Le placard sous l'escalier

2 : Le placard sous l'escalier

Je tente de réfléchir à toute vitesse, je ne peux pas le laisser là, comme ça, je ne peux contacter personne car je ne sais pas faire de patronus corporel, les tableaux sont endormis et je n'ai pas de chouette à disposition. L'enfant me regarde comme si j'allais le tuer et ça me brise le cœur. Il est si petit et effrayé ...

- Harry, je souhaite juste t'aider, je ne vais rien te faire, je te promets que tu ne crains rien avec moi. Tu te souviens de moi ?

Il secoue la tête négativement sans me quitter des yeux, comme s'il attendait le prochain mouvement.

- Très bien, je m'appelle Drago, est-ce que je peux m'asseoir avec toi dans le placard ?

Ses yeux s'agrandirent de stupeur avant qu'il ne hoche doucement la tête. Je lui souris doucement avant de m'asseoir face à lui en tailleur.

- Merci. Est-ce que tu veux que je ferme la porte ? Il fait froid dehors et au moins il n'y aura pas de courant d'air.

Nouveau hochement de tête. Harry s'agglutine encore plus dans le coin le plus au fond du placard. J'abaisse ma baguette doucement et il se détache enfin de mes yeux pour fixer l'extrémité de celle-ci qui brille toujours. Ses yeux font l'aller-retour entre moi et ma baguette sans comprendre.

- C'est ma baguette magique, la tienne doit être dans une de tes poches je suppose. Harry, est-ce que tu sais où tu te trouve ?

Il secoue à nouveau la tête.

- Tu as mal quelque part ? Non ? Ok, très bien, tu as froid peut-être ?

Il hésite mais finalement hoche la tête. Je lui souris à nouveau et fais apparaître un pot transparent avant d'enfermer une flamme dedans. Je le regarde à nouveau et ses yeux reflètent son émerveillement. Je lui tend le bocal lumineux

- Prends-le, il ne brûle pas, mais il va te réchauffer et tu auras de la lumière de ton côté aussi comme ça.

Harry semble réfléchir avant de tendre timidement les mains pour attraper le bocal. Il retire vite ses doigts sous la surprise mais finit par le saisir et l'observer intensément. Je me cale un peu mieux contre la porte et le regarde attentivement. Il n'y a pas de doute concernant son identité mais quel âge a-t-il ? Comment c'est arrivé ? Pourquoi pleurait-il dans le placard sous l'escalier ? Pourquoi semble-t-il si effrayé ? Je reconnais un peu plus le garçon que j'ai rencontré il y a huit ans pour la première fois chez Madame Guipure.

Un besoin viscéral de le réconforter m'a tordu les tripes dès que je l'ai aperçu prostré dans ce placard à me dévisager de ses grands yeux verts terrifiés. Il semble si faible et fragile, seul et terrifié. Je ne me connaissais pas ce farouche instinct de protection avant de croiser ses yeux embués de larmes. Je me souviens d'un sort que mère utilisait quand j'étais enfant, je saisi ma baguette et récite de mémoire la formule. Parfois quand tout est trop sombre autour de moi, j'aime l'utiliser.

Des petites billes de lumières dans un camaieu d'orange et de jaune s'échapent de ma baguette et se metent à flotter dans l'espace du placard, tout s'illumine d'une teinte chaleureuse. Harry d'abord choqué finit par toucher de son doigt la plus proche de lui, comme pour vérifier qu'elles ne sont pas dangereuses. Ce placard semble être un morceau de ciel étoilé, et un sourire apparaît enfin sur le visage encore couvert de larmes de l'enfant qui me fait face.

- Ma mère utilisait ce sort quand j'étais petit et que j'avais peur du noir. Je l'utilise encore aujourd'hui parfois quand je me sens triste. Ça te plait ?

Harry me regarde et me sourit timidement avant de hocher la tête à nouveau.

- Merci ..