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Arkandia, Nasneen - 6 H 32



... J-Je ne pouvais pas voir son visage parce qu'il portait une cagoule, elle renifla en tripotant nerveusement ses doigts avant de baisser la tête honteuse, il a commencé à me caresser la cuisse et...


Une larme s'échappa de son œil gauche, solitaire, elle glissa sur sa joue avant de finir son périple dans le mouchoir déjà lourd en larmes de la photographe. Arwen avait l'impression que le ciel lui tombait dessus, que les deux agents de police en face d'elle prenaient à la légère sa déposition, que son âme allait bientôt quitter son corps, que l'air ambiant de cette pièce qu'elle inspirait allait d'une minute à l'autre l'étouffer. La noiraude, en tripotant ses doigts, tentaient désespérément de calmer ses tremblements tout en ne cessant de se demander, comment cette nuit avait pu virer au cauchemar ?


Mademoiselle, respirez, dit le deuxième officier en face d'elle pour la rassurer en lui offrant un autre mouchoir.


Respirer ? Comment respirer convenablement lorsque dans votre tête, le drame de la veille ne cessait de tourner en boucle comme un disque raillé ? Comment respirer convenablement avec la peur dans les tripes ? Chaque frisson, chaque tremblement portait à lui seul les fragments de ce cauchemar, alors comment faire ?

Arwen, après avoir puisé dans ses dernières forces, conta le reste de son malheur aux agents qui lui assurèrent qu'il ferait tout pour retrouver son agresseur. La peur dans les yeux et dans les gestes, elle se fit toute petite quand elle traversa le couloir où sillonnaient toutes les minutes des agents de police, les mains fermement serrées autour du hanse de son sac avant de poser son fessier sur un banc près de la porte de sortie.

Les yeux fermés, Arwen inspira un bon coup les yeux fermés pour ne pas refondre en larmes. Les bruits, les voix autour d'elle l'aidaient à se sentir en sécurité avant de prendre sa tête dans ses bras.


Hé, quand elle releva la tête, une main tenant un gobelet en plastique était pointée sous son nez, vous aimez les croissants ?


Ses yeux fixèrent encore un moment les écritures sur le gobelet avant de lentement remonter du bras jusqu'au visage du jeune homme en face d'elle: une casquette noire créait un halo d'ombre sur le haut de son visage, la laissant voir juste son nez et sa bouche avant de saisir le récipient.

Tandis qu'Arwen humait avec envie l'odeur appétissante des croissants, le jeune homme prit place à ses côtés et se défit de son chapeau en soupirant.


Vous n'aimez pas le café ? Surpris qu'elle n'ait pas bougé, il se tourna vers elle le visage assez inquiet.

Si mais... Qui êtes-vous ? Lui demanda-t-elle en croisant enfin ses iris.

Je vous ai conduit au poste de police après que vous m'ayez demandé de l'aide hier. Quoi, vous ne vous en souvenez pas ?

Si... Mais, je pensais que vous étiez parti.

Faut croire que non. Vous n'étiez vraiment pas bien alors, je voulais m'assurer d'abord avant de partir que vous alliez un peu mieux.

Oh... Merci alors, articula-t-elle un peu gênée et attendrie par son geste avant de commencer à déguster son café en le regardant du coin de l'œil.

SÜSSEN LIPPENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant