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Armel n'était plus à l'aise maintenant.
Pas qu'il ne l'ai jamais réellement été dans ce bal mais la sensation était pire encore qu'en début de soirée.
Il regrettait son geste envers Kemil, même si l'homme n'avait jamais commenté.
Mais maintenant qu'il était dans la calèche avec Isania et lui, il sentait le poids du visage sombre de Kemil sur son visage.

Et ça n'irait pas en s'améliorant, il le savait. Isania ne les conduisait pas dans sa résidence d'été où encore sa maison de ville, elle les conduisait chez Aziraph, un membre éminent du clan Zaroa.
Le nom de famille d'Andreaz était Zaroa.

"Kemil restera dans la calèche. Je n'aime pas la manière dont tu le fuis depuis le début du bal."

Armel réussi à peine à se retenir de grimacer en entendant Isania. Il avait espéré qu'elle ne remarque pas. Que Kemil ne remarque pas.

"D'ailleurs,"

Armel ferma les yeux et posa sa tête contre la vitre. Il savait ce qu'Isania allait dire. Il le sentait dans tout son être.
Mais il ne voulait pas l'entendre alors il ferma les paupière plus fort.

"L'homme que tu cherchais sera là."

Tout le corps d'Armel répondit a cette phrase et il se senti se crisper contre la portière de la calèche.
Il ne voulait pas.
Et il n'était pas sûr de pouvoir.

Il eut envie de vomir.

"Tu dois venir."

L'affirmation était sèche et Armel posa une main sur sa bouche, les yeux résolument fermés comme si cela pouvait l'aider à contenir la sensation de malaise qui en serrait sa tête et son ventre.
Il voulait sortir.

"Arrêtez la calèche !"

La rage dans la voix de Kemil le ramena un instant sur terre et le bruit sourd du poing de l'homme contre le plafond le fit sursauter mais il n'arrivait pas à se concentrer sur ce qui l'entourait.
Il lui sembla que la calèche s'était arrêté mais il n'en fut vraiment sûr que quand Kemil l'attrape par les bras et le sortit de force dans le froid de la nuit.

L'homme le soutient alors qu'Armel se laissait tomber sur les pavés puis s'agenouilla derrière lui, une main sur à plat sur son torse pour plaquer le dos d'Armel contre son propre torse recouvert de cuir.
Armel ressentait tout au ralentis et le monde vibrait autour de lui mais il se laissa aller contre Kemil.

"Je veux pas"

Un sanglot le secoua et il rouvrit les yeux, surprit par la violence de ses propres émotions.
Il ne se souvenait pas s'être un jour trouvé aussi mal.
La seconde d'après il ferma les yeux de nouveaux et se pencha en avant et Kemil le laissa faire.

Kemil resta dans son dos et quand Armel eu finit de vomir il l'attira de nouveau contre son torse, l'entourant fermement de ses bras. Il berca doucement son corps secoué de sanglots jusqu'à ce qu'Armel retrouve une respiration normale puis il posant l'une de ses mains sur ses yeux.

"Tourne toi."

Armel fronça les sourcils et n'obéit pas. À la place il s'essuya la bouche sur la manche de sa chemise et força la main de Kemil à quitté son visage.
Il avait froid désormais. Même si l'étreinte de l'homme le gardait dans une enveloppe de chaleur, ses genoux sur le pavé lui semblaient glacés et ses mains étaient étonnamment froides.

Armel releva les yeux vers les trois hommes qui lui faisaient face. Ceux que Kemil ne voulait pas qu'il voit.

L'un d'eux avait de longs cheveux noirs et une longue ligne partait de sous son œil gauche pour remonter vers son front. Il souriait.

Des crocs aussi pointus que ceux d'Andreaz dépassaient sur ses lèvres et un frisson parcouru Armel.
Il n'avait jamais eu peur des vampires.

Mais a ce moment, à genoux sur le pavé froid d'une ville qui n'était pas la sienne et loin d'Andreaz il avait peur.

Armel & Andreaz : Le Nouveau MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant