Chapitre 15- Yin et Yang

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Je la regarde longuement dans les yeux avant de commencer mon récit. Je lui explique le strict nécessaire, avec des mots simples. Mon résumé de la situation ne fait que quelques phrases, elle est encore loin de tout savoir mais au moins elle a les grandes lignes et la situation générale. Mais une fois mon explication terminée, je vois que mes explications ont l'air de lui convenir, du moins pour l'instant. Je relève la tête pour m'en assurer et croise les yeux de Nina, qui me dit d'une voix neutre :

« Tu te débrouilles très bien pour expliquer des choses compliquées à une enfant. Tu me raconteras pas le reste de l'histoire ? »

Sa remarque me fait sourire et je hoche doucement la tête négativement. Je vois qu'elle comprend, que le reste des détails ne serviraient à rien et que pour son âge elle en sait déjà beaucoup. Je la regarde longuement, avant de reprendre la parole :

« Nina, je suis désolée de t'avoir inquiétée hier soir. »

Elle baisse brusquement les yeux. L'air honteuse de son comportement mais pourtant elle reprend sa respiration et commence à parler :

« J'ai cru que.... J'ai cru que tu étais partie, que tu m'avais abandonnée .... personne ne savait où tu étais et ....

- Tu t'es sentie trahie quand tu as entendu parler la police de l'état de ma mère et encore plus quand tu as compris que tout le monde était au courant. »

Nina hoche la tête silencieusement, elle est de plus en plus mal, elle se tortille.

« Tu sais Nina comme je te l'ai dit c'est dur pour moi de parler de ces choses là surtout à quelqu'un qui a ton age, je préférais profiter des bonheurs simples que j'avais avec toi, j'oublie tous mes problèmes quand on est toutes les deux. Hier soir j'étais mal et j'avais besoin de parler à mon père, à Manon et Nathan, je suis pas partie, j'étais juste dans le jardin à profiter de la fraîcheur de la nuit et des étoiles. Ça m'a fait un bien fou. Mais ma puce, tu sais que j'habite pas ici, que ma maison c'est avec ma famille et que je vais devoir partir, mais c'est pas pour ça que je t'abandonne. C'est juste que je peux pas rester définitivement ici, je dois reprendre mes habitudes, ma vie mais je reviendrai et on pourra parler toutes les deux par téléphone ou autrement. » je lui explique tout doucement.

Des larmes roulent sur ses joues et j'avance pour la prendre dans mes bras. Dans un sanglot elle me dit :

« Tu me promets ?

- Bien sur que je te le promets, si tu crois que je vais arrêter de t'embêter comme ça tu te mets le doigt dans l'oeil. » je lui répond d'une voix enjouée et pour appuyer mes paroles je glisse mes mains sur son ventre et commence à lui faire des gui-lis. Nina est plus que surprise mais part dans un éclats de rire et se détache de moi pour s'échapper. Elle cours vers les escaliers et les descend. Je la suis en rigolant et la menaçant que j'arrive.

Nina va directement dans la cuisine toujours en rigolant, je la retrouve derrière Adèle. Elle se cache pour éviter une nouvelle salve de gui-lis. Son visage humecté de larmes à fait place à un visage joyeux, elle est tellement belle avec son grand sourire. Adèle nous regarde l'une après l'autre avant de me dire d'un regard son idée, je comprends le message. Mon sourire s'élargit et toutes les deux, d'une compréhension commune nous plongeons sur Nina pour lui faire des gui-lis, elle tombe sur le dos et se tortille en rigolant. Nina ne peut pas s'arrêter de rire, elle devient toute rouge.

~

8h00 : La sonnerie du lycée ne devrait pas tarder à sonner, avec Thomas on accélère le pas pour ne pas être en retard. La discussion et les gui-lis avec Nina ont un peu mis en retard toute la famille. Il faut aussi que je demande dans la journée, à mon père comment on s'organise ce soir. Je crois qu'il prend son train à 15h de Bordeaux je lui demanderai sûrement à ce moment là.

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant