1 : L'histoire d'une ronde

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Jeudi 5 novembre 1998

Il est presque 23h00 quand je redescend vers les cachots, tout le monde semble être dans son dortoir ce soir. Je resserre les pans de ma cape, il commence à faire vraiment froid, vive le temps écossais. Même les sorts chauffants et ma cape d'hiver ne suffisent pas à bloquer ce courant d'air glacial qui se glisse dans mon cou. Je marche en silence et entend un fracas incroyable à l'autre bout de ma destination. Je cours vers la source du bruit, si Peeves est dans le coin, cette fois je jure de lui coller du Chewing Gum dans le nez ! Saleté de Poltergeist ! En arrivant au quatrième étage, je rencontre Granger qui semble avoir suivi le bruit aussi.

- Salut Granger.

- Salut Malefoy. Tu as croisé quelqu'un en venant ?

- Non, personne. Tu as vu quelque chose d'anormal pendant ta ronde ?

- Quelques retardataires et un couple de Poufsouffles en tout début, mais rien depuis et toi ?

- J'ai seulement croisé Rusard et Miss Teignes il y a une bonne heure je pense.

- Qu'est-ce que c'était que ce raffut alors ?

- Peeves ?

- Peut être viens, allons voir ça de plus près.

Nous nous dirigeons, baguette en main, dans le couloir bordé de salle de classe que nous inspectons une à une sans résultat. Etrange quand même, si ça avait été Peeves, il aurait sûrement retourné la salle ou redécoré le couloir ... Granger semble tendu comme un fauve prêt à sauter sur sa proie, je prend le temps de la détailler. C'est vrai qu'elle est jolie, c'est une belle jeune femme, mais ce qui m'impressionne vraiment, c'est la puissance qu'elle dégage, elle pourrait certainement faire plus de dégats qu'un groupe de malfrats.

Je repense à la guerre et me demande comment elle l'a vécue. Qu'ont-ils vécu tous les trois ? En tous cas ils ont dû subir une sacré formation, Potter est naturellement doué pour ça, et ils leur donnait des cours en cinquième année, peut être a-t-il continué. Granger finit par s'arrêter dans une énième salle de classe et soupire bruyamment.

- Bon je sais pas pour toi, mais je suis crevée, et il n'y a plus personne depuis longtemps dans les couloirs je pense. On verra bien demain si quelqu'un trouve quelque chose. En attendant je te propose que nous retournions dormir, j'ai encore trois étages à monter perso.

- Bah alors Granger, fatiguée ?

Je lui fais un sourir narquois en levant un sourcil, elle glousse avant d'ajouter

- Tu devrais voir ta tête, tu semble aussi KO que moi.

Je souris un peu plus et hoche la tête

- Tu as raison, allons dormir. Après vous, chère Préfète.

Je lui fais une courbette et son sourire s'agrandit

- Merci bien. Tu sais quoi, je t'aime bien Malefoy. Je sais que je te le dis souvent, mais j'apprécie vraiment ta compagnie. Sans compter que Ron ne l'avouera jamais, mais il a enfin un adversaire à sa taille pour jouer aux échecs et il adore ça.

- Ne lui dit pas mais moi aussi je suis ravi de jouer contre lui. Tu n'es pas mal non plus Grangie, bien moins Miss-je-sais-tout que tu ne laisse paraître.

Nous nous saluons avant de nous séparer dans les escaliers du quatrième étage, en attendant que ses derniers daignent arriver à notre palier.

- Aller, bonne nuit Granger, à demain.

- A toi aussi Malefoy.

Je descends tranquillement les étages avec les escaliers qui n'en font visiblement qu'à leurs têtes puisque je me retrouve coincé au premier étage.

- Fichus escalier, je devrais vous figer juste pour le plaisir de vous faire chier aussi.

Je tourne les talons et me dirige à grand pas à l'autre bout du premier étage pour descendre en direction du grand hall. Je peste intérieurement contre Peeves et Poudlard qui semblent s'être ligués contre mon besoin de sommeil ... Heureusement nous sommes bientôt en week-end et je vais pouvoir dormir. Je soupire lourdement en descendant l'escalier vers le hall, je vais devoir traverser tout le rez-de-chaussée pour aller jusqu'aux cachots, j'hésite entre l'envie de crier et de pleurer, je suis vraiment claqué.

Cette année est vraiment intense, les cours sont condensés et indigestes, les devoirs aussi nombreux que les jours de mauvais temps en Ecosse, le froid semble se répandre dans le moindre recoin du château. Le seul point positif c'est que les rancœurs entre maisons s'apaisent enfin, mes serpentards semblent plus heureux et épanouis, les premières années se sont bien intégrés, les tutorats fonctionnent bien. Je souris en pensant à nos réussites de cette année, y a encore du boulot, mais à nous quatre nous avons bien réussi cette nouvelle rentrée un peu spéciale.

Bon, il est vrai que Potter et ses comparses ont également décidé d'enterrer la hache de guerre avec notre maison et tout le monde à commencer à suivre le mouvement. Il y a toujours des imbéciles partout mais au moins, dans la globalité, ça se passe mieux. Je soupire arrivé en bas des escaliers et m'étire un peu quand je me fige soudain. J'ai entendu quelque chose. Je tends l'oreille et entend à nouveau un bruit étouffé. Qu'est-ce que c'est ça encore ?! Je sors ma baguette et cherche la source du bruit.

Un lumos silencieux éclaire le hall et je ne vois rien ni personne. Cette fois cela ressemble à un couinement, quels sont les imbéciles qui décident de copuler dehors par un temps pareil !? Je cherche dans les classes environnantes mais personnes, je reviens le hall, toujours aux aguets quand je distingue une petite porte sous l'escalier. Je m'approche doucement sans vraiment y croire, c'est certainement trop étroit pour y rentrer à deux ... Mais j'entends à nouveau un son étouffé, mais cela ressemble à un sanglot. Mince, c'est peut être un premier année ! Je me dépêche d'ouvrir la porte du placard et me fige. Un petit corps frêle dans un tas de robe noir sanglotte silencieusement, secoué de violent frissons, il tente de se cacher encore plus dans ses vêtements.

- Hey, doucement, je vais pas te faire de mal. Je vais te ramener jusqu'à ta maison, tu t'es perdu ?

Le garçon sursaute et me fixe, apeuré, en essayant de se coller encore plus dans un coin du placard. Le problème c'est que ce garçon est bien trop jeune pour être élève à Poudlard, mais surtout, il est censé avoir au moins dix ans de plus ! Ces grands yeux verts terrifiés me fixent à travers leurs éternelles lunettes rondes cassées ... Je beug un instant sans comprendre la situation, c'est quoi ce délire ?! Je me suis fait assommé par Peeves ? Je me secoue et demande doucement pour ne pas l'effrayer.

- Potter, c'est toi ? 

Le placard sous l'escalierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant