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« — Bonjour Chan, bonjour Changbin, commence-t-elle, je vous présente Maître Sung, elle est spécialisée dans les droits civils, dont notamment les droits d'adoption. »
Chan et Changbin se trouvaient en face des deux avocates, dans un petit café chaleureux. Tout était fait pour décompresser le noiraud, mais son corps restait crispé, même lorsque Chan caressait tendrement sa cuisse sous la table.
Rien à faire, il se voyait déjà devoir dire adieu à celle qui l'avait choyé et aimé.
« — Bonjour Messieurs, dit-elle en sortant un dossier, pouvez-vous m'en dire plus sur cette Haven dont ma collègue m'a parlé ? »
Chan regarde Changbin avec encouragement, celui-ci déglutit et tousse légèrement.
« — elle m'a adopté quand j'avais deux ou trois semaines. Ma mère biologique est morte en me donnant naissance, et mon père biologique a nié toute responsabilité, alors je suis resté à l'hôpital, puis dans les locaux des services sociaux jusqu'à ce que Haven vienne m'adopter. C'est elle qui m'a éduqué et aimé pendant plus de vingt ans, je ne veux pas la perdre, faites lui retrouver ses droits, s'il vous plaît » supplie-t-il avec une voix cassée.
Il semblait démuni, Haven faisait partie intégrante de son quotidien et de sa vie. Et même s'il était majeur et qu'il n'avait plus besoin d'elle constamment, il voulait qu'on la reconnaisse légalement comme sa mère.
« — je vais tout faire pour, elle sourit en notant dans son carnet. Elle n'a aucun antécédent psychologique ou médical qui aurait pu poussé les autorités à lui retirer ses droits de tuteur ? »
« — non, elle allait très bien. Son mode de vie est sain, elle mange sainement et ne fume ni ne boit pas. Elle a toujours fait en sorte de ne pas me montrer de mauvais exemples. »
Maître Sung, une jeune femme trentenaire aux cheveux courts, notait dans son carnet, gardant ce sourire chaleureux qui, plus il le voyait, mettait en confiance Changbin.
« — d'accord, elle range son stylo et referme son dossier, ça me semble être un cas facilement résoluble, elle sourit, je vais mettre les bons points d'un côté et faire récupérer à Haven ses droits sur toi. »
« — si on doit aller jusqu'au procès, je suis prêt » dit Changbin en se redressant sur sa chaise.
« — je ne pense pas que nous ayons à aller jusque-là, elle sourit encore, ton géniteur n'a aucun argument pour garder son statue de tuteur, excepté les liens de sang qui vous unissent. Alors que Haven a toute ton éducation, et surtout le fait qu'elle ait passé plus de vingt ans de sa vie avec toi. »
Elle se leva et sa collègue suivit.
« — je suis contente de pouvoir t'aider Changbin »
Elles s'apprêtent à quitter le café lorsque Chan se lève brusquement, bousculant par la même occasion Changbin qui s'était à moitié affalé sur lui.
« — attendez ! les deux femmes se retournent, combien de temps vous pensez que... tout ceci va prendre ? »
« — quatre jours grand maximum » annonce Maître Sung sans aucune hésitation.
Chan hausse un sourcil, surpris.
« — si peu ? »
« — je vous l'ai dit, elle sourit, j'ai toutes les informations pour faire pencher la balance du côté de Changbin. Cet homme est un inconnu qui souhaite reprendre ses droits inexistants parce qu'aux yeux de la loi, c'est mieux vu d'être un père célibataire plutôt qu'un chômeur en recherche d'emploi. Il veut juste les aides sociales, et encore. Changbin ne le connaît pas, il n'a aucun lien affectif avec lui. Tandis qu'avec Haven, c'est un combo. Il a l'éducation et l'amour d'une mère. Je suis certaine de ce que j'avance, elle sourit à Changbin, Haven sera de nouveau légalement votre mère adoptive d'ici les quatre prochains jours. »
Chan se trouve rassuré, et il peut d'ores et déjà penser à une date pour leur départ en Australie.
Il se tourne vers Changbin et s'accroupit face à lui.
« — tu es rassuré maintenant ? le noiraud acquiesce faiblement, now what do you want to do ? »
Changbin encadra le visage du blond de ses mains et le rapprocha du sien.
« — right now I just want you to kiss me. »
Comme si c'était fait, Chan pressa ses lèvres contre celles du noiraud, dans un baiser doux et réconfortant.
Changbin y trouvait tout le confort et la sécurité dont il avait besoin ; juste lèvres contre lèvres.
Ils se séparent quelques secondes plus tard et sortent du café après avoir laissé leurs dû et un pourboire.
« — oh je sais ! s'exclame Chan, et si on allait au centre commercial ? J'ai envie de changer de couleur... pas toi ? »
« — si mais... Channie, tu vas te ruiner en frais d'avocat, laisse moi t'offrir quelque chose. »
« — oh non Binnie, ne comm- »
« — je ne commence rien du tout ! je veux juste te faire plaisir ! » contre Changbin en agitant leurs mains entrelacées.
« — mais c'est le lendemain de ton anniversaire »
« — et ? ce n'est plus mon anniversaire. Et puis même ! Je n'ai plus le droit de faire plaisir à mon copain maintenant ? »
« — si, bien sûr que si, mais- »
« — pas de mais ! Let's go ! »
Et c'est un Changbin souriant et détendu qui tire un Chan boudeur mais heureux vers le centre commercial du quartier le plus populaire de Séoul.
