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Après une minutes de silence, à ce regarder dans les yeux, on finit par bouger. Un peu gèné de la situation.

-Hum.. Ça te dis d'aller dehors, prendre un peu l'air ? Déglutie-je.

Il hoche la tête avant de se lever.

-Je te suis. Se racle t-il la gorge.

Je me lève à mon tour, et je sors suivi de près par Natsu.

Je suis assez gêné qu'il le sait.. Je me sans.. Sale ? C'est la sensation que je déteste ressentir lorsque quelqu'un est au courant..

Ce sentiment me tue, je ne veux plus le ressentir, jamais.

On marche, l'un à côté de l'autre dans les couloirs, en direction de la cours.

Une fois dehors, on s'assoit sur un petit banc en dessous d'un arbre pour avoir un petit coin d'ombre.

-Tu sais..

Je le fixe, attendant la suite, intrigué.

-C'est parce que je me sentais affreusement seul.

Je fronce les sourcils, ne comprennant pas pourquoi il me dit ça. Mais après quelques secondes, mon cerveau tilt. Et je comprend qu'il fait allusion à ses trois tentatives de suicide.

Je suis assez surprise qu'il m'en parle..
Il se sent peut-être obligé de le faire puisqu'il sait une chose très importante sur ma vie et notamment mon mal être.

Je l'arrête avant qu'il n'en dise plus.

-Natsu, si tu te confie à moi parce que tu t'y sens obligée par rapport à ça.. Ne le fais pas. Si tu veux te confier à moi, fais le parce que tu le veux. Pas parce que tu t'y sens obligée. C'est la pire chose que tu pourrais faire.

Il lève les yeux pour les planter dans les miens. Ses pupilles me transpercent.

-Je ne le fais pas par obligation. Comme toi, je ressens aussi cette "attirance" pour toi. J'ai clairement pas l'habitude de faire confiance aux autres.. Mais avec toi, c'est différent. Je vois quelques chose dans ton regard qui me fait penser à moi.. Et ça m'attire. Tout comme toi. Alors, je ne vais peut-être pas tout te révéler de moi, mais j'en ai envie.

Mes yeux s'ecarquillent, et je lui souris tendrement.
Ce sentiment est donc réciproque. Ça me soulage de savoir qu'il pense la même chose que moi. Vraiment.

Je ne dis rien et le laisse donc continuer.

Il regarde maintenant le ciel, peut-être, n'ayant pas le courage de me regarder dans les yeux.

-Je me suis toujours senti seul depuis tout petit, du plus loin que je me souvienne, on m'a toujours abandonné.. Je te raconterai sûrement les détails plus tard mais la.. Je n'en ai pas la force. Et à la mort de mes parents, c'en était trop et j'ai pas su supporter cette souffrance plus longtemps. J'avais l'impression de suffoquer, tous les jours, vingt quatre heures sur vingt quatre et j'ai tous laisser tomber. Du moin, je n'ai pas réussi. Trois fois..

Ses paroles sont telles des milliers de lames me transpercant la peau.
Ça me fait mal. Je ressens sa douleur à travers ces paroles.

J'ai mal.

J'ai qu'une seule envie, c'est de le prendre dans mes bras.

Mais je connais mon corps, et il est encore trop tôt pour ça. Mon corps ne le supporterai pas. Impossible..

Alors, pour essayer d'apaiser sa tourmente, je pose délicatement ma main sur la sienne, non sans frissons.

C'est la seule chose que je puisse te donner pour l'instant Natsu.

N'abandonne pas.. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant