Même dehors

OS n°2 : Escapades 28/

Samedi, 21H02, Périgueux

Le temps est soudain suspendu, et c'est étrange pour Harry et Louis qui sont passés par un panel d'émotions durant ces quelques heures semblant une éternité : la tristesse, la peur, la honte, le manque, l'absence, puis enfin, le soulagement. D'être réunis. Cote a cote, comme ils auraient dû l'être depuis le début, mais Louis n'a pas été assez confiant et Harry un peu trop.

Et maintenant, ils sont là, tous les deux, dans la chambre d'hôtel de ce formule 1. La 4 voies sépare le bâtiment de la forêt, et le vrombissement des voitures qui défilent plus bas est un peu assourdissant. La nuit est tombée et la pièce est plongée dans l'obscurité, hormis le faible néon rougeâtre qui éclaire la devanture du lit.

Harry s'assoit sur le matelas, redressant le visage vers son petit ami. On devine la silhouette de Louis malgré la pénombre, le bouclé reconnaît les détails, ceux qui retiennent toujours un peu son attention, ses cheveux bruns ayant légèrement trop poussés, tombant sur son front, son sweat Adidas, trop large pour ses épaules et dont les manches trop grandes cachent la moitié de ses mains, son regard bleu, plongé dans le sien, profond et intense.

La chambre d'hôtel est peu alléchante, loin de ce à quoi ils sont habitués depuis la sortie de Secret Story, il y a le bruit de la route, des pièces avoisinantes, l'odeur du renfermé, la lumière criarde du néon, la moquette douteuse et les murs gris, impersonnels. Mais dans ce décor sordide, il y a Louis, et Harry ne voit que ça. Que lui. Que le garçon qui fait battre son cœur. Le bouclé ne lui en veut même pas, parce que cette fuite lui a rappelé à quel point il l'aimait et ce sentiment est précieux.

Sa bouche s'entrouvre, formant un mot sans son. Ça devait être quelque chose comme « Viens », certainement. Harry n'a pas osé rompre le silence, mais c'est ce que son regard a demandé et Louis a compris. Il n'est plus question de mots, maintenant. Pas de ceux qu'on énonce, du moins. C'est le langage du corps qui prend la relève. La caresse qui dit le manque. Le baiser qui dit l'amour. La fièvre qui dit l'envie.

Louis approche, ses pieds nus glissent sur la moquette. Il s'arrête devant le bouclé, ses mains plongent dans les cheveux d'Harry lorsque le visage de son petit ami s'écrase contre son abdomen. Il sent le souffle du garçon malgré le tissu de son sweat qui sépare la bouche d'Harry de son épiderme. Ses doigts passent dans les mèches, massant son crâne, toujours sans un bruit.

Il manque des parties dans la vie de Louis, il manque l'insouciance de l'enfance, il manque la présence de sa mère, partie sans le vouloir, de son père, qui lui l'a décidé. Louis se dit qu'on n'est jamais plein à 100%, parce que sinon il n'y aurait plus rien à attraper, plus rien à retenir, et c'est tant mieux. Ses doigts se font plus oppressants dans la chevelure du bouclé, descendant sensuellement dans sa nuque, et les mains d'Harry soulèvent son vêtement, juste assez pour que ses lèvres rencontrent sa peau. Il parsème la zone de baisers et Louis ferme les yeux. Il se concentre sur les sensations, leurs souffles qui deviennent plus erratiques à mesure que le tissu du sweat disparaît dans les mains du bouclé, dévoilant toujours un peu plus de peau. Louis finit par tout retirer, le lançant derrière lui.

Il est toujours debout, entre les jambes d'Harry. Leurs regards s'accrochent, et sans le quitter des yeux, le brun déboutonne la chemise de son petit ami. Bouton par bouton, en prenant soin de caresser le torse qui apparaît à chacun de ses gestes. Le vêtement s'ouvre entièrement et Louis repousse le tissu en passant ses mains sur les épaules d'Harry. Le bouclé s'en extirpe, avec grâce, et le brun est toujours aussi surpris que ce corps si grand soit si précautionneux.

La chemise rejoint le sweat de Louis, à même le sol. Et toujours cette lumière rouge, criarde, toujours ce bruit de circulation, toujours cette chambre sombre, toujours eux, yeux dans les yeux. La main d'Harry remonte le long du torse nu de Louis pour arrêter sa course dans sa nuque. Il l'agrippe avec un peu plus de fermeté et amène la bouche du garçon à la sienne. Leurs lèvres se scellent, et le ventre du bouclé brûle de victoire et d'amour.

Puis le petit gémissement qu'émet Louis dans le baiser a raison de lui et Harry enroule ses jambes autour de ses hanches pour le faire basculer complètement contre son corps. Le bouclé s'enfonce dans le matelas, le poids de son petit ami sur lui. Ça n'arrête pas le baiser, bien au contraire. L'échange s'intensifie, lorsqu'ils commencent cette danse qu'ils connaissent par cœur. Les derniers vêtements disparaissent dans leurs gestes, superflus inutiles lorsqu'on veut se dire que l'on s'aime.

Et c'est ce qu'ils se disent. Leurs corps enchevêtrés, lèvres contre lèvres, les mains sur l'autre pour l'avoir toujours plus proche. Louis embrasse chaque centimètre qu'il trouve, et ça fait vibrer Harry. Sous ses lèvres, il se sent précieux. Personne mieux que le brun lui fait ressentir cette sensation incroyable. Alors qu'il gémit sous les coups de langue de son compagnon, le bouclé le fait soudainement basculer contre le matelas, il cherche son visage sous les draps. Il a besoin de le voir, tout de suite, de planter son regard dans le sien.

Louis apparaît enfin et il encadre son beau visage de ses deux mains.

— Je t'aime, déclare Harry. Vraiment beaucoup.

— Je t'aime aussi, répond Louis, encore essoufflé par l'instant. Vraiment beaucoup.

Ils s'embrassent, à nouveau, et ce sont les seuls mots qui sortiront de leurs lèvres, cette nuit-là. Le reste ne sera que murmures, soupirs et ébats, flottants dans l'air embué de la petite chambre d'hôtel. 

Ici la Voix, 

La Voix espère que vous avez apprécié passer ce mois de novembre en sa compagnie. En tout cas, la Voix a beaucoup aimé vous retrouver, vous, fidèles téléspectateurs et téléspectatrices ;) 

En attendant un prochain OS de nos candidats favoris, la Voix vous informe qu'une des auteures d'Apparence a été publiée en maison d'édition, chez Harlequin. Son roman, Lovers, est une romance MM, que vous connaissez peut-être sous le hashtag #runupfic. Pour les intéressé.e.s, cette nouvelle version est disponible sur toutes les plateformes de livres numériques, à 2,99 euros, publié sous le pseudonyme de Florie C. 

C'est tout, pour le moment...

#SecretLarry

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#Mêmedehors