Le placard sous l'escalier

8 : Je vais te parler du monde des sorciers

Samedi 7 novembre 1998

Cette nuit encore, Harry a fini la nuit avec moi. À nouveau réveillé par un cauchemar, plutôt que d'aller se cacher dans le placard, il s'est collé contre moi. Je me suis réveillé ce matin, un peu plus tard que d'habitude, les dernières quarante-huit heures avaient été assez mouvementées. J'avais eu la surprise de le trouver pratiquement accroché à ma chemise, caché sous la couverture, son visage détendu, apaisé par un sommeil profond. Je n'avais pu m'empêcher de sourire, mon cœur se gonflant à la sensation de fierté qui m'avait étreint le cœur à ce moment-là. Harry m'a fait confiance, il est venu à moi après son cauchemar, il n'est pas resté prostré dans son lit, ne s'est pas caché dans le placard, n'a pas eu peur de me déranger.

J'avais alors resserré le petit corps chaud contre moi dans un geste protecteur, un bonheur infini parcourant mes veines. Je l'avais doucement réveillé, en caressant ses cheveux, plus en bataille que jamais, l'appelant doucement. Ses petits yeux fatigués s'étaient ouverts difficilement, puis il m'a sourit et s'est collé à moi. Je ne saurais décrire cette sensation de complétude qui m'a serré les tripes. J'ai l'impression que mon cerveau pète un câble, mon corps également. Je n'ai jamais autant ressenti de choses fortes et positives en si peu de temps.

Ce n'est d'ailleurs pas invraisemblable vu le passé que je traîne. J'expérimente le bonheur et c'est incroyable, personne ne m'a jamais fait confiance en dehors de mes amis, j'ai toujours inspiré la peur, la méfiance, le mépris, l'envie, la jalousie, le désir. Mais la confiance, jamais ... C'est incroyable, Harry était déjà quelqu'un que j'admirais pour bien des raisons, mais que cet être innocent, qui ne sait rien de notre monde et qui n'a jamais connu l'amour, me fasse confiance me ferait pousser des ailes.

C'est d'ailleurs à cela que je pense à cet instant, je suis toujours quelque part sur un nuage, le regard attentif à ce petit garçon qui joue actuellement à la bataille explosive avec Blaise et Théo dans ma chambre de préfet. Le déjeuner s'est passé dans le calme, en même temps nous y sommes allé assez tôt, le week-end c'est un peu particulier, il n'y a à peine une heure entre la fin du petit déjeuner et le début du déjeuner. Cela laisse le temps aux élèves de faire la grasse matinée et une certaine liberté malgré le pensionnat. Alors que Blaise perd encore face à Théo sous les rires de Pansy, Harry s'approche de moi et s'assied à mes côtés.

- Drago, tu veux bien m'apprendre des choses sur nous ?

- Avec plaisir, je vais te parler du monde sorcier. Chaque sorcier possède une puissance et signature magique unique, elle sera plus ou moins puissante en fonction du sorcier, c'est le jeu du hasard sur ce point là. Certains sont de sang pur, c'est-à-dire qu'ils sont issus de longues familles de sorciers comme moi, Pansy, Théo, Blaise et Ronald par exemple. D'autres sont de sang mêlés, comme toi, avec des moldus, des personnes qui n'ont pas de pouvoir magiques, et des sorciers dans tes ancêtres, d'autres encore sont ce que l'on appelle des nés-moldus, comme ta maman ou Hermione, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de sorciers dans leurs ancêtres. L'origine de notre magie et sa puissance n'a rien à voir avec cela, nous ne savons pas d'où elle provient. Certains enfants de sorciers n'ont pas de pouvoir même si cela est assez rare. Notre monde fonctionne comme celui des moldus, nous avons un ministère qui gère le pays côté sorcier. Il y a d'ailleurs un service qui surveille les activités magiques pour repérer les éventuels criminels, ou les accidents magiques qui impliquent des moldus, où encore la révélation des pouvoirs d'un enfant sorcier chez des moldus. Tout cela permet de préserver la paix et le secret de notre existence. Les moldus ont toujours eu peur de ce qu'ils ne comprennent pas et nous avons été chassés il y a des siècles alors nous avons décidé de vivre caché dans des villes sorcières ou des lieux secrets comme Poudlard par exemple.