Jeudi 24 décembre 1998
L'effervescence de Noël agite le Terrier depuis que Molly s'est réveillée ce matin vers six heures. En cuisine, c'est un balais de casseroles et d'ingrédients, de couteaux et autres ustensiles dangereux qui volent en tous dans une coordination parfaite. Seules Ginny et Hermione sont habilitées à aider Molly, ce sont les seuls avec le niveau de maîtrise de la magie et de l'organisation requis. Un combat face à un mangemort me paraît plus simple que la préparation du repas de Noël.
Cette année est très particulière, Fred n'est pas là, Percy est présent avec une amie à lui, il n'a cessé de bassiner tout le monde avec sa merveilleuse amie et son travail au ministère depuis qu'il est arrivé hier. George n'arrivera que ce soir, la boutique bat son plein et Ron est allé lui prêter main forte ce matin. Après avoir déjeuné rapidement tous ensemble, je me retrouve donc seul et sans but. Cela faisait bien longtemps que ce n'était pas arrivé alors je décide de profiter du beau temps pour sortir mon balais.
Les heures défilent et je ne vois pas le temps passer, je virevolte dans les airs à toute vitesse sur mon Éclair de Feu, savourant la sensation de légèreté que me procure la hauteur et l'ivresse de la vitesse. Les souvenirs de notre balade avec Drago font naître un sourire tendre sur mes lèvres alors que mon cœur s'emballe un peu plus et que la chaleur envahit mon ventre. J'aimerais que nous volions ensemble à nouveau, c'était merveilleux. Tandis que je ralentis l'allure, je pense à l'avenir. Je ne sais pas si je souhaite vraiment devenir aurore, j'ai l'impression d'avoir fait ça toute ma scolarité et je déteste les souvenirs douloureux qui en découlent.
Je divague sur les différentes possibilités qui s'offrent à moi, qu'est-ce que je sais faire, que j'aime faire ? Je ne veux pas travailler au ministère, il y a trop de vautour, des gens qui en voudront à mon nom, mon influence, mon argent et je sais que je peux être naïf parfois. Je grimace en pensant à quel point c'est vrai, je suis désespérant... Le Quidditch me manque, j'adore ce sport et je pense que voler fait partie de moi, peut-être que je pourrais prétendre à un poste d'attrapeur dans une équipe pro ? Cette simple idée me sert les tripes et l'euphorie me gagne. Oui, je pourrais faire ça, au moins quelques années, ce serait vraiment génial ! Je redescends en piqué vers le jardin, riant bêtement, trop heureux à cette idée.
Alors que j'atterris souplement sur l'herbe givrée, je m'élance dans la maison pour trouver les filles, je le dirais à Ron tout à l'heure, dès qu'il rentrera.
- Hermione ?! Ginny ?!
- Cuisine Harry !
Je me dépêche de les rejoindre et me stoppe à bonne distance de la pièce, trop dangereux.
- Je sais ce que je veux faire après Poudlard !
Hermione me jette un coup d'oeil avant de reprendre son activité,
- Tu ne voulais pas intégrer une formation pour devenir aurore ?
- Je ne veux plus me battre, je ne veux plus courir après les méchants, je n'ai fais que ça les dernières années et j'ai envie d'autre chose.
Molly me sourit tendrement et Ginny hoche la tête
- Qu'est-ce que tu veux faire mon chéri ?
- Je vais m'entraîner et passer les sélections pour entrer dans une équipe de Quidditch professionnelle.
Hermione se fige un instant, Molly semble surprise puis glousse en acquiesçant alors que Ginny s'exclame
- On va pouvoir s'entraîner ensemble Harry, je vais aussi passer les sélections à la fin de l'année ! Tu as beaucoup de talent, aucun doute que tu seras pris dans une équipe !
Je lui souris avant de me tourner vers Hermione, hésitant, son avis compte beaucoup pour moi. Elle me regarde puis me saute au cou pour me serrer fort contre elle.
- Je suis tellement heureuse pour toi Harry ! Tu fais enfin tes propres choix et tu écoutes tes envies, sans compter que je n'aurais plus à m'inquiéter pour toi !
Je rigole sous le ton maternel qu'elle emploi et la serre à mon tour
- Merci Hermione.
Le repas du soir arrive bien vite et tous se réjouissent pour moi et mon choix de carrière. Ron n'arrête pas de parler de la boutique avec un sourire béat, les yeux pleins d'émerveillement. George est ravi du travail qu'il a fait avec lui aujourd'hui et je pense que ces deux là ne vont pas tarder à collaborer un peu plus, après tout, c'est une histoire de famille.
