Chapitre 8

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Cinq jours. Cinq jours que Chat Noir n'avait pas reparu. L'assiette de chouquettes que Marinette déposait chaque jour sur le toit demeurait intouchée – alors que la colère de l'adolescente grandissait.

« Marinette, arrête de bouger ! Comment est-ce que tu veux que je soigne les griffures de pigeon si tu n'arrêtes pas de tourner la tête ? »

La voix d'Alya stoppa temporairement les yeux de Marinette dans leur aller-retour incessant. Les toits de Paris. L'assiette de chouquettes. Les toits de Paris. L'assiette de chouquettes.

Depuis l'épisode du zoo, la vie de Marinette – qui se passait désormais en grande partie sur son balcon quand elle n'était pas au collège – se résumait à ça. Ah, et à...

« ...Poursuivre Monsieur Pigeon, sérieusement ? fit Alya en passant un coton désinfectant sur son bras. Qu'est-ce qui t'es passé par la tête pour commencer à poursuivre des super-vilains comme ça ? C'est la troisième fois en une semaine... »

...Et c'était la troisième fois qu'elle rentrait bredouille.

Après l'épisode du zoo, Chat Noir l'avait ramenée chez elle, nettement moins bavard que d'habitude. La semaine au collège s'était déroulée sans qu'il ne redonne signe de vie – et Marinette aurait pu se demander s'il n'avait pas disparu comme Ladybug s'il n'apparaissait pas face aux super-vilains qui commençaient mystérieusement à réapparaître pour les combattre et caler quelques mauvais jeux de mots au passage. Marinette avait beau toujours l'aider plus ou moins à vaincre le super-vilain – en bricolant une arme de passage, en tombant devant le méchant, en détournant son attention, mais rien à faire. Chat Noir restait muet.

Il l'évitait. Et Marinette voulait savoir pourquoi.

Par conséquent, il fallait aller aux endroits où Chat Noir serait sûr de se trouver – mais ça, elle ne l'avait pas vraiment expliqué à Alya.

« Entre nous, est-ce que tu essayes de gagner ta place au Ladyblog ? Dans ce cas-là, je te rappelle juste à toutes fins utiles qu'il faut aussi rédiger des articles, pas juste aller se frotter aux supers-vilains sans supers-pouvoirs... Regarde-toi, ces pigeons t'ont salement amochée !

-Ce n'est pas de ma faute s'ils se sont jetés sur moi ! bougonna Marinette en effleurant une griffade au niveau de son bras.

-En attendant, Chat Noir avait l'air mort d'inquiétude quand il les a dispersés avec son bâton, le pauvre...

-C'est vrai ?!

-Hé, arrête de t'agiter comme ça, à la fin ! Pourquoi est-ce que tu as l'air si contente ? »

Alya plissa les yeux et Marinette réalisa qu'elle s'était levée comme d'un seul homme. Elle se rassit lentement alors qu'Alya semblait en pleine réflexion.

« Hm... Tu poursuis les supers-vilains d'une façon suspecte depuis plusieurs jours, tu deviens folle de joie en pensant que Chat Noir pense à toi, tu as arrêté de tomber dans les pommes à chaque fois qu'Adrien respire dans ta direction... Dis-moi, tu ne serais pas...

-Hein ? Non ! Pas du tout ! protesta Marinette.

-...Je n'ai encore rien dit.

-Et je ne veux rien entendre ! Chat Noir est moi, on est partenaires ! Par-te-naires, rien de plus ! insista-t-elle. Enfin... on était. »

Jusqu'à ce qu'il déserte, sans même revenir pour voir ce qu'était le dernier indice en date laissé par Ladybug. Qu'est-ce qui s'était passé, à la fin ? Ils s'étaient quand même serrés dans les bras l'un de l'autre, après l'attaque de la panthère. On ne pouvait pas se serrer dans les bras l'un de l'autre puis ne pas donner de nouvelles. Ne pas donner un petit coup de fil. Ne pas prendre de chouquettes laissées volontairement sur le toit.

Si jamais j'oublie - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant