Demain peut-être || Drarry

⌜𝚌𝚒𝚗𝚚⌟

Bonne lecture !

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Harry le voit arriver. Il essaye de se dire qu'il a tort, que les gens ne sont pas bêtes à ce point, mais quand l'épaule de ce sixième année l'envoie directement dans le décor, alors Harry sait qu'il n'a pas si tort que ça.

Dans l'un des couloirs de Poudlard, Harry Potter se fait bousculer et manque de tomber en se retenant au mur.

— Pas bien, costaud, le champion de Serpentard.

Il ne connaît même pas son nom. Des épaules larges, un menton carré : avait-il mis son nom dans la coupe de feu ? Sûrement, vu comme il le regarde. Ses amis ricanent ouvertement, et les Gryffondor qui viennent de sortir de la salle de cours en même temps qu'Harry font de même. Il y a Ron Weasley, au milieu, et Hermione le bouscule pour traverser la petite foule qui vient de s'amasser.

— Harry, ça va ?

Il se redresse, même si son épaule aura sûrement un bleu. C'est rien, il a eu bien pire. Hermione serre les lèvres, fusille du regard quelques personnes, mais ça ne suffit pas.

— Elle viendra aussi à ta rescousse pendant les épreuves, Potter ?

Le sixième année porte les couleurs de Pouffsouffle. Techniquement, Harry est certain qu'il n'a rien à faire là, ils n'ont pas cours pas ici. Seulement lui et son groupe attendent sagement, tournés vers lui, et la lumière faiblarde de l'extérieur force Harry à plisser les yeux.

— C'est vraiment à ça que tu passes ton temps libre, Clay ? T'as rien de mieux à faire ?

La voix d'Hermione le surprend, et là il se souvient : Jayden Clay, l'un des amis de Cédric. Ce n'est sûrement pas lui qui lui a demandé ça, mais Harry s'en fiche pas mal.

Il soupire, et commence à tourner les talons pour partir, son sac sur l'épaule.

— Moi au moins, j'essaye pas de fuir à la moindre occasion. T'as encore peur, Potter ? Si t'as réussi à mettre ton nom dans la coupe, c'est bien pour ce moment, non ? Un vrai héros, le survivant.

Harry ne comprend pas comme quelqu'un voudrait mettre son nom dans la coupe, de manière volontaire. Il y en a eu tellement, pourtant. Des dangers, des épreuves, et la responsabilité de représenter Poudlard lors d'un tournoi illustre ? Jamais de la vie.

Jayden rajoute avec un sourire mauvais :

— Même si t'avais l'air prêt à te pisser dessus, pendant la cérémonie.

Il se souvient encore de la surprise, du stress, et de la peur. De la main nerveuse de Draco dans son dos, alors qu'il le poussait en direction de l'estrade sur laquelle Dumbledore l'attendait. Ça n'avait clairement pas été sa meilleure journée. Et depuis, il a l'impression d'avoir une cible dans le dos.

— T'as fini ? demande-t-il. J'ai cours avec Snape, alors si t'as autre chose à dire dépêche toi que je puisse y aller.

Les yeux d'Hermione s'écarquillent lentement, et Harry voit les personnes autour de lui le l'observer avec choc. Il n'a rien dit d'incroyable, car tout le monde doit savoir que Snape déteste cordialement le retard.

— Potter, tu te fous de...

— Fais un pas de plus, Clay, et ton père perd son boulot, déclare la voix de Draco au bout du couloir.

Il marche lentement, dans leur direction, et ses yeux plissés fusillent toutes les personnes présentes, une à une. Jayden s'arrête immédiatement, la main à deux doigts d'attraper le col d'Harry, et son visage affiche une colère et une peur assez singulières. La foule s'écarte pour laisser passer Draco, et Hermione soupire presque avec soulagement.

— Tu n'as pas ce pouvoir, Malfoy.