Les plats semblent encore plus délicieux et abondants que les années passées, Molly et les filles se sont surpassées. Pénélope Dauclair, la petite amie de Percy, est vraiment très sympa et l'on voit à quel point ces deux-là se sont bien trouvés. L'ambiance est joyeuse même si Fred nous manque à tous, de là où il est, il ne souhaiterait pas nous voir tristes alors on s'efforce à le faire vivre à travers les anecdotes que nous avons avec lui.
Le moment des cadeaux et un parfait chaos, mélange de rire, de blagues, de chocolats chauds et d'étreintes. Alors que les derniers cadeaux sont déballés et que tout le monde s'installe dans les canapés, je ne tiens plus en place. Mes yeux guettent l'heure toutes les trente secondes, attendant que le moment tant attendu arrive. Je sens les coups d'œil amusés de mes amis et de ma famille adoptive, mais personne ne m'en tient rigueur. Ils ont d'ailleurs très bien accepté le fait que je suis amoureux de Drago et sont ravis pour moi.
Quand enfin minuit moins le quart est là, je file dans la chambre pour revêtir ma cape, me brosse rapidement les dents et saisis le cadeau soigneusement emballé ce matin. Je tente quelque chose avec mes cheveux mais c'est peine perdue. Je descends en quatrième vitesse, essoufflé et stressé. C'est l'heure de partir déjà. Je salue tout le monde avec un grand sourire et ils se moquent un peu de moi mais me souhaitent bon courage et bonne chance.
Alors que je grogne parce que George me rappelle de me protéger, je souffle un grand coup et transplane au manoir Malefoy. Je me retrouve devant le portail qui s'ouvre silencieusement devant moi, je remonte l'allée rapidement et en silence, sans vraiment prêter attention aux alentours même si je me fais la remarque que l'ambiance n'est plus du tout glauque mais presque féérique avec la neige et le givre. Un elfe m'attend sur le perron et m'ouvre en me faisant signe de le suivre silencieusement.
Alors que nous traversons le hall, j'entends le rire cristallin de Drago. Ce son est tout bonnement adorable et j'ai presque envie de courir le retrouver. Alors que je fais un pas dans cette direction, je secoue la tête et me reprend, non ! Harry, pense à la surprise ! Nous gravissons les marches du grand escalier en marbre, le manoir semble avoir rajeuni et c'est vraiment magnifique. Narcissa a beaucoup de goût, c'est donc évident.
Finalement nous arrivons devant une grande porte en bois sombre. Elle ne paye pas de mine mais je sais que derrière se trouve sa chambre. L'elfe m'indique que Mr Malefoy ne devrait pas trop tarder à monter et donc de ne pas faire de bruit. Il me sourit alors que je le remercie et entre dans la pièce. Elle est baignée par la pénombre mais la grande fenêtre laisse entrer la lumière pâle de la lune.
Un grand lit à baldaquins en bois se tient au fond de la pièce, ma droite un bureau et deux grandes bibliothèque, à ma droite plusieurs canapés. J'aperçois deux autres portes qui doivent sûrement mener à la salle de bain et au dressing. Je n'en attendais pas moins d'un manoir d'aristocrate. Je pose mon présent sur le bureau et minuit sonne au loin. Je vais bientôt le retrouver, j'ai tellement hâte.
Je m'avance jusqu'au lit et m'assois dessus face à la porte. Les draps sont doux d'un bleu nuit magnifique. Ils sentent lui et j'ai déjà envie de plonger mon nez dedans. J'ai vraiment un souci avec les odeurs, je ne suis pas un animal tout de même, nom d'un elfe ! Alors que je tergiverse, je me fige en entendant des pas approcher.
Mon corps se tend, mon ventre se tord et se réchauffe et mon coeur entame une course folle. Mes yeux sont fixés sur la porte, je n'entends plus que mon pouls erratique, le sang pulse dans mes oreilles alors qu'un sourire béat apparaît sur mes lèvres quand enfin il passe la porte.
Il est magnifique, un pantalon noir, cintré, moulant ses longues jambes à la pefection, une chemise blanche avec le col légèrement ouvert, les manches retroussées sur ses bras. C'est simple, classe et il rend le tout absolument divin. Alors que je bave sur son corps, mes yeux croisent finalement les siens. Ces deux pupilles d'un gris orage aux nuances changeantes qui m'hypnotisent.
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Le placard sous l'escalier
FanfictionEn faisant ma ronde de préfet, un sanglot éttouffé me parvient. Ce n'est presque pas audible mais avec le silence d'une nuit à Poudlard, tout est décuplé. Je me dirige au son, des petits reniflements, des couinements. Mais enfin qu'est-ce que c'est...