Ici la Voix,
Il ne vous aura certainement pas échappé qu'une pandémie mondiale est en train de gâcher notre année. Mais qu'à cela ne tienne, la Voix est là pour vous, comme elle l'a été lors du premier confinement.
Évidemment, nos candidats adorés sont sortis de l'émission, mais la Voix garde toujours un oeil sur ses favoris...
Ainsi, la Voix vous informe que nous allons passer ce mois de novembre ensemble.
Une nouvelle scène de l'OS n°2 sera postée tous les soirs, jusqu'à la fin du mois.
C'est tout, pour le moment.
***
Vendredi, 17h50, Paris
Il est bientôt 18 heures quand Louis franchit les portes de leur appartement. La journée est lourde, les sentiments et le temps aussi. C'est ce genre de journée grise qu'on essaye de laisser filer le plus vite possible en espérant déjà être le lendemain.
Le travail lui a semblé plus pénible que d'ordinaire, les médecins notamment l'ont vraiment pris pour de la merde et il ne sait pas s'il s'y fera un jour, à la prétention de ses supérieurs. Lui, se dit-il en posant ses clefs sur le comptoir de la cuisine, il ne sera jamais comme ça. Il l'espère en tous cas, il essaye d'écouter les patients qu'on ignore, de rester plus longtemps pour discuter avec son collègue, et il accepte les silences qui veulent dire tant avec si peu de mots.
D'ailleurs, il aimerait bien profiter de l'une de ses soirées silencieuses avec Harry, celles où sans se parler, ils se comprennent, se contemplent.
Mais vu l'état de l'appartement, pense-t-il en jetant un coup d'œil fatigué autour de lui, il devrait plutôt lui en toucher un mot. Le brun pousse un long soupir en se détachant du comptoir pour ranger la table basse en verre, une pile de livres semble s'accumuler depuis des semaines. Et ce sont en réalité les livres de Louis, mais comme la revue MUSIC dépasse et appartient à H, il pourra bien râler un peu.
Il ouvre la fenêtre en grand, laissant au moindre filet d'air la possibilité de souffler dans l'appartement. Il sent à peine son tee-shirt bouger lorsqu'il se retourne pour aller récupérer le courrier, il sait que le bouclé n'y est pas allé, il est toujours en retard le matin, il doit aller à l'essentiel.
Se lever, se laver, manger, et embrasser Louis.
Toute autre distraction étant exclue. Alors le courrier...
Les pas de Louis se font un peu lourds et il se demande pourquoi il ne l'a pas pris tout de suite en arrivant, sans doute la flemme. Sentiment dévastateur qui nous prend régulièrement en fin de journée, rare chez Louis, mais on n'échappe pas à ses travers.
Il se saisit de la pile de prospectus, de journaux, et les jette négligemment à côté de lui sur le canapé clair, les coussins multicolores égayent un peu la pièce et il s'y cale confortablement. Il pourrait s'endormir, se doutant qu'Harry le réveillerait en embrassant sa tempe. Agréable.
Il pense un instant aux lèvres d'Harry effleurant sa peau avant de se concentrer sur ce qui frôle sa main : des enveloppes. Il lit brièvement ce qu'il y est inscrit, rien d'intéressant comme toujours. Des propositions de partenariat, des invitations qu'il refusera, bien qu'il les laisse discrètement de côté, peut-être que son copain réussira à l'y traîner. Il pense au poids qu'il peut être pour Harry, mais referme son esprit, pas le genre de journée pour penser à ça, il est déjà suffisamment épuisé.
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Même dehors
General Fiction"Même dehors" est un recueil d'OS qui est la suite de la fiction "Apparence". Après être passés dans une TV-réalité très populaire, les candidats sont désormais de retour dans le quotidien. Mais le succès est éphémère, alors comment retrouver une...