Mardi 10 novembre 1998
La folie qui avait saisie Poudlard suite à la transformation d'Harry s'était apaisée après l'épisode de la bagarre avec Weasley. Bien entendu, les filles sont toujours en pâmoison devant le petit garçon et on ne peut pas vraiment les blâmer. Harry était vraiment adorable, serviable, d'une candeur naïve, tout bonnement trop mignon pour son propre bien. Il se fait de mieux en mieux à l'attention qui lui était porté, restant timide mais au moins il est plus à l'aise.
Ses amis gryffondor ont commencé à traîner un peu avec nous hier après les cours. Londubat, Granger, Lovegood ont même mangé à notre table, faisant connaissance avec mini Potter pour son plus grand plaisir. Le rouquin n'a pas fais d'apparition depuis que je l'ai mis à terre et c'est heureux pour lui, j'ai du mal encore à juguler mon envie de le trucider quand j'y repense. Hermione m'a expliqué qu'il est cloué au lit pour que son foie se régénère, je ne l'ai vraiment pas rater. C'est mal de se réjouir du malheur des autres mais là je suis vraiment satisfait.
Alors que nous sommes à nouveau dans la Grande Salle pour le dîner, attablé avec Granger et Lovegood, un silence étrange se fait dans la pièce. Un grand rouquin efflanqué se tient devant l'entrée, mal à l'aise. Je l'observe durement, attentif, quand celui-ci se dirige vers notre table d'un pas déterminé, malgré sa gêne évidente. Dès lors, je me place devant Harry, en protection, même s'il tente d'apercevoir Weasley par-dessus mon épaule.
Alors que je pense qu'il va tenter de me dépasser pour parler avec Harry et le se fige devant moi, penaud. C'est un très bon adversaire aux échecs, doués d'un esprit stratégique retors, avec qui j'aurais pu être ami après des mois, le temps de s'apprivoiser mutuellement je dirais. Je ne me ramollit pas pour autant, il en faut plus pour m'amadouer. Un silence parfait a pris place dans la Grande Salle, dans l'expectative de ce qu'il va bien pouvoir se passer.
- Je suis désolée Malefoy, je me suis emporté, j'ai laissé ma jalousie et ma rancoeur envers toi prendre le dessus, je n'aurais jamais dû te frapper et t'insulter...Je ne pensais pas ce que je t'ai dit, je cherchais juste à te provoquer et j'ai agit comme un imbécile...
- Je ne te le fais pas dire.
Mon ton est dur, froid et inflexible. Il me faudra du temps pour passer outre de ce qu'il a fait car il a blessé Harry et c'est bien là le problème. Je sais qu'il est sincère, mais je suis rancunier. Je le regarde se ratatiner encore plus sur lui même quand il reprend la parole d'un ton hésitant.
- Est-ce que tu me laisserais m'excuser auprès d'Harry ?
Ce dernier tire sur ma manche et je sais déjà qu'il veut que je laisse Ronald approcher. Je grogne et me décale légèrement, me rasseyant à ma place par la même occasion. Je ne le quitte pas du regard, restant menaçant et tendu comme un arc, prêt à bondir au cas où. Ron s'en aperçoit et une profonde douleur traverse ses yeux azur. Il doit se torturer intérieurement depuis qu'il a réalisé son geste et se prendre la réalité en pleine face n'est pas si simple.
Harry, pourtant d'habitude si joviale et souriant, affiche un air sérieux, neutre, concentré sur le rouquin.
- Harry, je voulais te présenter mes excuses. Mon comportement est indigne de celui d'un ami, j'étais jaloux et j'ai laissé ma colère prendre le dessus. Rien ne justifie que j'ai frappé et insulté Drago et encore moins que je t'ai blessé. J'ai agit sous l'impulsion, comme un idiot, et je t'ai fais du mal, je suis désolée. Tu es mon meilleur ami depuis plus de sept ans maintenant et je n'ai pas supporter de n'être qu'un étranger, encore moins que tu t'attaches à lui alors que nous nous détestions il y a à peine quelques mois encore. Je sais que je vais devoir regagner ta confiance et celle des autres, que je dois travailler sur moi pour m'améliorer. Mais je ferais n'importe quoi pour rester ton ami, tu es comme un frère pour moi et je ne veux pas te perdre Harry. Je suis vraiment désolé...
Harry semble très ému. Il ne se souvient pas qui est Ron pour lui dans sa vie actuelle, mais il a pu lire, comme tous ceux autour de nous, la sincérité et l'amour immense que lui porte Weasley. Ça m'écorche la bouche de le dire mais il n'y a surement pas plus loyal que lui à part Harry. Le garçon semble comprendre les paroles de Ron, il se rend compte qu'il a une famille, que quelqu'un le considère comme sa famille, et je lis dans ses yeux toute l'émotion que cela provoque en lui.
Il veut tellement y croire mais il hésite quand même un instant, plongeant ses yeux dans les miens, à la recherche de mon approbation concernant les propos de Ronald. A contre coeur j'acquiesce avec un petit sourire, c'est le mieux pour Harry. Je vois la gratitude emplir son regard jade avant qu'il ne saute dans les bras d'un Ron abasourdi, le serrant fort contre lui. Il lui chuchote à l'oreille des mots que je dois être le seul à entendre en dehors d'eux du fait de ma proximité.
- Si on est vraiment comme des frères, ne refais plus jamais ça s'il te plaît. J'aime beaucoup Drago et je ne veux pas qu'on lui fasse du mal. Il est gentil et il me protège, avec lui je n'ai jamais peur.
Ron le sert plus fort contre lui, rassuré d'avoir retrouvé son ami.
- C'est promis Harry, je suis vraiment désolé, pardonne moi.
- D'accord.
Le petit garçon lui décoche son plus beau sourire avant de revenir prendre place à mes côtés me serrant fort contre lui également.
- Sois pas trop dur avec lui, s'il te plaît.
Je grogne mais finit par ébouriffer ses cheveux et accepter sa demande
- D'accord...
Son sourire est éblouissant et le réchauffe le coeur, je pourrais vendre mon âme pour son bonheur.
Ron prend finalement place avec nous alors que tout Poudlard jase à nouveau sur cette scène digne d'un roman de gare. Il mange avec appétit alors que je veille à ce qu'Harry fasse de même. Granger couve les deux garçons d'un regard maternel, pas de doute qu'elle est à l'origine de cette déclaration publique. Je pense qu'elle mène ces deux là par le bout du nez depuis des années de toute façon.
Je vois Pansy sourire en coin alors que Blaise ricane. Théo semble plongé dans une grande conversation avec Londubat sur les plantes aquatiques des lacs d'Ecosse. Luna, comme d'habitude, s'est désintéressée de la conversation plus vite que son ombre, plongée dans sa bulle à nouveau. Cette bande hétéroclite me fait sourire, ça m'étonnerais que ça se passe bien tous les jours mais ça promet d'être divertissant.
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Le placard sous l'escalier
FanfictionEn faisant ma ronde de préfet, un sanglot éttouffé me parvient. Ce n'est presque pas audible mais avec le silence d'une nuit à Poudlard, tout est décuplé. Je me dirige au son, des petits reniflements, des couinements. Mais enfin qu'est-ce que c'est...