Samedi 14 novembre 1998
La semaine est passée à toute vitesse. Harry s'acclimate plutôt bien à sa nouvelle vie au château, sa vie de sorcier, de personnage connu et apprécié. Je suis étonné mais surtout ravi, on ne va pas se mentir, de découvrir chez lui un côté très câlin et tactile. Je ne l'ai personnellement jamais été, je n'aime pas les étreintes, toucher les gens me dérange un peu, je ne suis pas à l'aise avec les contacts physiques en dehors de mes amis, ma mère et mes occasionnels partenaires de chambre. Cependant, le petit garçon bouleverse mon monde encore une fois, j'ai l'impression qu'il ne fait que cela depuis que nous nous sommes rencontrés.
Je me découvre un besoin impérieux d'être en contact avec lui, parfois viscéral lorsqu'il rayonne de bonheur ou de joie. Juste le serrer contre moi, lui prendre la main, lui ébouriffer les cheveux. Je sais que ma récente découverte et acceptation des sentiments que j'éprouve à son égard y est aussi pour quelque chose. Mais c'est lui de toute façon. Plus j'y pense et plus cela me paraît évident. J'en ai parlé avec Pansy cette semaine, Blaise et Théo étant très occupés à jouer à cache-cache avec Harry dans le parc.
Elle m'avait tout simplement dit qu'elle se doutait qu'il y avait plus depuis déjà bien longtemps. J'étais trop obsédé par lui, il me faisait sortir trop facilement de mes gonds, je réagissais toujours à vif lorsqu'il s'agissait de Potter. Et elle avait tellement raison, en prenant du recul sur ces années, il était le seul à provoquer des réactions si vives, à pouvoir me faire blesser si durement, en dehors de mon père évidemment.
J'avais quasiment toujours eu conscience du fait d'être homosexuel, même si je m'étais résigné à devoir épouser une sorcière de sang pur, heureusement ce n'est plus le cas. J'ai bien entendu eu plusieurs conquêtes très appétissantes dans mon lit et j'avoue que Potter, soyons honnête, était totalement mon genre. Jamais je ne lui aurais dit non. Mais je n'avais jamais réfléchi à plus, trop coincé dans ma vie tracée par mon père et mon nom de famille avant même ma naissance. A quoi bon s'attacher quand c'est de toute façon voué à l'échec ?
Cependant le jeune Harry provoque en moi une tempête de sentiments tout bonnement inédite. Rien de sexuel pour commencer, rien que d'y songer, j'en frissonne d'horreur. Non, j'ai besoin viscéral de le protéger, de le rendre heureux, de le faire sourire et rire. Partager avec lui notre culture, mes connaissances, lui parler de moi et tout savoir sur lui. Je ne pense pas au "après" pour l'instant. Je ne souhaite pas y penser du tout en fait. Il me semble que Potter est bi d'après les rumeurs, donc la porte reste ouverte. Mais pourra-t-il m'apprécier autrement que comme un ami ? Je profite de ces instants, égoïstement, même si Harry me saute dans les bras dès qu'il le peut et utilise toutes sortes d'excuses pour que je le porte et pouvoir se cacher dans mon cou. J'ai l'impression d'avoir gagné la coupe du monde de Quidditch à chaque fois.
En parlant de ça, nous sommes actuellement en train de nous installer dans les gradins. Nous sommes samedi après-midi et c'est l'heure du match Serpentard-Serdaigle. J'avais promis à Harry de lui montrer ce qu'était ce sport, au cœur de la vie sorcière, rassemblant les sorciers du monde entier lors des différentes compétitions internationales. Il était tout excité malgré la froideur de ce mois de novembre. Je l'avais bien entendu équipé de la tête aux pieds pour être certain qu'il n'attrape pas froid, des sorts chauffant par-dessus le tout.
L'ambiance électrique dès le petit déjeuner, typique des jours de match, avait conquis le garçon, me faisant également comprendre le sens du mot "surexcité". J'avais l'impression qu'il était monté sur ressort, il sautillait partout, me posant un millier de questions à la seconde, s'extasiant de la moindre banderole qui flottait dans le château. Mes amis avaient beaucoup rit, Blaise partageant son enthousiasme enfantin.
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Le placard sous l'escalier
FanfictionEn faisant ma ronde de préfet, un sanglot éttouffé me parvient. Ce n'est presque pas audible mais avec le silence d'une nuit à Poudlard, tout est décuplé. Je me dirige au son, des petits reniflements, des couinements. Mais enfin qu'est-ce que c'est...