Chapitre 10

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Depuis la première fois depuis le début de son amnésie, Marinette était heureuse d'utiliser tout ce temps libre dont elle disposait pour être à l'heure – elle, qui, autrefois, était perpétuellement en retard pour une raison qui lui échappait un peu.

Tout était parfait, songeait-elle en s'extirpant de la bouche de métro. Ils étaient en bonne voie de trouver Ladybug. Adrien était revenu en cours. Chloé n'était pas invitée au gala de Gabriel Agreste, alors que Chat Noir et elle allaient se rendre ensemble à ce même gala. Ensemble !

Elle réprima son sourire béat. Non. Non, non, non. Chat Noir et elle n'allaient pas à cette fête pour s'y amuser – ils y allaient parce que c'était d'utilité publique. Pour les Parisiens, juste pour les Parisiens, et certainement pas pour le petit cœur émotif de Marinette.

Et puis, Ladybug était peut-être encore là, quelque part, dans la nature... Marinette redoutait le moment où elle devrait la croiser. Surtout qu'en observant de plus près les indices qu'elle avait laissés derrière elle, on pouvait vraiment croire qu'elle était...

Marinette releva les yeux. En songeant à ses théories personnelles, ses pas l'avaient machinalement amenée vers le point de rendez-vous de Chat Noir. Elle leva un sourcil, confuse. C'était un immeuble de type haussmannien tout à fait normal, comme il y en avait des centaines de milliers dans Paris. Jusqu'à preuve du contraire, Chat Noir et elle devaient se retrouver pour lui trouver une robe, mais Marinette ne voyait pas l'ombre d'une boutique.

En même temps, on parlait du héros qui se faisait refouler à l'entrée du Grand Palace. Marinette n'avait pas vraiment pris le temps de se demander quel genre de vie il vivait dans le civil, mais en voyant son petit grenier privé, nul doute qu'il vivait sûrement à l'image des chats dont il portait le nom : libre comme l'air, sans le sou, réclamant des chouquettes à la première fille venue.

Marinette espérait que c'étaient ses chouquettes qu'il préférait.

Elle poussa la porte, débouchant sur une cour intérieure. Elle suivit les instructions de Chat Noir à la lettre – droite, gauche, premier étage après la porte cochère – et déboucha sur une porte d'entrée relativement basique. Bon.

Elle frappa, et écarquilla les yeux quand un homme affublé comme un garde du corps, avec costume et muscles de gorille assortis, lui ouvrit la porte.

« Vous avez rendez-vous ?

-Heu... Ah, heu... Jem'appelleMarinetteDupainCheng. », débita-t-elle à toute vitesse, se retenant in extremis de ne pas ajouter « Ne me mangez pas s'il vous plaît. »

Elle devait s'être trompée de porte, ce n'était pas possible autrement. Elle crut halluciner quand le vigile ouvrit la porte en plus grand :

« Nous vous attendions. »

Il fit rentrer l'adolescente, qui demeurait dans un état second. Marinette n'en croyait tellement pas ses oreilles qu'elle eut également du mal à en croire ses yeux : sous ses apparences d'immeuble d'habitation tranquille, elle venait d'entrer dans un atelier de couture. Et pas n'importe lequel, comme le confirma la personne qui bondit sur elle dès qu'elle eut mis un pied à l'intérieur.

« Ah, enfin ! Hans n'attendait plus que vous, jeune fille. »

La voix à l'accent anglais qui venait de l'interpeller manqua de faire défaillir Marinette quand elle identifia son propriétaire.

« Hans Lagerfuld ?

-Lui-même ? Allez, levez les bras, Hans n'a pas que ça à faire. »

C'était trop pour le cerveau de Marinette, qui approchait la surchauffe. Hans Lagerfuld, un des plus célèbres couturiers de Paris, ne parlant de lui qu'à la troisième personne, connu pour n'avoir révélé l'emplacement de son atelier qu'à l'élite de l'élite, et...

Si jamais j'oublie - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant