Je n'hésite pas un seul instant, je traverse la marée humaine du mieux que je peux. Je reste focalisé sur la silhouette encapuchonnée, tentant de ne pas la perdre des yeux ne serait-ce qu'un instant. Les sens aux aguets, je ne prête pas attention aux protestations des gens que je bouscule sans ménagement, les dégageant de mon chemin. Bordel, pourquoi personne ne réagit !? Un petit garçon se fait enlever, je l'entends m'appeler à répétition et je le vois se débattre, les yeux humides, le corps tendu dans le sens inverse de la direction prise par son assaillant.
Comment se fait-il que les parents alentour ne remarquent pas ce qu'il se passe ? Les gens sont-ils si aveuglé par leur propre bonheur, sont-ils trop absorbés par leur propre existence pour ne pas remarquer qu'un petit garçon se fait enlevé sous leurs yeux, que son ravisseur les frôle, tentant de se frayer un passage pour s'enfuir ? Mon cœur bat à tout rompre, mais je sens que la situation m'échappe alors que l'inconnu est presque arrivé proche d'une zone de transplanage.
Tant pis pour les considérations de joie et de bonne humeur des sorciers alentours. Je lance un bombarda dans les airs qui déchire le brouhaha ambiant. Un silence de mort s'empare de la place, la guerre n'est pas très loin dans les souvenirs du peuple anglais. Pour attirer l'attention de tous et à l'aide d'un sonorus, je hurle pour me faire entendre dans tout Pré-au-Lard, désignant l'homme de ma baguette, le gardant en joug.
- Quelqu'un essaye d'enlever un enfant, empêchez cet homme d'atteindre l'air de transplanage !! Toi là-bas, ne bouge plus où je jure devant Merlin que tu vas le regretter !
Le temps semble suspendu. Après tout, je suis un ancien mangemort, pourquoi me croire moi ? Et en plus de ça, le bombarda en a effrayé plus d'un, sans compter mon visage peu amène et ma posture d'attaque. Je pourrais littéralement écraser quiconque s'opposerait à moi.
Alors que tout mon corps est tendu, prêt à bondir si besoin, l'homme se fige, des hommes et femmes qui étaient proches de la zone se dressent devant lui, baguettes en main. Tout n'est peut-être pas perdu. Je lâche un soupir de soulagement alors qu'Harry sanglote, maintenu par son agresseur. Ce dernier est toujours immobile, baguette dégainée. Il semble réfléchir à la situation et aux possibilités de s'échapper avec ou sans Harry.
Je profite qu'il me tourne le dos pour m'approcher le plus furtivement possible, les gens se décalant d'eux-mêmes. Je peux apercevoir la surprise dans leurs yeux, la peur, le courage dans ceux des parents qui protègent leurs propres enfants. L'admiration de certaines jeunes femmes. Le grand Drago Malefoy, fils de mangemort et mangemort lui-même, défend les enfants, que fait-il avec un si petit enfant ? Je ne relève pas l'absurdité de certaines remarques chuchotées sur mon passage mais franchement vous auriez du mal à croire à ce que j'ai pu entendre ...
J'atteins finalement l'homme soupire et relâche sa prise sur poignet d'Harry, ce dernier en profite et se dégage vivement de lui avant de courir vers moi. Le suspect étant toujours maintenu en joug par deux sorciers à la carrure imposante, je m'agenouille et ouvre grand les bras pour accueillir le petit garçon en larmes. A partir de ce moment-là plus rien n'a d'importance autour de moi. Je le serre tout contre mon torse, sa tête se cache dans mon cou alors que mes doigts s'enfoncent dans sa tignasse, le pressant plus étroitement.
J'inspire son odeur à pleins poumons, il va bien , je l'ai sauvé, il ne lui est rien arrivé à part une grosse frayeur. Harry sanglote contre moi, ses petites mains crispées sur mon pull. Je lui caresse le dos, tentant de le réconforter au mieux.
- Tout va bien Harry, plus personne ne te fera de mal. Je te l'ai dit, je te protègerais toujours. Je suis là, il ne peut plus rien faire contre toi, regarde moi Harry.
Il sort son nez de sa cachette avant de relever ses yeux larmoyants d'un vert si pur et de les planter dans les miens. Je lui souris, et caresse sa joue, essuyant les larmes avec mon pouce. Ses lèvres s'étirent en un sourire tremblant mais les larmes reprennent vite le dessus, le choc et la peur s'évacuant doucement. Je le soulève doucement, le berçant tout contre moi, lui chuchotant toutes sortes de mots pour le réconforter. Je l'entends marmonner quelque chose mais entrecoupés de sanglots, rendant le tout incompréhensible.
Je suis sorti de cette bulle par Pansy qui pose sa main sur mon épaule, dans un réflexe je protège Harry de mon corps avant de me détendre en voyant mes amis, accompagnés de McGonagall. Qu'est-ce qu'elle fait là d'ailleurs ? Mon visage doit refléter mon interrogation car elle me fait signe de me retourner. Quand j'aperçois enfin la raison de sa venue, je comprends mieux et en même temps, un millier de questions se bousculent dans mon esprit, mais la première c'est : pourquoi ?! Je grogne lorsqu'il s'approche, encadré par ce que je suppose être deux aurores. Hors de question qu'il s'approche d'Harry !
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Le placard sous l'escalier
FanfictionEn faisant ma ronde de préfet, un sanglot éttouffé me parvient. Ce n'est presque pas audible mais avec le silence d'une nuit à Poudlard, tout est décuplé. Je me dirige au son, des petits reniflements, des couinements. Mais enfin qu'est-ce que c'est...