Héro(t)ïque

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Dès l'instant où j'ouvrais les yeux, je réalisais ce qu'il s'était passé. Putain, j'avais merdé. Pourquoi diable Katsuki ne m'avait pas repoussée? Encore dans une sorte de mirage je baissais le regard pour trouver la main du blond contre ma taille. Évidemment, ma poitrine était nue. Le mince espoir de porter encore mon bas s'envola en soulevant la couette. Je n'étais pas soulagée et pourtant, en me remémorant les souvenirs de la veille, je n'éprouvais aucun réel remord. J'avais adoré ma soirée. Dès le moment où nos regards s'étaient accrochés, quand je m'étais collée à lui, quand nous avions dansé, quand je l'avais entraîné dans la chambre, quand il s'était jeté sur mes lèvres, quand je l'avais poussé sur le lit, quand je l'avais entendu grogner de plaisir et jusqu'au moment où il avait atteint le septième ciel, j'avais adoré. 

Pourtant, j'étais en couple avec un autre garçon. Et j'étais persuadée de l'aimer profondément mais Katsuki avait été là et je l'avais trouvé foutrement séduisant. Si on m'avait dit au lycée que je coucherais un jour avec lui, je me serais étouffée et pourtant, j'étais bel et bien nue dans un lit et dans ses bras. Il ne se trouvait d'ailleurs pas plus vêtu que moi.

Je me retournais dans le lit et me retrouvais face à face avec lui. Je caressais du bout des ongles son visage et souriais en le voyant frissonner. L'explosif ouvrit doucement les yeux et sourit en nous voyant ainsi. Il se pencha et caressa mes lèvres des siennes. Cédant à cette douce tentation, je répondais au baiser. Délaissant ma bouche, Katsuki descendit dans mon cou. Un sourire de délectation s'installa sur mon visage alors que je me mordais la lèvre pour empêcher un gémissement de sortir.

-Mmmh, on est tous les deux en couple, murmurais-je.

Il mordit tendrement le suçon qu'il venait de me faire avant de remonter contre mes lèvres.

-Je sais, fit-il contre ma bouche.

J'attrapais soudainement sa nuque pour le coller à moi. Avec fougue, je traversais la barrière de ses lèvres pour glisser ma langue contre la sienne. Katsuki déposa ses mains sur mes hanches pour me soulever et me ramener sur lui. À bout de souffle, je me détachais du blond qui se redressait pour que l'on se retrouve tous les deux assis. Ses yeux s'enflammaient de désir et je me devinais sans mal dans le même état. Ses joues rosées, son torse se soulevant rapidement et son corps cherchant le contact du mien me laisser un sentiment profondément agréable.

Continuant de jouer avec le feu, je fis glisser mes ongles sur son torse musclé, me délectant des frissons qui couraient su sa peau en réponse. Je me penchais pour embrasser le haut de ses abdos. Je remontais en laissant une chaîne de baisers humides jusqu'à ses lèvres. Son soupir d'aise sonna comme un compliment à mes oreilles.

-C'est mal ce qu'on fait...

-Je sais bien, souffla le blond. Tu l'aimes? 

-Autant que t'aimes Eijiro.

-On est vraiment dans la merde, laissa t-il échapper en resserrant sa prise sur mes hanches.

Il retourna dans le creux de mon cou. Encore un suçon. Combien en avait-il fais? Beaucoup trop, impossible de passer inaperçus. Je gémis en sentant sa langue passe sur la nouvelle marque. Je l'éloignais pour m'emparer tout de suite de ses lèvres. Il grogna encore, se délectant de cette course effrénée de nos lèvres.

-Pourquoi on continue? Lâchais-je entre deux baisers.

-Parce qu'on arrive pas à s'arrêter je crois, souffla l'homme sous moi. Putain c'que t'es bonne, crut-il bon de rajouter.

-Ça va briser Shoto d'apprendre ça, échappais-je.

-Eiji' va partir s'il l'apprend.

Je plongeais sur son cou et lui rendis la pareil en aspirant de longues secondes sa peau sur différentes zones. Son souffle était rapide, m'excitant encore plus.

-Alors vaudrait mieux que personne ne l'apprenne, libérais-je dans un gémissement. C'est pas très héroïque ce qu'on vient de faire.

-Va pour ça, décida Katsuki en reprenant possession de ses lèvres.


Sauf que ce que les deux amants ne savaient pas, c'était qu'un jeune homme aux cheveux rouges les avait vu monter dans la chambre. Il avait tout de suite appelé son ancien camarade de classe pour le prévenir. Il voulait qu'il constate de lui même, sachant qu'il ne le croirait pas au téléphone. Alors le garçon bicolore était venu. Ils s'étaient figés en entendant les bruits des amants. Ils avaient glissés contre le mur, complètement abasourdi.

Alors, Eijiro et Shoto s'étaient mis à pleurer, humiliés, le coeur débordant de douleur.

Recueil de One-ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant