Épilogue

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Appeler son père sans avoir la plus petite idée de ce qu'il savait, de ce qu'il lui reprochait était du pur suicide. Finalement, elle bascula sur le numéro d'Hanabi en priant pour qu'elle soit aussi en pause et décroche.

Allô ? Tu es vivante finalement ? Comment ça s'est passé ?

– Je n'ai pas encore appelé.

Tu sais retarder l'inévitable ne va pas t'aider des masses.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il a téléphoné hier soir pour prendre de nos nouvelles. J'ai bien tenté de dire que tu n'étais pas encore là, mais il a rappelé. Je crois qu'il se doutait que je mentais de toute façon.

– Tu lui as dit quoi ?

Pas grand-chose, il a très bien deviné chez qui tu étais, il n'y avait pas trente-six mille possibilités. Si tu avais décroché, je suis sûre qu'il ne se serait pas autant monté la tête.

– Mon portable n'avait plus de batterie !

Dommage pour toi. Allez, bonne chance, j'ai faim moi.

Hinata raccrocha, catastrophée.

– Tu sais si tu n'avais pas été si occupée tu aurais pensé à le vérifier, ton portable.

– Ino !

– Plus sérieusement, appelle-le. Tu peux toujours essayer de lui expliquer que c'était une innocente colloc d'une nuit. (Ino grimaça.) Mouais, non, ne le tourne pas comme ça.

Sa sœur avait raison, retarder l'inévitable ne créerait rien de bon. Alors elle appela. Deux tonalités n'avaient pas résonné que son père décrochait.

Tu as pris ton temps.

Hinata déglutit ; sa voix était glaciale.

– Mon portable n'avait plus de batterie, je viens de le charger.

C'est ta responsabilité. Je sais où tu étais hier soir.

– Il pleuvait, je n'ai pas pu rentrer. J'ai eu de la chance qu'il puisse m'héberger.

Très bien. Qu'il vienne.

Un froid s'empara d'elle.

– Quoi ? dit-elle d'une toute petite voix.

Ce soir. Qu'il vienne et qu'il reste dîner.

Ce n'était pas une suggestion, c'était un ordre. Avec les élèves qui passaient sous la fenêtre, dans le couloir elle était la seule à l'avoir entendu. Lorsqu'elle abaissa son portable, Ino et Sakura l'interrogeaient du regard. Elle se tourna vers Gaara qui attendait la suite.

– I-Il veut que... tu n'es pas obligé, mais... il voudrait que te voir. Ce soir ?

Sakura fit la grimace.

– Vous allez tenter quelle approche ? Le père d'Hinata risque d'être complexe à gérer.

– Une approche ? répondit Gaara avec un sourire. Il veut me parler, on va parler. Je te rejoins tout à l'heure.

Hinata acquiesça et le regarda sortir de la salle vide.

– Bon, eh ben il l'a bien pris, dit Ino en rajustant son sac.

Hinata posa un doigt sur ses lèvres. Ino et Sakura échangèrent un regard qui voulait à la fois dire « mais qu'est-ce qu'elle fabrique ? » et « aucune idée » alors qu'elle approchait de la porte à pas de loup. Elle se pencha. Le couloir était désert.

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