Chapitre 10

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Tout était installé dans la maison. Andrée allait dormir dans la chambre de Samuel, avec ses quatre enfants, Nicolas sur un matelas au sol. Christophe prêtait sa chambre à Laurent, tandis qu'il avait décidé de monter la garde sur le balcon, au cas où de l'aide leur serait envoyé. Samuel avait installé un matelas dans la chambre de sa fille pour lui-même, quand à Fayyad, il dormirait sur le canapé.

Christophe était allé à la cuisine pendant que les installations pour la nuit se terminaient, et avait commencé à cuisiner.

« Il adore ça. Confia Samuel lorsque Fayyad remarqua l'absence de son élève. Il a refusé d'aller dans une école de cuisine car il insiste pour m'aider à la clinique, mais il a tellement de potentiel. Ça doit faire environs trois ans que je le laisse faire la cuisine à chaque repas. »

Andrée voulut proposer son aide, mais le jeune homme la déclina. Elle jeta un œil en arrière en quittant la pièce, et put alors voir qu'il était vraiment dans son élément. Sitôt qu'elle s'était éloignée de lui, il semblait ne plus faire attention à ce qui l'entourait. Un mort aurait pu débarquer dans cette cuisine, il ne l'aurait peut-être pas remarqué.

Entre temps, Samuel installa le couvert pour neuf personnes, ainsi qu'une chaise haute à côté de celle d'Andrée. Sa fille, ainsi que Mélodie, Nicolas et Fayyad, l'y aidèrent. Ils avaient terminé et commençaient à discuter tranquillement, quand Christophe arriva avec un plat chaud dans les mains. Il leur présenta ses « lasagnes de la mer » avec moules, crevettes, Saint-Jacques et hareng. Il disparut à nouveau dans la cuisine avant de revenir avec une petite assiette qu'il posa sur le plateau de la chaise haute. Trois petites formes d'étoiles assez grosses y étaient disposées.

« Oh ! C'est adorable ! S'exclama Andrée en déposant Victoria devant.

—Ce sont des croquettes de semoule au saumon. Expliqua Christophe. J'adorais ça quand j'étais petit. »

Samuel confirma. Sa femme en faisait souvent, et pas que pour leur fils. Andrée mangea peu, trop occupée à donner des bouchées de croquettes à sa fille, qui semblait en raffoler. Clémence fut la seule à bouder son assiette, assurant qu'elle détestait les fruits de mer. Malgré la patience d'Andrée, qui tentait de faire comprendre à sa fille le temps que Christophe avait passé à la cuisine, le rouquin y retourna pour préparer un steak pour l'enfant.

Pour le dessert, il avait fait une simple mousse au chocolat. Et cette fois, Clémence ne fit pas d'histoire. La discussion pendant le repas en venait aux choses qui rôdaient dehors et à ce qu'ils devraient faire si personne ne venait les chercher.

« On en discutera demain. Coupa Samuel. Pour le moment, nous avons réussi à nous faire une soirée plutôt normale par rapport à la situation, alors continuons dans cette lancée. J'ai l'intention de dormir cette nuit, et il y a bien assez d'horreur dehors pour donner des cauchemars aux filles, inutile d'en rajouter.

—Je suis d'accord. Affirma Fayyad. Et si Nicolas nous jouait quelque chose, histoire de rassurer les enfants ? »

Nicolas manqua de s'étouffer avec son verre d'eau. Il ria nerveusement et accepta. Il devait juste accorder la guitare avant. Fort heureusement, il avait tout le temps de le faire pendant que Christophe, Samuel, Alice, mélodie et Fayyad débarrassait la table. Andrée essuya la bouche de sa fille et nettoya un peu le plateau de la chaise haute.

« Tu n'as pratiquement rien mangé, maman. S'inquiéta Nicolas en cherchant les bons accords.

—Tout va bien. Assura la femme. Tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui m'avait un peu coupé l'appétit. »

Tout le monde s'installa confortablement dans le salon en attendant que Nicolas soit prêt. Sa guitare enfin accordée, il prit un moment pour réfléchir et improviser quelques paroles :

Apocalypse AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant