Samedi, 11h12, Clermont-Ferrand
« Madame, Monsieur, en vue de notre proche atterrissage, nous vous invitons à regagner vos sièges et à attacher votre ceinture. Assurez-vous que vos bagages à mains sont situés sous le siège devant vous ou dans les coffres à bagages.
Les portes et issues doivent rester dégagées de tout bagages. Le temps à Clermont Ferrand est nuageux et la température est de 24°. »
Le blabla continue quelques instants, mais Sam n'écoute déjà plus, elle a tellement l'habitude de se balader d'avion en avion qu'elle pourrait elle-même passer cette annonce. Elle s'imagine un instant hôtesse de l'air avant de sourire, pas moyen, elle ne correspond pas vraiment au standard attendu. Sans rancune, la jeune femme referme le magazine de jazz qu'elle a lu durant ces deux vols (foutue escale à Paris) et le range prestement dans son sac à main turquoise.
Lorsque l'avion s'arrête pour de bon et que les applaudissements (effrayants) cessent, Sam se lève rapidement pour atteindre la sortie, elle était cotée hublot, mais sa souplesse lui permet de sortir rapidement.
Bloquée dans la file d'enfants bruyants et d'hommes pressés, Sam observe un instant le ciel gris et la mine un poil trop enjouée des Stewards qui lui souhaite un bon séjour. Ce dont elle doute.
Mais, enfin, elle peut se libérer et accéder à la terre ferme. Et, heureusement pour elle, elle ne doit pas aller chercher de valise, elle n'en a pas prise. Tout s'est fait dans la précipitation et elle préfère voyager léger. De toute façon, ils ne vont pas passer mille ans à chercher Louis, n'est-ce pas ? Il va bien finir par donner signe de vie, essaye-t-elle de se rassurer.
En parlant de donner signe de vie, Sam doit avouer être un peu surprise par l'appel de Billy, effectivement elle avait une dette envers lui, mais de là à l'appeler, elle, à l'aide ? Elle n'y aurait pas vraiment pensé. Et elle ne l'aurait certainement pas fait dans la situation inverse. Comme quoi, pense-t-elle en entrant dans l'aéroport, les gens sont surprenants.
Elle parcourt rapidement les couloirs, sans vraiment s'arrêter sur les passants, elle se doute que Billy ne l'attend pas avec une pancarte et des fleurs, il doit traîner devant l'aéroport en pestant contre sa (prétendue) lenteur.
Elle est un peu mal à l'aise de le revoir après plusieurs mois à ne s'échanger que de brefs tweets et quelques messages, sauf si on exclut cette fois-là, mais elle refuse d'y penser. Pas le moment. Elle est ici pour une bonne raison. Rapidement, elle finit par apercevoir le blond, fidèle à lui-même, nonchalant et appuyer contre sa... moto ?
« Seigneur, » peste intérieurement la brune, ils ne vont quand même pas galoper à travers la France sur cet engin ? Doit-elle lui rappeler qu'elle n'a pas voyagé en première classe et qu'elle est partie à 6 heures de chez elle ?
En cet instant, elle regrette plus que jamais de ne pas avoir mis son jogging gris...
Billy semble enfin la voir, Sam traverse la porte, arrivant à sa hauteur.
Les première secondes, il y a un instant de gêne, il fait bon, les gens ont l'air heureux et eux, ils se regardent comme deux idiots sans trop savoir quoi dire. Sam aimerait être Cara, c'est elle qui s'y prenait le mieux pour parler au blond. Elle, elle a déjà envie de lui faire des remarques.
— On ne va pas voyager là-dessus, Billy, soupire la brune un peu désespérée.
Bonjour à toi aussi, pense le blond qui se redresse, piqué.
— Si tu as une autre solution, je suis preneur. Ne t'inquiète pas, je viens de parcourir cinq heures là-dessus pour te rejoindre, je sais ce que c'est.
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Même dehors
Ficción General"Même dehors" est un recueil d'OS qui est la suite de la fiction "Apparence". Après être passés dans une TV-réalité très populaire, les candidats sont désormais de retour dans le quotidien. Mais le succès est éphémère, alors comment retrouver une...