Chapitre 13- L'avalanche de questions

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Évidemment, je m'y attendais. Ils viennent me parler de l'accident de maman, leur but étant de comprendre ce qui s'est passé le plus rapidement pour classer l'affaire.

« On a essayé de passer chez vous ,mais il n'y avait personne et vous ne répondiez pas au téléphone.

- On ne vous a pas prévenu ? L'assistante sociale est intervenue dans l'affaire. » je réponds toute penaude.

Jerry prend la parole l'air agacé :

« Même pas capable de faire leur boulot au commissariat, ils nous ont prévenu une fois qu'on vous avait cherché partout ! C'est pour ça qu'on vient vous voir aussi tard. »

Je hoche la tête en signifiant que ce n'est pas grave. Jerry reprend son calme et tire légèrement sur le haut de son uniforme :

« Votre père qui est sur Bordeaux va être interrogé sur place, mais pour l'instant on aimerait avoir certaines informations au sujet de Madame Durand. A l'hôpital ils nous ont informé de son état. Nous sommes vraiment désolés, en espérant quelle se rétablisse vite. Bien, quand avez vous eux des nouvelles pour la dernière fois de votre mère ?

- Lundi matin, elle m'a emmené au lycée avant d'aller à son travail.

- Elle travaille dans une école c'est ça ?

- À la maternelle.

- Nous l'avons retrouvé avant le pont, est-ce que vous savez où elle se rendait à 16h53 ?

- À la maison, elle utilise tous le temps le même chemin pour y aller et rentrer.

- Vous le connaissez ? »

Je hoche la tête, je suis déjà épuisée de répondre à leurs questions toutes plus idiotes les unes que les autres. Tania me tend un feutre et une carte des environs pour que je puisse tracer le chemin exact. Les questions s'enchaînent et j'ai du mal à garder mon calme face à cet interrogatoire. Je me tortille et me mord la lèvre à chaque fois qu'une de mes réponses ne leurs convient pas, ils demandent toujours plus de détails sur des choses qui me paraissent futiles. Le temps s'écoule lentement et une nouvelle avalanche de questions me tombent dessus. Je me prends la tête dans les mains et lâche un grognement. Adèle me touche l'épaule doucement, en même temps la porte de l'entrée claque. Je lève la tête et j'entends Adèle me demander en souriant si tout va bien.

« Ma tête et ma main me font mal... » je grogne de nouveau quand Thomas déboule dans la pièce. Il s'arrête net et j'aperçois ses yeux vert s'agrandir. Il se frotte la nuque avant de saluer tout le monde, il pose ses yeux sur moi mais sa mère l'intercepte :

« Thomas tu veux bien accompagner Alix à la cuisine pour qu'elle prenne ses médicaments et qu'elle se repose un peu, ça fait une heure que la police l'interroge c'est normal qu'elle soit à bout. » elle appuie sur la fin de sa phrase pour indiquer à la police qu'elle ne reviendra pas sur ça décision. Thomas hoche la tête et s'approche de moi pour m'attraper. Adèle glisse ses mains sous mes épaules pour me lever, je lâche un nouveau grognement et me laisse conduire dans la cuisine.

Thomas m'installe sur une chaise et me tend un verre d'eau. Je commence à boire quelques gorgées pendant qu'il s'active à trouver mes médicaments.

« Qu'est-ce que la police fait ici depuis une heure ?... Alix !

- Hummm... ils sont venus poser des questions sur maman.

- Ça nécessitait de venir un jeudi après-midi ? Surtout quand tu sors de l'hôpital ?

- Thomas ne t'énerve pas, j'ai mal à la tête.

- Oui, excuse moi. »

Il reprend sa recherche de plus belle, il déplace tout dans la cuisine et fait un bruit horrible. Je prends sur moi et ferme les yeux. Le bruit triple d'un coup quand mon ami fait tomber un saladier en fer.

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant