À toi là-haut, depuis ici

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« À toi là-haut, depuis ici,

Je suis retourné à New-York. Je sais que tu ne l'aurais pas voulu, mais je l'ai fais quand même. Personne n'était au courant et personne ne m'aurait soutenu d'ailleurs. Mais je voulais vraiment le faire. Je voulais retourner sur tes traces, je voulais parcourir encore cette ville, ces rues dans lesquelles j'ai marché à tes côtés, revoir chaque bâtiment et me rendre vraiment compte que tu n'es plus là par moi même. Parce que d'ici, depuis le Japon, j'ai du mal à le réaliser. J'ai l'impression que tu vas débarquer du jour au lendemain dans ma maison.

Alors je suis revenu. Et j'ai tout refait.

Un peu comme une thérapie, j'ai pris une photo de tous les endroits où j'ai un souvenir avec toi. J'ai retracé notre histoire avec mon appareil photo mais la saveur n'était pas la même. Je ne l'ai réalisé que maintenant mais j'aurais toujours préféré souffrir avec toi que de sourire sans toi.

J'ai fait imprimer les photos que j'ai pris durant tout mon séjour et j'en ai fait un album. Je l'ai appelé "ghost". J'ai continué d'errer dans les rues sans savoir ni où aller, ni pourquoi, jusqu'à rencontrer un vieux monsieur. Il portait de gros sacs alors je me suis proposé pour l'aider. Je l'ai raccompagné jusqu'à chez lui et il m'a invité à boire quelque chose. Il devait se sentir bien seul puisque quand il a remarqué que je regardais le piano qui trônait dans la pièce, il s'y est installé et m'a joué un morceau. Il a dit que c'était toute sa vie le piano avant de me demander à moi, qu'est-ce qui pouvait représenter ma vie ou du moins la résumer. Je n'ai pas su répondre autre chose que ton prénom. Mais comme il ne te connaissait pas, il n'a compris que le mot sûrement parce que je ne suis pas new-yorkais. Je l'ai compris quand il a répété ton prénom, l'air de ne pas comprendre pourquoi je lui parlais de cendre. Puis, il a du penser que j'avais perdu quelqu'un alors il m'a naïvement conseillé d'oublier.

Mais comment suis-je censé t'oublier quand lorsque qu'on me demande quel mot pourrait résumer ma vie, il ne me vient que ton prénom ?

Tu me manques. Tu me manques terriblement Ash.

Je ne voulais pas te dire au revoir. Pas encore. Je ne sais même pas où tu as été enterré. Je ne peux même pas me recueillir sur tes cendres. Ca me fait mal, bien plus que je n'aurais jamais pu l'imaginer.

J'espère encore te croiser à un coin de rue ou dans un bar.

Je t'aime.

Mais tu n'es plus pour que je te le dise de vive voix.

Mon âme sera toujours avec toi Ash,

Eiji. »

Recueil de One-ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant