Chapitre n°8

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The kid LAROI; WITHOUT YOU (Voici Lolita)

En sortant du bus, il me demande:

-Où veux-tu aller ?

Moi: Chez lui.

Eden: Hein ?

Je m'explique:

-Ses parents me connaissent bien, j'ai embauché leur fille en Colombie et je suis quand même restée pendant plus de huit ans avec leur fils.

Eden: Très bien.

Dans le métro, aucuns de nous deux ne parle. Oh non, j'ai oublié de dire à Eva qu'on ne vient pas à la fête.

_Moi_: "Hey, on ne viendra pas. Eden m'a ramené chez moi. Profite bien ;)"

Eden: Pourquoi tu lui mens ?

Moi: Parce qu'elle ne supporte pas que je ne réussisse pas à m'en remettre.

Eden: Et alors ? Cela date d'il y'a seulement deux ans pas dix ou vingt.

Moi: Oui mais elle me reprend à chaque fois que je parle de lui comme s'il était toujours mon copain ou que je dis que j'ai perdu l'homme de ma vie.

Eden: Je suis vraiment désolé pour toi.

On sort de la gare et on marche encore fois, en silence jusqu'à la porte d'entrée. Cela fait deux ans que je n'ai plus mis les pieds ici. J'ai juste dormi les trois premiers jours après son décès dans son lit parce que je me sentais seule. Plus tard, je me suis raisonnée et je suis partie.

Eden: C'est ici ?

Moi: Oui.

Eden: Tu veux que je te laisse ?

Moi: Non, restes.

Je toque. Sa mère, Françoise, vient nous ouvrir en pyjama.

Elle: Lolita, oh mon dieu ! Tu es de retour ? Viens, entre ma chérie.

Je fais signe à Eden de me suivre et on entre.

Moi: Non, je suis juste revenue pour voir un peu mes parents. Désolée de vous avoir réveillée.

Elle: Oh, si tu savais. Je ne dors plus depuis exactement 732 jours.

Moi: Je suis vraiment désolée.

Elle: Et toi, ma fille ?

Moi: Je dors mais mes nuits sont mouvementées et pas longues. Comment allez-vous ?

Elle: Je crois avoir réussi à faire mon deuil mais à chaque fois je me sens obligée d'aller dans sa chambre lui souhaiter bonne nuit et de changer ses draps régulièrement alors que rien n'a bougé depuis son départ chez ses grand-parents. En voyant son lit parfaitement fait à chaque fois, je replonge dans l'enfer. Mon mari me délaisse et fuit la maison le plus souvent possible. C'est encore pire depuis que Francesca est partie. Tu comprends, elle était mon rayon de soleil et à quelque part elle m'obligeait à ne pas m'effondrer car elle avait besoin de moi, je suis sa mère après tout.

Moi: Vous ne travaillez plus ?

Elle: Oh non, ce n'est plus pour moi. J'ai essayé de continuer un peu mais dès que je devais juger des mineurs ou des causes qui pourraient leur gâcher la vie, je m'effondrais. Je ne suis plus capable de juger des assassins car en voyant les familles, que ce soit côté victime ou côté accusé, qui sont effondrées comme l'a été la mienne, je me retrouve en eux et c'est insupportable.

Moi: Donc vous avez décidé d'arrêter ?

Elle: Oui, à cinquante-huit ans, je pense que j'ai assez profiter de mon métier et de ma carrière pour me concentrer seulement sur ma fille et moi-même. Je me sens juste un peu seule et inutile ici depuis que Francesca est partie et que je n'ai plus de métier.

Moi: Francesca s'est très bien adaptée à son nouveau métier et à son nouvel environnement Elle s'entend très bien avec les autres employés.

Elle: Est-ce que tu penses que je pourrais venir la rejoindre ? Elle me manque et plus rien ne me rattache à la France à présent. Je n'ai jamais voyagé de ma vie alors je pense qu'il est grand temps que j'expérimente un peu les cadeaux de la vie, tu ne penses pas ?

Moi: Je suis tout à fait d'accord avec vous. Vous voulez quitter cette maison ?

Elle: Non, mon mari restera. Je partirai sans lui, c'est comme si nous étions divorcé de toutes façons. Il n'a aucune envie de partir, c'est comme si rien ne s'était passé pour lui ou pire, qu'il n'avait jamais eu d'enfants. Bon, j'arrête de raconter ma vie, vous devez être fatigué. Vous voulez dormir ici ?

Eden: Oh, non, c'est bon. Je l'accompagnais mais je peux rentrer maintenant qu'elle est chez vous.

Elle: Hors de question jeune homme. Il est presque minuit, je ne te laisse pas partir. D'ailleurs Lolita, tu as de la chance, tous les hommes de ta vie sont entiers et donnerait tout pour toi. Garde-le, ce jeune homme.

Moi: Oh, non, c'est juste un ami. Sincèrement, je ne pense pas rencontrer une nouvelle personne en ce moment. Il me faut encore du temps. Je n'ai plus rien à offrir pour le moment.

Elle: C'est juste un conseil. Jeune homme, tu peux dormir au salon.

Eden: Très bien, merci.

Elle: J'imagine que tu veux dormir dans la chambre d'Elio, Lolita ?

Moi: Peut-être pas dormir mais la voir en tous cas.

Elle: Tu peux dormir dedans si bon te semble.

Moi: Je verrai.

Eden: Bonne nuit, Lolita. Merci madame, de nous héberger.

Elle: Ça me fait plaisir, j'ai besoin de compagnie.

Son sourire me brise le coeur. Je me retourne et rejoins le couloir. Devant sa porte, je revis tous les moments où, quand il était encore là, j'ouvrais la porte à la volée et courais le rejoindre pour le regarder jouer à ses jeux vidéos. J'ai passé tellement de journées ici, à rire, à réviser, à apprendre à jouer et revenir ici sachant qu'il ne m'attend pas assis sur son lit comme avant, me fait extrêmement mal. J'ai l'impression qu'il me plante des couteaux partout dans le coeur. Je prends mon courage à deux mains et ouvre sa porte. Pour ne pas regarder ce qui se trouve autour, je me précipite dans son lit parfaitement fait. Son odeur a fané. Il n'est plus là depuis deux ans déjà. Son rire n'emplira plus jamais mes oreilles et je commence à oublier sa voix. Le pire, c'est que j'ai encore des vidéos de lui que j'ai archivé sur mon ordinateur pour essayer de l'oublier.

Horrible n'est-ce pas ?


Fin du chapitre n°8:

Voilà ce chapitre n°8 qui s'achève.

Lolita a-t-elle bien fait de revenir en France où ses souvenirs vivent encore ?

Pour ceux qui ne savent pas, je cherche des chansons pour illustrer un peu mes chapitres, j'en ai déjà ajouter plusieurs. Si vous avez des idées, merci de me les proposer en commentaires, je réponds à tous le monde.

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Bisous,

Clara ✌︎❤︎

(ce chapitre comporte 1160 mots)

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