⌜𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜⌟

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Bonne lecture !

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Harry n'a pas réellement d'endroit pour être seul, alors il prend tout ce qui lui tombe sous la main. Des Gryffondors un peu trop collants ? Des questions indiscrètes ? Des tentatives d'interviews ? Harry ne comprend toujours pas pourquoi sa vie intéresse tant les autres, tous ces gens qui ne le connaissent pas, qui ne lui ont jamais parlé, avec qui il n'a jamais eu de conversation.

Il ne le sait pas, et s'en fiche.

Car quand Draco n'est pas dans les parages pour lancer des sorts ou leur botter les fesses, ils se jettent tous sur Harry comme des rapaces et ça l'agace beaucoup. Depuis son premier jour à Poudlard, depuis l'événement de la fin de l'année passée (Draco aussi a profité de sa petite célébrité, lui aussi était là après tout, même s'il n'a pas vu... le professeur Quirrell et son visage à l'arrière du crâne), personne ne le laisse tranquille.

Alors, quand il entre dans ces toilettes au troisième étage, il inspire un bon coup, prêt à profiter du silence. Qui dure quelques secondes à peine, car un reniflement sonore le fait hausser les sourcils.

Les toilettes ont l'air vides, à première vue. Il s'avance légèrement, regarde son reflet dans le miroir, vérifie que la porte est fermée et que personne n'est dans le couloir, puis pose son sac par terre et marche vers les cabines.

La première est vide, tout comme la deuxième et la troisième. C'est dans la quatrième qu'il trouve une jeune fille aux yeux rouges qui renifle fort.

— On peut pas avoir un peu d'intimité, ici ? dit-elle d'une voix rauque.

À travers sa franche épaisse, Harry intercepte son regard à la fois triste et irrité. Elle l'observe, une moue sur le visage.

Sa cravate porte les couleurs de la maison rouge et or.

— Tu es... Harry Potter, dit-elle en essuyant ses yeux.

Elle commence à rougir, et Harry sait que ça n'a rien à voir avec le rougissement des filles quand il leur demande un papier buvard en cours. Elles ont tendance à faire ça, et Draco les fusille du regard.

Non, cette fille-là a l'air parfaitement gênée. En colère d'avoir été ainsi découverte.

— Et toi, tu es celle qui a toujours de très bonnes notes en potion.

Même si Snape n'a l'air d'apprécier personne, il favorise toujours sa maison, et Draco en particulier. Harry est souvent surpris de voir son visage se détendre un peu quand leur directeur de maison regarde son meilleur ami (et encore plus quand il se souvient que oui, Snape est bien le parrain de Draco).

Même si Harry n'est plus aussi nul qu'au début grâce aux leçons de son ami, il n'est pas non plus toujours parfait. Pas comme cette fille, cette née moldue qui se débrouille seule et qui parvient à battre Draco Malfoy dans toutes les matières communes des Serpentards et des Gryffondors.

— Hermione, c'est ça ?

— Oui.

Elle renfile, et s'essuie discrètement avec le mouchoir qu'elle sort de sa poche. Les toilettes sont vides, à présent, et Harry se sent bizarre : il est fatigué, sort de son entraînement de Quiddich, a enfin un peu de temps pour être seul (il ne pensait pas avoir besoin d'être seul, après avoir passé tout ce temps chez les Durlsey à l'être, mais apparemment les vieilles habitudes ont la vie dure : Draco aussi ferme les rideaux de son lit pour se retrouver tranquille, certains soirs).

Mais là, face à cette fille, il n'a pas forcément envie d'aller fermer les yeux dans un coin et de profiter du silence. Il demande :

— Pourquoi tu pleures ?

Demain peut-être || DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant