9 : Jalousie Maladive

7.3K 541 66
                                    

Malgré une journée pluvieuse et froide comme il est coutume d'en voir en Ecosse au mois de novembre, nous avons passé un bon moment avec mes amis. Il est agréable de ne plus avoir de pression ou de préoccupation autre que nos ASPIC, nos futures études, les cadeaux de noël à venir ou encore les derniers cancans de radio de Poudlard. Harry a dormi une bonne partie de l'après-midi, je n'ai pas cessé de le couver du regard toutes les trente secondes mais mes amis n'ont rien dit, simplement heureux de me voir sourire comme encore jamais auparavant.

J'ai donc appris que les histoires de coucheries des septième et huitième années étaient le sujet de prédilection des ragots en ce moment. Il semblerait que Granger et Weasley soient moins discrets qu'ils ne le pensent, erk, Weasley fille se serait acoquinée avec une serpentard de cinquième année, les serdaigles restent relativement calme alors que les poufsouffles se répandent en marques d'affections profondes un peu partout dans le château. Il semblerait que toutes les cachettes possibles et inimaginables du château aient été explorées pour abriter l'amour audacieux de certains téméraires. Comme un certain McLaggen surpris en pleine gaterie avec nulle autre que Finnigan derrière une tapisserie dans un étroit couloir.

Il est vrai que chez les sorciers, la sexualité importe peu, sauf pour les familles de sang pur lorsqu'il est question de mariage et d'héritier. Ce qui est étrange puisque que depuis plus d'un siècle il existe une potion pour que les hommes puissent également porter l'enfant de leur compagnon et une pour que les femmes puissent féconder leur compagne. Le sang est donc toujours perpétré, mais cela ne m'étonne pas étant donné la pensée archaïque de cette population mineure, dont le taux de consanguinité finira par tuer la lignée. La preuve en ai avec les descendants directes de Salazard Serpentard, erk, l'angoisse.

Quand Harry s'est réveillé, Théo a répondu à toutes ses questions concernant notre monde, même les plus farfelues, Blaise faisant des blagues potaches à la moindre occasion pour le faire rire, Pansy et moi, tel des adultes, discutions de nos futures études, je souhaite devenir potionniste et continuer fièrement le travail que mon parrain m'a légué à sa disparition, Pansy souhaitant devenir avocate, pour prouver à tous, que les femmes sont loin d'être des potiches, surtout pas elle.

Nous sommes actuellement dans la Grande Salle pour le dîner, l'ambiance est bruyante. Les élèves jactent à tout va, insouciant à nouveau, redonnant vie à cette école, sous le regard bienveillant de notre directrice et des professeurs. Même Harry semble plus détendu face à l'attention qui lui est toujours portée. Il ne mange cependant pas grand chose, étrange, ce n'est pas la première fois que je le remarque d'ailleurs. J'essaierais d'en savoir plus ce soir, peut-être qu'il se sent un peu patraque à cause de la transformation, il faudra peut-être consulter madame Pomfresh.

Je constate qu'il est bientôt l'heure du couvre-feu, j'aperçois d'ailleurs Granger quitter la salle accompagné des autres préfet pour le déroulement des rondes de ce soir. J'ai été gracieusement exempte de corvée pour le moment car je dois m'occuper d'Harry. Ce qui me réjouit davantage que d'arpenter les couloirs sombres et glacés à pas d'heure à la recherche d'élèves un peu trop rebelles à mon goût en ce moment.

Je rigole devant le visage offusqué de Blaise alors que Pansy vient, à nouveau, de le ridiculiser, mais comme on dit, qui aime bien, châtie bien. Ces deux-là s'adorent et se vannent avec plaisir, ils ont, comme tout serpentard qui se doit, une très bonne répartie, mais il excelle dans cet art quand il se jauge l'un, l'autre. Harry les fixe tour à tour, comme lors d'un match où chacun se renvoie la balle, un grand sourire aux lèvres, gloussant et les yeux rieurs. Théo compte les points alors que je me contente d'une pique à l'un ou l'autre de temps en temps pour relancer leur débat.

Quand finalement Pansy s'incline en explosant de rire, Blaise nous fait une espèce de danse de la joie, Harry applaudie de ces petites mains et Théo déclare, avec un sérieux déconcertant,

- Blaise remporte cette joute avec dix-sept points, dont trois techniques, contre 15 points, dont 4 techniques, pour Pansy. L'écart était serré. La suite au prochain épisode.

Je secoue la tête, incrédule et hilare face à l'attitude de mes amis, qu'est-ce que je m'ennuierais sans eux. Je me lève et leur lance

- Allez, venez, c'est l'heure de retourner dans les salles communes. J'ai pas envie de me les geler parce que tout Poudlard se masse dans les couloirs.

Harry saute presque du banc et attrape la manche de ma cape, je sais qu'il fait cela pour ne pas me perdre, encore un peu angoissé par la foule aussi. Je lui adresse un sourire rassurant avant d'attraper sa main et de la serrer doucement dans la mienne. Mes amis me suivent et nous remontons la Grande Salle en direction des portes lorsqu'un grand bruit nous surprend tous, amenant un silence étrange dans la pièce, si bruyante il y a quelques minutes. Je me retourne vers l'origine d'un si grand fracas, protégeant Harry par réflexe en me plaçant devant lui. Pourquoi ne suis-je même pas surpris ?

- Éloigne-toi de lui Malefoy ! Tu n'as rien d'un protecteur, il ne devrait pas être avec des serpentard et surtout pas vous !

- Tu devrais te calmer Weasley.

- Que je me calme ? Comment je le pourrais en sachant mon meilleur ami avec un mangemort ?!

- Surveille tes propos Weasley, ne dis pas quelque chose que tu pourrais regretter. Ma patience à des limites.

Dans une grimace sarcastique, il se moque de moi en arborant un air narquoi

- Bah alors Malefoy ? On est pas patient ? On ne t'a pas appris ça dans ta famille de cinglés ? A être un bon petit chien obéissant ?

Je sens Harry se crisper dans mon dos, sa petite main tremblante serrant la mienne plus fort. La rage me brûle la gorge, mais Harry a besoin de moi et d'être en sécurité. Je me souffle, profondément agacé, mais affiche un air indifférent, je sais que cela l'énerve encore plus et comme ça je ne serais pas fautif.

- Si tu n'es pas content de la décision prise par notre directrice et approuvée par Granger, tu n'as qu'à aller te plaindre auprès d'elles.

Alors que je vais pour détourner mes yeux de cette grimace de haine très peu agréable à regarder, Weasley écume de rage et me saute dessus en hurlant comme un sauvage

- Je vais t'achever, sale petit connard arrogant !!

Le placard sous l'escalierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant