Mon cœur s'affole, Drago ne m'a pas abandonné ! Quel idiot, j'ai eu tellement peur, j'était tellement bléssé ! Mais qu'importe, il faut que je le trouve tout de suite. J'espère qu'il n'a pas déjà quitté la gare. C'est vrai qu'une scène pareille dans une gare est un cliché on ne plus romantique mais honnêtement je m'en fiche.
Je bouscule les élèves sans leur prêter attention, à la recherche de la tignasse blonde impeccable. Je saute sur le quai à la première ouverture et monte sur un banc fouillant des yeux le paysage. J'entends le brouhaha ambiant des retrouvailles avec les familles, et vaguement mon prénom appelé à plusieurs reprises. Mais rien ne peut détourner mon attention. La gare est pleine à craquer, des grands, des petits, des vieux, des jeunes, des parents, de toutes les couleurs de cheveux sauf celle que je cherche désespérément...
Quand un éclat d'une pâleur inimitable attire mon œil à droite, je me fige devant la scène qui se déroule devant mes yeux. Narcissa sert fort Drago contre elle, un sourire éclatant aux lèvres. Drago semble si heureux ... Je m'attarde un peu devant tant de tendresse, il est certain que l'absence du patriarche dans le tableau leur permet enfin d'être eux-même, et je me rends compte à quel point je ne connaissais pas vraiment Drago avant cet incident étrange. Je remercie la grande Morgane de m'avoir fait subir tout ça, j'ai trouvé ce que je cherchais depuis tant d'années, c'était juste sous mon nez ...
Alors que je vais descendre de mon perchoir et courir me réfugier dans les bras de l'ange blond qui va prochainement me servir de petit ami, c'est certain, je vois ce dernier quitter la gare en transplanant sans un regard en arrière. Mon cœur s'arrête et la frustration me hérisse le poil. Quel imbécile sentimental je fais ! J'ai raté ma chance et maintenant je vais devoir attendre la fin des vacances ? Non, c'est impossible ! Je vais devoir monter un plan pour faire ça avant, hors de questions que j'attende deux semaines...
Alors que je rumine dans mon coin, j'aperçois Ron qui me fait de grands signes, je me dirige vers eux, il va falloir que nous discutions, ou au moins que je leur explique. Même si je pense qu'il ont compris avant moi, enfin Hermione c'est certain même. Heureusement qu'ils sont là d'ailleurs, sinon ma valise serait repartie avec le Poudlard Express ... Madame Weasley me prend dans ses bras et m'étouffe presque, trop heureuse de me retrouver dans mon état normal.
Je n'ai plus de famille par le sang mais elle est comme une mère pour moi. Ils étaient bien entendu au courant de la situation, surtout que Ron et Hermione ne leur auraient jamais caché un évènement pareil.
- Harry tu nous as manqué ! Je vois que tu es exactement comme avant ta rentrée à Poudlard, je suis soulagée que tout cela soit réglé ! J'étais vraiment inquiète. Allez, le dîner nous attend, il faut que tu manges quelque chose !
- Merci Madame Weasley.
Elle me fait un sourire chaleureux avant de sonner le rabattage pour tous rentrer au Terrier.
***
Une fois le repas avalé, nous nous retrouvons dans la chambre de Ron avec Hermione et Ginny, j'ai décidé de leur expliquer toute la situation, les derniers jours, ce que je ressens et la lettre de Drago. Au fil de mon récit, les filles se lancent des sourires de connivences alors que Ron oscille entre le vert et le blanc. J'ai l'impression d'être un ados transit d'amour et c'est rafraichissant, car c'est la première fois que je me sens aussi libre et c'est incroyable. Surtout parce que je sais que c'est réciproque, sinon je serais dans un état proche de la tragédie grecque.
- Tu lui as répondu quoi du coup ?
- J'ai pas réussi à le rattraper avant qu'il quitte King's Cross, il faut que je trouve un plan, je peux attendre la fin des vacances !!
- Tu veux pas le rassurer d'abord, le pauvre il doit être en train de se torturer les méninges ...
- Non je veux faire quelque chose de spécial, pas juste une lettre, je suis un gryffondor non d'une goule !
Ron reste silencieux alors que les filles se lancent dans des propositions plus folles les unes que les autres. Mais une retient plutôt bien mon attention, celle d'être un cadeau de noël... J'adore cette idée d'ailleurs. Mon ami finit par prendre la parole, surprenant tout le monde
- Peut être que tu pourrais mettre Narcissa dans la confidence ?
Il rougit légèrement devant nos têtes ahuries mais bien sûr c'est le plus simple et en plus c'est un peu vieux jeu et romantique donc c'est très bien, je suis certain que ça plaira autant à sa mère qu'à lui.
- C'est une super idée Ron, merci ! Je peux t'emprunter Coq ? Ginny tu peux écrire pour moi ? Drago reconnaîtrait notre écriture à tous les trois sans problèmes je pense ...
- Pas de soucis, j'ai l'impression de jouer les entremetteuses, c'est intense !
Une fois la missive rédigée, nous envoyons Coq, trop content d'être notre coursier malgré le temps, au manoir Malefoy.
En attendant une réponse, nous nous installons tous les quatre sur de gros poufs à même le sol et passons la fin de soirée à discuter, rigoler, parler du futur, de notre avenir, de nos envies, comme des ados normaux finalement. Au petit matin, je suis réveillé par un bruit persistant, un truc tape contre le carreau de la chambre... Je mets quelques longues secondes à réaliser qu'il s'agit de Coq et qu'il tient la réponse de Narcissa. Je saute sur mes pieds, poussant Ron à moitié affalé sur moi. On s'est endormis pêle-mêle sur le sol de sa chambre hier soir.
Il est encore très tôt, Narcissa est vraiment matinale. Dans tous les cas, j'ouvre en grand la fenêtre et pose un petit tas de friandises pour notre messager. Je déroule la missive tout tremblant d'appréhension, mais mon cœur rate un battement avant d'accélérer comme s'il voulait sortir de mon corps. Je vais le revoir très bientôt. Attends-moi Drago ...
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Le placard sous l'escalier
FanfictionEn faisant ma ronde de préfet, un sanglot éttouffé me parvient. Ce n'est presque pas audible mais avec le silence d'une nuit à Poudlard, tout est décuplé. Je me dirige au son, des petits reniflements, des couinements. Mais enfin qu'est-ce que c'est...