Chapitre n°1

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RnIa & yaeow; Free With You(Voici une photo de Lolita, à gauche, et Eva, à droite)

Aujourd'hui, c'est un grand jour, Eva et moi allons visiter le lieu dans lequel nous avons investi et où nous avons fait construire notre infrastructure. On attend cela depuis tellement longtemps ! Eva et moi, nous nous connaissons  depuis vingt ans, depuis notre naissance. Nos mères sont meilleures amies depuis plus longtemps encore.

Il y'a 1 an et demi, à la fin de nos études, nous avons décidé de réaliser notre rêve. Pour moi, ce n'était pas seulement ce rêve qui était une motivation, c'était aussi de fuir tous ces événements qui me dépassaient depuis trop longtemps en France. Mon père et ma mère ont été ravis que je reprenne ma vie en main après avoir passer six mois sans sortir à me morfondre dans ma chambre, à ressasser et à vider toute l'eau que mon corps pouvait contenir. J'ai eu mal, très mal et j'aurais mal encore très longtemps, sûrement jusqu'à la fin de ma vie. J'avais créé des projets avec lui et notre avenir était déjà tout tracé mais malheureusement, le destin s'en est mêlé et à 18 ans, j'ai été obligée de me reconstruire et de changer tous mes plans.

Revenons au présent, cela va déjà faire quatre mois que nous nous sommes installées ici, à Carthagène, pour de bon. Eva, qui a été adoptée à sa naissance, a des racines colombiennes ce qui a motivé notre emménagement ici, sur sa terre natale. Moi, je n'étais jamais venue ici mais rien qu'en regardant rapidement des photos sur internet, je suis tombée amoureuse du lieu et je ne me suis pas posée beaucoup de questions avant d'accepter la proposition.

Il est déjà neuf heures quand je sors de ma chambre d'hôtel pour rejoindre Eva dans le hall d'entrée. Elle m'attend dans un des fauteuils de l'accueil et se lève d'un bond en me voyant arriver.

Eva: Lolita ! Tu es en retard !

Moi: Je suis désolée, j'ai eu une panne de réveil.

Eva: Lors d'un jour aussi important qu'aujourd'hui ?

Moi: Visiblement, oui.

La chaleur étouffante de ce pays tropical m'enivre dès que l'on passe les portes de l'hôtel où nous avons vécu ces quatre derniers mois. Des taxis passent devant cet hôtel assez souvent.         On en trouve un rapidement.

Eva:" Cuanto cuosta" ? (combien ça coûte ?)

Conducteur: "Ocho pesos."(huit pesos)

Eva: Ok, c'est bon.

Elle lui donne rapidement l'adresse et on démarre.

Moi: Tu as des nouvelles de France ?

Eva: Oui, j'ai appelé mes parents. Et toi ? Tu as appelé Francesca ?

Moi:  Je n'y arrive pas.

Eva: Tu sais aussi bien que moi qu'elle a besoin de toi. Tu es sa dernière amie. Pense un peu à ses parents. Tu leur as promis de l'appeler chaque jours pour lui remonter le moral. Tu imagines un peu perdre deux enfants ? Je t'en supplie, évite leur un drame de plus.

Moi: Tu as raison. Je sais que c'est aussi dur pour elle que pour moi mais en partant, je voulais tirer un trait sur le passé et sincèrement, quand je parle avec elle, j'ai l'impression de revoir Elio et je le vis mal. C'est sa soeur en même temps.

Eva: Tu ne peux pas tirer un trait sur un événement qui n'est pas imaginaire. C'est arrivé que tu le veuilles ou non. Tu ne peux et ne pourras jamais l'effacer mais tu peux essayer de vivre avec. Francesca a besoin de toi.

Moi: On peut parler d'autre chose ? 

Eva: Je suis désolée de forcer avec ça car je sais que c'est encore frais pour toi mais alors imagine juste pour elle, elle vit toujours chez eux, elle est confrontée vingt quatre heures sur vingt quatre au drame qui a retourné sa famille mais surtout à l'absence de son frère.

It's us, without youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant