17 : Coupable insoupçonné

5.8K 466 88
                                    

Je remercie chaleureusement et m'excuse auprès des gens qui nous entourent pour la peur que j'ai pu causer avant de suivre notre directrice. Les badauds restent abasourdis, jamais ils n'avaient vu un Malefoy humble ou attentionné, en fait, qui exprime une quelconque émotion autre que le mépris, la haine et la supériorité. Je ne leur prête pas plus d'attention, je suis toujours concentré presque entièrement sur le petit garçon qui s'apaise enfin entre mes bras.

Les émotions fortes de cette fin d'après-midi, qui fut suffisamment mouvementée en elle-même, ont raison de lui et, sur le chemin de Poudlard, il s'endort contre moi. Sa respiration lente chatouille mon cou mais ses petites mains ne lâchent pas prise pour autant. Mon cœur s'apaise au rythme du sien, mais je reste tendu, les yeux fixés sur le dos du coupable. Les aurores l'escortent jusqu'au bureau de Mcgonagall, où mes amis et moi prenons place également.

- Merci messieurs, vous pouvez disposer, je ferais un rapport au plus vite sur la situation au ministère ainsi qu'aux parents de ce jeune-homme.

Ils acquiescent et quittent les lieux, peu désireux d'assister au spectacle de notre directrice en colère. Ses yeux pourraient glacer d'effroi n'importe quel guerrier aguerri. On se sent comme un enfant pris en faute et dont la punition sera retentissante dans ces moments là. Je pourrais presque avoir pitié de lui, mais pour le moment j'ai surtout beaucoup de mal à me retenir de le broyer. La seule chose qui me retient est d'ailleurs la prise que j'ai sur le corps d'enfant endormi contre moi. Pour ne pas tenter de craquer je me concentre sur lui, caressant gentiment sa joue, dégageant les mèches de cheveux de ses yeux clos, essuyant les traces de larmes sur ses joues. La rage brute reflue peu à peu, remplacée par un mélange d'incompréhension, de colère et de soulagement.

Le silence s'étire jusqu'à ce que McGonagall prenne finalement la parole, son ton froid est intransigeant.

- Mr Finch-Fletchley, j'aimerais que vous m'expliquiez immédiatement la raison de toute cette mascarade...

Le susnommé se tortille sur sa chaise. Depuis son arrestation, ses yeux n'ont pas quitté ses chaussures, refusant le contact visuel avec ceux qui l'entourent. Des larmes silencieuses dévalent son visage fin. Je ne fais que rarement attention aux Poufsouffle, trop éloignés en tous points des serpentard en général et de moi en particulier. J'ai pourtant le souvenir d'un garçon un peu plus en chair qu'actuellement. Il met plusieurs minutes avant de parler d'une voix morne et tremblante

- Je n'ai jamais eu l'intention de faire du mal à Harry, j'en suis désespérément amoureux ...

Je me braque immédiatement, resserrant mon emprise de façon imperceptible. Mon regard se fait plus dur et mon coeur s'emballe mais je me force à rester calme

- J'ai plusieurs fois fais des avances à Harry, qu'il a rejeté d'ailleurs, et je le voulais tellement que je me suis procuré un filtre d'amour de façon illégale... Je voulais qu'il m'aime comme moi je l'aime alors j'ai un peu trafiqué la potion, en la mélangeant avec un second filtre, pensant qu'elle serait plus puissante... J'ai eu beaucoup de mal, mais un soir j'ai réussi à le faire venir à moi dans une salle de classe vide. J'avais réussi à le convaincre à m'accorder un rendez-vous nocturne, je sais que c'était plus par pitié qu'autre chose mais ça n'avait pas d'importance. J'avais préparé une collation et quand il a finalement ingéré le filtre... Bah le résultat est celui que l'on connaît... J'ai fuis ne sachant quoi faire d'autre et le voir accroché à Malefoy de la sorte m'a mis tellement en colère... Qu'est-ce qu'il avait de plus que moi ? Alors j'ai concocté une potion pour soigner les effets de mon erreur et c'est pour ça que j'ai tenté de l'enlever. Je ne voulais pas que l'on sache que c'était ma faute s'il était redevenu un enfant. Et si en plus je pouvais faire accuser Malefoy de ne pas s'en être bien occupé, de l'avoir perdu, alors c'était parfait...

Le placard sous l'escalierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant