Point de vue Chloé.
Je suis en pleine application d'une crème déshydratante afin de faire un soin du visage à une cliente qui ne cesse de parler depuis une heure. J'aime beaucoup discuter, mais il y a des jours où je préfère le silence. Elle ne fait que se plaindre de son mari, et je peux vous dire qu'elle en fait des tonnes. Je colle un faux sourire sur mon visage pour montrer que je suis à l'écoute, et surtout que je ne la contredis pas. Les clients peuvent vite se vexer lorsqu'on ne va pas dans leur sens. Le client est toujours roi.
Quelque peu désespérée, j'ai hâte de débaucher pour retrouver Tom à son boulot. Je finis à quinze heures, et lui à dix-sept heures alors, je vais lui faire une petite surprise...J'espère qu'il sera tout seul. Il me manque beaucoup. Atrocement. On se retrouve rarement ces temps-ci. On se contente des SMS et cela m'énerve plus que cela ne le devrait. J'ai envie de lui, il est hors de question que j'attende encore. J'aime nos moments, j'aime l'avoir tout contre moi.- Il a osé dire que j'avais des kilos en trop devant tous nos invités, en plein dîner.
- Les hommes ne sont jamais contents de ce qu'ils ont, me contentais-je de dire en levant les yeux au ciel.
- Je fais du sport, je mange sain, j'ai renoncé aux sucreries, et il ne le voit même pas.
Qu'est-ce que vous voulez que je dise ? Je ne suis pas psychologue à ce que je sache ! Je la plains quand même un petit peu, cela doit être frustrant de ne jamais satisfaire l'homme que l'on aime. Je ne sais pas si j'arriverais à vingt ans de mariage un jour, mais si c'est pour que cela finisse de cette manière, autant finir seule. Elle vient une fois toutes les deux semaines pour se faire bichonner, et je viens de me rendre compte qu'elle ne se sent pas bien dans sa peau. Vraiment pas. Mais je ne peux rien dire, je suis dans l'interdiction de m'immiscer dans la vie privée des clients. Je dois donner des conseils esthétiques, et rien de plus.
Ellipse de quelques heures - Magasin de Tom.
Je suis juste devant le magasin de mon amant pour lui faire un petit coucou. Je me regarde alors vite fait dans la vitrine pour évaluer mon allure, je souffle un bon coup afin de me donner du courage et pousse la porte de façon discrète. Seulement, je ne le vois pas au comptoir, ce qui me pousse à me diriger aussitôt à l'arrière de la boutique où il répare parfois ses guitares à l'abri des regards. J'essaie d'être silencieuse, mais le parquet grince sous mes pas. Je n'ai jamais de chances.
Arrivée au bout du couloir, je le vois. Il est là, concentré sur son travail. Il est dos à moi, et change les cordes de son instrument favori. J'en profite pour contempler sa musculature, je pense que je suis limite en train de baver. Encore.- Tu vas me regarder longtemps ?
Il ne s'est même pas retourné, et il sait que je suis là. C'est vraiment injuste...Cet homme est...si parfait.
- Comment tu as su que c'était moi ? lançais-je, déçue. Tu as des yeux derrière la tête ?
- J'ai entendu des pas, et je reconnaîtrais les tiens entre milles ma beauté, m'apprend-t-il en se retournant. Ne doute jamais de mes capacités auditives.
- Tu m'impressionnes.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? me demande-t-il, le regard inquisiteur.
- Je suis venue te voir, soupirais-je d'une voix sensuelle. Quelle question stupide !
- Putain, même dans cette tenue professionnelle, je te trouve bandante. Je crois que j'ai un problème, me dit-il tout en me regardant avec malice.
- Tu es tout seul ?
Il hoche la tête avec un sourire pervers et c'est un feu d'artifice qui se déclenche en moi. Cela va mal se finir toute cette histoire. Je ferme la porte à clé sans le quitter des yeux. Il ne bouge pas, et se contente de me regarder.

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Et si on s'aimait ?
RomansaElle. Lui. C'est ainsi depuis dix ans. Inséparables et complices. Partenaires soudés, vivant une amitié infaillible. Pourtant un soir, alors qu'ils se retrouvent seuls loin de leurs colocataires, tous deux vont se lancer dans la somptuosité des plai...