Je veux savoir pourquoi - [ Kakashi x Reader ]

Chapitre 14

/!\ TW mutilation

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Ce chapitre contient une scène plus ou moins violente de scarification et de tentative de suicide. Il n'est absolument pas essentiel à la compréhension de l'histoire, donc s'il vous plait si vous êtes sensible à ce genre de choses ne lisez pas. Au besoin je vous ferais un résumé soft. Et surtout, prenez soin de vous, et si vous avez besoin de parler, vous pouvez venir en privé. <3

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T/P ouvrit lentement ses yeux. Sa vision était trouble. Elle sentait un léger fourmillement parcourir le bout de ses doigts, et la fraicheur du carrelage sous son corps. Pourquoi était-elle allongée par terre ?

C'est lorsqu'elle essaya de se relever que la douleur envahit instantanément ses membres, ramenant avec elle les souvenirs de la veille. Elle fut prise d'un violent haut-le-cœur.

***

Appuyée contre sa porte et le visage mouillé, elle attendait que les bruits de pas de Kakashi s'estompent. Lorsqu'enfin ils furent inaudibles, sa main vint machinalement se glisser dans la petite poche intérieure de sa veste pour se saisir d'un kunai, qui ne la quittait jamais. Son tout premier kunai.

Ses doigts glissèrent lentement le long de la lame, laissant apparaitre une fine coupure. Toujours aussi tranchante.

L'arme sortit de sa poche pour venir tout aussi machinalement se poser sur son avant-bras, tandis qu'elle remontait ses manches. Il était déjà marqué de nombreuses cicatrices, dont les couleurs variaient du rouge au blanc légèrement nacré.

La pointe s'enfonça, lentement, alors que ses larmes s'écrasaient sur le sol, et glissa le long de son poignet en même temps que les gouttelettes salées parcouraient son visage. Dès qu'elles tombaient, la lame venait entailler un autre endroit de sa peau, traçant une nouvelle ligne rougeoyante au-dessus de la précédente, appuyant à chaque fois un peu plus fort sur son bras.

Son articulation était à vif, mouillée par le sang qui s'en échappait et par ses larmes. Le sel contenu dans ces dernières venait creuser ses plaies, augmentant un peu plus la sensation de brûlure qui parcourait son corps.

Malgré tout, la douleur n'était pas encore assez forte pour remplacer le sentiment d'échec, ni même pour assouvir le besoin de se punir. Et elle s'estompait bien trop rapidement une fois le kunai retiré de son bras.

Elle laissa échapper un soupir mêlé à des pleurs et se dirigea vers la cuisine, pour prendre un verre. Elle hésita, puis relâcha la pression de ses mains sur l'objet, qui s'écrasa sur le sol.

Elle observa quelques instants les morceaux coupants qui s'étaient formés lors de l'impact, avant d'en choisir un aux bords grossiers.

Entailler son bras n'était plus suffisant, elle voulait sentir sa peau se déchirer, la sentir s'éroder un peu plus. Alors, elle approcha le bout de verre de son poignet, pour remplacer la lame.

Les incisions reprirent, plus profondes et plus désorganisées que les précédentes, venant creuser un peu plus son avant-bras.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, depuis la mort de sa mère elle s'était toujours mutilée. Pour oublier. D'abord simplement avec ses ongles, ou en se mordant. Après la disparition de son équipe, tout s'était accéléré. Cette fois ci, la scarification servait davantage à se punir, et les entailles avaient remplacées les griffures le long de son corps, et s'étaient faites de plus en plus profondes.

Malgré tout, elle s'était toujours retenue de se suicider. Pour son père. Il avait déjà subi la mort de sa mère, et elle ne voulait pas lui infliger une douleur supplémentaire.

Mais aujourd'hui, il n'était pas là. Il n'y avait plus personne pour la retenir. Alors, elle se décida à changer le sens de la coupure, pour faire glisser le verre tranchant le long de son artère radiale.

***

Ses bras la lâchèrent, et elle s'effondra sur le sol poisseux. Ses mains se posèrent sur le liquide rouge et collant, qui commençait déjà à sécher par endroit. L'hémorragie avait épuisé ses dernières forces.

Elle retint un rire amer.

- Même ça, je suis incapable de le faire correctement.

Elle amena son poignet à la hauteur de son visage, et observa les multiples entailles qui le parcouraient. Sous les nouvelles incisions rouges et gonflées, elle pouvait encore distinguer des cicatrices plus anciennes, et plus fines.

Elle laissa mollement retomber son bras le long de son corps, puis de ses doigts elle se mit à parcourir son ventre et ses cuisses, traçant de nombreux traits parallèles du bout de ses ongles. Ici aussi, son corps était couvert de lignes, plus ou moins récentes, rosées ou blanchâtres, et plus ou moins fines.

La prochaine fois, ce serait l'artère fémorale, puisque se sectionner la radiale n'avait pas suffi. Il suffirait simplement d'appuyer un petit peu plus, d'aller juste un peu plus loin, puis de fermer les yeux. Mais pas maintenant. Elle était bien trop faible pour tenir une lame et mutiler quoi que ce soit.

Enfin, après de longues minutes – ou heures, elle ne savait plus très bien – elle se redressa enfin, et se traina jusqu'à la salle de bain, pour désinfecter ses plaies. Elle voulait à tout prix éviter de finir à l'hôpital à cause d'une septicémie. Elle ne voulait plus rendre de comptes à personne.

Le contact de l'eau sur sa chair à vif raviva instantanément la douleur, faisant se crisper sa mâchoire. Ses dents se serrent un petit peu plus encore lorsqu'elle appliqua le savon, puis la solution désinfectante.

Une fois ses blessures nettoyées, elle se glissa faiblement dans son lit et s'enfouit sous sa couette, espérant dormir un peu pour éviter de penser. Malheureusement, ses rêves furent troublés par de nombreux cauchemars, et elle ne put se rendormir tandis que les larmes venaient recouvrir ses draps.