Il n'en a pas l'air si sûr. C'est idiot, comme les choses sont toujours les mêmes : Harry n'arrive même pas à en avoir marre, de se faire ainsi sauver. Les élèves respectent Draco Malfoy depuis la troisième année, où son père a manqué d'envoyer la moitié d'une classe au tribunal simplement car son fils s'est blessé au bras pendant un cours. Peur et respect, Draco ne demande pas mieux.

Et en ce moment, son humeur est suffisamment mauvaise pour écrire une lettre à son père.

— Tu penses, Clay ? Fais marcher ton cerveau, pour une fois, et souviens-toi pour qui ton idiot de père fait son boulot. Pour le mien, je t'évite trois jours de réflexion. Maintenant dégage et dis à ton pote Diggory que la prochaine fois qu'il veut intimider ses rivaux, qu'il envoie quelqu'un avec quelque chose dans le pantalon.

Il paraît très énervé, aujourd'hui. Peut-être qu'il s'est passé quelque chose, ou peut-être que sa patience commence réellement à arriver à son terme. Il n'a jamais aimé les fans de Harry. Les autographes, les regards, les curieux.

Il aime encore moins les abrutis finis qui pensent connaître suffisamment de choses pour avoir un avis sur cette histoire de Tournoi des trois sorciers.

— Tu seras pas toujours protégé, Potter, souffle l'un des amis de Clay tandis qu'ils s'éloignent de l'autre côté du couloir.

Harry soupire. Il reste encore un peu de monde dans le couloir, mais la pression est redescendue. Le dos de Draco est devant lui, ils ont grandi, ses cheveux tombent dans sa nuque.

— Et toi, crache soudain Draco en se tournant vers Ron Weasley, dégage de là avant que je ne décide de te refaire vomir des limaces.

Il n'attend pas de réponse ou d'action : un coup d'œil avec Hermione, puis ils attrapent Harry ensemble et le couloir s'éloigne puis se vide. Le chemin jusqu'au cachot est calme, son épaule le lance. Il commence à faire froid.

— Tu ne devrais pas les chercher, Harry, souffle Hermione.

Draco lui lance un coup d'œil. Il marche vite, d'un pas irrité. Ses sourcils froncés, ses joues pâles, son regard orageux.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— Je les cherchais pas, se défend-il. On allait vraiment être en retard, et... et s'ils ont tous quelque chose à me dire, qu'ils le fassent et qu'on en finisse. J'essayais juste d'être honnête.

Draco soupire, Hermione fait de même. Les escaliers sont assez aimables, aujourd'hui, pour les laisser descendre les marches vers le bon endroit.

— Ne sois pas honnête, Harry. Envoie-les chier.

— Draco ! siffle Hermione en se penchant pour croiser son regard. Tu ne peux pas lui donner ce genre de conseil.

— Si je peux. Il va se faire bouffer, s'il continue à être silencieux et dans son coin. C'est dans ton caractère, Harry, je comprends, mais tu peux leur botter le cul, tu es assez doué pour ça. Fais-toi respecter.

Leur amie soupire très largement, parce que ce n'est pas tout à fait faux. Harry Potter est calme et pas méchant, il ne parle pas des masses, répond aux questions des profs, s'est habitué aux disputes d'Hermione et de Draco. Il ne va pas au-devant du conflit, c'est le conflit qui le trouve.

— Je vais déjà être obligé de combattre dans un tournoi, j'ai pas envie d'en plus me mettre tout Poudlard à dos...

— Tu as déjà tout Poudlard à dos, Harry. Cédric Diggory est leur petit champion adoré, et toi tu te ramènes.

Leur classe n'est plus très loin. Harry se mord la lèvre.

— Je n'ai pas mis mon nom dans la coupe.

— Je sais, Harry. Nous, on te croit. C'est pas le cas des autres, c'est tout.

Quand ils parviennent enfin dans la salle du cours de potion, Snape leur fait la morale pendant une bonne dizaine de minutes. Harry fait une potion un peu plus que moyenne, l'esprit ailleurs, et comme d'habitude celles d'Hermione et de Draco sont parfaites.

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