Après encore une bonne quinzaine de minutes la voiture s'arrête sur un immense parking. Je lève les yeux et aperçoit un bâtiment tout blanc. Mon coeur manque un battement. Pour confirmer ce que je vois, le son d'un camion de pompiers retenti. Le bâtiment est facilement reconnaissable avec sur la façade écrit en gros "hôpital et urgence".
Je me retourne vers Adèle, elle regarde dans ma direction.
« Je me suis dit que tu voudrais la voir. » dit elle d'une voix douce.
Un silence s'installe. Je suis déboussolée, je ne sais pas quoi répondre, ni quoi faire. Je suis face au mur, je vais voir la réalité en face, ma maman dans un lit d'hôpital.
« Alix...» Adèle me sort de ma réflexion.
« J'aurais peut être dû te demander avant de t'amener ici mais j'ai pensé que tu aurais voulu la voir et...
-Oui je sais, je ne t'en veux pas mais je pensais pas m'y confronter maintenant, mais tu as très bien fait. Par contre papa a essayé de me joindre plusieurs fois depuis hier soir alors avant je vais...
-Appelle le alors, on verra pour l'hôpital après.
-Merci Adèle. »
Elle sort de la voiture et se dirige vers le bâtiment qui nous fait face. Je prends donc pour la énième fois mon téléphone et compose le numéro que je souhaite.
« Salut ma puce.
-Coucou papa!
-Comment tu vas ? Une certaine Hélène m'a dit que tu lui avais raccroché au nez et qu'elle ne savait pas où vous étiez ta soeur, ton frère et toi.
-Oui ça va et pour Hélène je peux tout expliquer, j'étais énervée et...
- Tu as bien fait de lui raccrocher au nez Alix. » me lâche-t-il en rigolant.
« Mais on est d'accord que je t'appelle pour te faire réaliser la bêtise que tu as faite ? » continue-t-il. Cette remarque le fait rire de plus belle et cette fois je le rejoins dans son amusement. Quelques minutes plus tard il reprend sérieusement :
« Bon sinon où est ce que vous avez dormi ?
-Manon et Nathan chez Françoise et moi chez un ami.
-Bien, très bien, je savais que tu étais débrouillarde. Hélène m'a dit que la police était venue voir chez nous pour vous récupérer. Mais ils avaient trouvé personne. Sache que je suis fier de toi. Je sais que c'est compliqué.
-Je veux juste que Manon et Nathan vivent normalement sans rien savoir pour l'instant.
- Tu as très bien fait, j'aurais voulu faire pareil si j'étais à ta place même si c'est dangereux ce que tu as a fait. L'assistante sociale veut que tu là rappelles et que je te redonne la raison mais évidemment je t'encourage dans ta voie. Elle m'a prévenu que ce soir la police va venir chercher ta soeur et ton frère à la sortie de l'école pour les mettre en famille d'accueil. Je peux rien faire à part dire que je suis d'accord avec elle, que je suis très inquiet pour vous et dire que tu es déboussolée pour amoindrir tes actes déplacés.
- Tu m'apportes aussi des informations papa et ça c'est primordial. Je vais voir ce que je peux faire.
- Tu me tiens au courant. J'imagine que tu n'es pas en cours ?
- Non, Adèle, la maman de mon ami a pris sa journée pour rester avec moi. Elle est au courant et elle voulait m'aider. Elle m'a conduite à l'hôpital.
- Pour la voir?
- Oui.
- C'est très gentil à elle. Tu me tiens au courant en m'envoyant des messages pendant la journée alors.
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Le goût de la tristesse
Fiksi Remaja"Dans la vie, il y a toujours un avant [et] un après, vous avez remarqué ? Avec entre les deux une cassure franche et nette, heureuse ou malheureuse - c'est une question de chance. Elle ne peut pas sourire à tout le monde, évidemment. Je suis sure q...