et je préfère que ça reste comme ça.

Je suis arrivé il y'a plus d'un mois déjà. Et mes amis me manquent.. Ils ne savent pas que je suis ici.

C'était la fameuse condition que j'imposais à mon père si il m'envoyait ici. Je ne voulais, sous aucun prétexte qu'ils me voient dans cet endroit. Qu'ils me voient dans cet état..
J'ai eu beaucoup de mal à leur cacher toute cette haine en moi, toute cette tristesse.. Que je ne voulais pas que tout ça éclate en milliers de morceaux. Pas maintenant..

Donc, ils pensent tous que j'ai déménagé chez ma grand mère pendant quelques temps. Et clairement.. Je le regrette. J'aurais dû leur dire la vérité.. Parce qu'ils me manquent. Énormément..

Et à mon plus grand étonnement et mon plus grand soulagement. Cet endroit n'est pas du tout comme je l'imaginais. Ce n'est pas "si mal" d'être ici.

On n'a quand même un couvre feu, des traitements à prendre, et des punitions en conséquence si on fait une bêtise. Mais, on a quand même beaucoup de liberté.

Notamment, le droit à notre téléphone portable. On peut se promener un peu comme on veut en dehors des chambres. Et ça, c'est bien.

On a un colocataire de chambre.
J'en ai une moi aussi, au début, je ne pensais pas du tout m'entendre avec elle. Mais, après une conversation profonde qu'on a eu sur les avions.

Ne nous demandez pas pourquoi les avions, il était tard. On est devenue amie. Maintenant, On s'entend très bien elle et moi.

Elle s'appelle Yukino. Et, on est très ressemblante sur beaucoup de points. Et je trouve ça vraiment bien de me l'être fait comme amie des le début.

Ensuite, j'ai très vite pris mes marques, et je me suis mise à parler un peu avec tout le monde. Il y'a quelques exceptions, mais je m'entend plutôt bien avec les autres.

Ce qui m'a permis de sauter le pas, c'était lors de notre deuxième réunion de groupe. J'ai appris beaucoup de choses sur ces personnes. Ça m'a beaucoup touché, leurs histoires..

Par contre.. La mienne. Ils n'en savent que la moitié. C'est trop dur de leur dire tous ce qui s'est passé dans ma vie pour que j'en arrive là. Je suis pas encore prête..

J'affiche mon éternelle sourire sur mon visage, et je pars rejoindre Loki. Un patient, d'à peu près mon âge.

Il est la, suite à des problèmes familiaux. Il est passé de famille d'accueil en famille d'accueil. Et n'en pouvant plus, il a fait une tentative de suicide. Son assistante social la tout de suite envoyé ici.

Des qu'il me voit arriver tout sourire, il sourit à son tour.

-Comment fais-tu pour toujours sourire comme ça ? T'as pas une crampe à force ?

Je pouffe de rire.

Si tu savais..

Je m'assois à côté de lui, il est avachi sur sa table. La tête entre ses bras.

-Je m'ennuies..

-Ça t'apprendra à vouloir rentrer dans les vestiaires des filles. Lui tapais-je le bras, ce qui me vaut un grognement de sa part. Du coup, ils t'ont pris ton téléphone, t'ont enlevé certains de nos privilèges et t'as du passer une heure en insolement. C'est bien fait pour toi. Pervers. Je lui tire la langue.

N'abandonne pas.. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant