Bonne lecture !
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Harry sort de la salle de bain, les paupières lourdes et les cheveux trempés. Une serviette autour du cou, il s'avance dans la grande chambre commune circulaire. Le côté du lit à baldaquin de Draco est fermé, mais le rideau qui face au à celui de Harry est grand ouvert. Assis sur les draps, en cercle, il hausse un sourcil à la vue de Blaise et Théo.
Draco lui sourit, et cligne trois fois des yeux. Le message est clair : viens ici, ils me font chier.
Blaise est le premier à l'appeler :
— Oh, Harry ! Justement on parlait de toi.
— Ah bon ?
Il dépose sa serviette humide au bout de son lit, sur le cadre en bois, puis s'approche. Son pyjama est doux et confortable : c'est Draco qui le lui a offert, en voyant que ses vêtements de nuit ressemblaient parfaitement à ses vêtements de jour.
Il grimpe sur le lit, s'installe entre Théo et Draco, et bâille largement.
— En fait, on parlait plutôt de vous deux.
— Ouais, continue Théo. Tu le sens comment, toi, le match ?
Théo n'est jamais très bavard : tout seul, personne n'arrive jamais à lui arracher un mot. En revanche, dès que Blaise est dans les parages, c'est comme s'il se réveillait. Harry aime beaucoup Théodore.
— Oh, ça. Je sais pas trop.
— Allez Harry, tu veux pas être un peu plus loquace que lui ?
Il pointe Draco du doigt, et ce dernier lève le nez avec arrogance.
— On lui a demandé aussi, mais il nous dit rien.
— Parce que c'est pas vos oignons. On va gagner, c'est tout.
Le premier match de Quiddich de la saison arrive, et Harry ne sait pas trop quoi en penser. Il aime beaucoup ce sport, depuis la première fois où Draco lui a montré comment se tenir sur un balai. Apparemment, lui avait déjà un petit balai pour enfant chez lui, alors il est plutôt doué.
Ils auraient pu jouer simplement tous les deux pendant encore un moment si Snape ne les avait pas surpris derrière l'école, un après-midi. Draco avait eu l'air prêt à se battre quand il les avait tous les deux déposés devant le capitaine de l'équipe, Marcus Flint. Trois jours plus tard, ils avaient intégré l'équipe, et le père de Draco lui avait envoyé une lettre pour lui montrer qu'il était plus ou moins content de lui (Harry trouve que le père de Draco n'a jamais l'air très gentil dans ses lettres).
— Vous êtes les plus jeunes membres depuis des années ! Vous pourriez au moins nous donner un accès aux entraînements.
Draco aime rappeler son statut de poursuiveur de l'équipe de Serpentard à qui veut l'entendre. En tant qu'attrapeur, Harry préfère quand on le laisse tranquille : il joue, et se sent fier quand il attrape le vif d'or. Il n'a pas vraiment l'impression de vouloir plus. Draco est bien assez vantard pour eux deux.
— Pour ça faudrait qu'Harry adresse la parole à Marcus, dit Draco en ricanant. Même dans les vestiaires, on dirait qu'il est à deux doigts de se faire dessus à chaque fois.
Harry fait la moue. Il n'aime pas passer pour un froussard, mais les dernière année de Serpentard sont vraiment intimidants. Et Marcus Flint passe son temps à lui hurler dessus pendant l'entraînement, pour sa défense. Il brosse Draco dans le sens du poil quand ils ne sont pas sur le terrain, mais Harry n'a jamais essayé de voir sur quel ton Marcus lui parlerait dans un couloir.
Théodore lui donne un petit coup d'épaule, comme pour lui dire qu'il comprend et qu'il compatit.
— Bon, revenons au sujet : vous pensez battre Pouffsouffle en combien de temps ?
— Blaise, tu parles comme Draco, prévient Harry.
— Bien sûr que je parle comme lui ! On est des sangs purs, alors être arrogant c'est dans notre sang.
Harry lève les yeux au ciel.
— C'est ça.
— Oh, allez. T'es pas drôle. C'est parce que tu stresses ? Je suis sûr que Marcus vous aurait pas laissé dans l'équipe si vous étiez nuls. Au cours de vol, Mme Bibine est toujours contente de vous.
Ça, c'est la vérité. Elle les regarde toujours avec soulagement quand ils réussissent les exercices sans problème : elle en a bien assez avec Neville, ce garçon de Gryffondor qui passe son temps à tomber, voler dans tous les sens, se retourner, et tomber à nouveau. Son balai, dès qu'il y pose les fesses, ressemble à un cheval enragé.
— Je veux juste pas risquer de mourir de honte si jamais je fais n'importe quoi après m'être venté. Pour l'instant, je suis peut-être attrapeur mais si j'attrape pas le vif d'or au match je sens qu'on ne retrouvera plus jamais mon corps quand Marcus...
Il déglutit, et blanchit un peu. Théo lui tapote de dos.
Blaise fait une grimace. Il se tourne vers Draco, au moment où quelques personnes montent les escaliers depuis la salle commune jusqu'à la chambre. Les cheveux de Harry sèchent petit à petit, et il voit des mèches rebiquer dans son champ de vision.
— Et toi ? Rien à me dire ?
— Tu veux aller parier chez les jumeaux Weasley, c'est ça ?
Vu la tête de Blaise, il a définitivement tapé dans le mile. Ça aussi, Harry l'a remarqué. Son meilleur ami semble doué pour juger les autres : quand il n'agit pas comme un petit fils pourri gâté, il fait des réflexions intelligentes. Enfin, ça l'aide aussi pour frapper là où ça fait mal — Harry l'a déjà vu descendre une fille dans la salle commune, qui avait eu le malheur de demander à Harry un autographe sur un livre nommé « La fabuleuse histoire de Harry Potter ». Il avait fixé le bouquin, les joues brûlantes, en se demandant combien d'ouvrages avaient été écrits à l'époque. Draco était intervenu, l'avait fait pleurer, et la fille était partie avec son livre.
Ils s'étaient disputés. Maintenant, Draco arrête de faire comme si Harry lui appartient (ou en tout cas, la plupart du temps).
— Bah, je me suis dit que tant qu'à avoir des amis dans l'équipe, autant en profiter...
— Tu veux qu'on te dise quoi, au juste ? Si on avait les résultats du match, crois-moi qu'Harry serait sûrement pas vert à chaque début d'entraînement. Si ça continue comme ça, il va dégobiller sur son balai.
Il rougit, parce que c'est vrai. Le stress lui retourne l'estomac, et le regard de Marcus Flint n'arrange rien.
— Dommage, répond Blaise. C'était l'occasion. Les Weasley sont vraiment pas des lumières, mais ces jumeaux savent s'y prendre en affaire.
Un sourire s'étale sur les lèvres de Draco.
— Je te donne toutes mes infos, et on partage les gains.
— J'en étais sûr. Marché conclu.
Ils échangent une poignée de main, et Harry lève les yeux au ciel, amusé. Il se faufile entre eux pour descendre du lit, et lance un coup d'œil à la fenêtre non loin de là qui renvoie une fausse image de ciel nocturne.
— Bonne nuit, dit-il et ils lui répondent la même chose tous les trois.
Harry se glisse sous ses draps, de l'autre côté de l'allée étroite entre leurs lits, et sent ses yeux le piquer un peu. Il entend encore leurs voix pendant de longues minutes, le regard fixé sur l'eau fluide du plafond suspendu, et sur les créatures qui y passent parfois. Le premier soir, il avait trouvé cela effrayant. À présent, ça le fascine toujours malgré les nuits qui passent et se succèdent.
Sa respiration devient régulière, la voix de Draco dit au revoir aux autres qui se lèvent enfin, et Harry s'endort.
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Demain peut-être || Drarry
Fanfiction| Draco Malfoy X Harry Potter | Fiction terminée | En première année, Draco et Harry se serrent la main. Jour après jour, année après année, des petits moments de leur quotidien, des fragments du temps, cristallisés à jamais. Puis derrière, des se...