Le goût de la tristesse

Chapitre 16- Le départ de chez les Guyon

La récréation s'est déroulée dans une atmosphère bizarre. Tout le monde avait les yeux rivés sur moi mais personne n'osait poser de questions. Et à vrai dire ça m'arrange, je n'avais pas envie d'en parler. Thomas lui était collé à moi,  à peine à deux centimètres de mon dos. Il m'a demandé plusieurs fois si ça allait. Je crois que l'ambiance le stressait aussi.

Le reste de la journée est passée rapidement et quand je suis sortie à 16h de mon cours de maths Thomas m'attendait devant ma salle.

Il m'attrape par la taille et m'embrasse la joue, avant de me murmurer :

« Salut, ça va ?

- Thomas tu m'as déjà dit bonjour dix fois aujourdhui. » je lui réponds en rigolant. Il en fait de même et reprend :

« Si tu veux ranger tes affaires avant que ton père arrive, il ne faudrait pas tarder.

- Oui tu as raison, on va dire au revoir à tout le monde et on file. »

J'embrasse tous mes amis et étreint Emma et Lou avant de partir. Puis nous nous dirigeons vers le portail pour sortir.

Sur le chemin, j'informe Thomas que je dois appeler mon père pour me mettre d'accord avec lui du déroulement de la situation. Il hoche la tête et j'attrape mon téléphone pour composer le numéro de mon papa :

« Coucou Papa.

- Comment tu vas mon coeur ?

- Ça va, tu es dans le train ?

- Oui, mon train était à 15h mais il était en retard.

- Oh, je voulais savoir l'organisation pour ce soir ?

- Je suis censé arriver vers 19h30-20h.

- Mais ?

- Mais la police m'a appelé, ils veulent que je vienne directement quand j'arrive. Ils ont beaucoup de questions.

- Tu viendras me chercher après manger alors c'est pas grave.

- Alix il sera très tard et tu as besoin de sommeil. Je viendrais te chercher demain matin et ensuite on ira chercher Manon et Nathan ensemble.

- Mais.

- Sil te plaît Alix essaye de comprendre d'accord ?

- Oui.

- Merci, à demain ma puce.

- À demain. » je réponds d'une voix dégouttée. Je me faisais une joie de revoir mon père, ma soeur et mon frère. De retrouver une situation à peu près normale. 

« Alix ? Qu'est-ce que ton père a dit ?

- Il ne viendra pas me chercher ce soir.

- Et pourquoi donc ?

- La police a des questions à lui poser.

- Je suis désolé.

- Ce n'est pas de ta faute Thomas.

- Je sais que ton père, ta soeur et ton frère te manquent.

- Je vais les retrouver demain matin, je profiterai de vous une soirée de plus. »

Nous longeons comme d'habitude la rue avant de passer le grand portail. Thomas m'ouvre la porte de la maison et me laisse entrer.

« Oui, mais je sais.

- Thomas! Sil te plaît, tu ne sais rien du tout alors change de sujet ! » je le coupe brutalement. J'arrache mes converses et les lance sous le porte manteau. Je suis énervée, mes gestes sont saccadés et brutaux. J'étais dégoûtée de la situation, je n'est pas en plus besoin de quelqu'un pour en rajouter d'avantage. Pierrick choisi ce moment pour sortir de la cuisine, il ne travaille donc jamais ?