Chapitre 17- Crise d'angoisse

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- Mais je suis dans le même cas que lui Thomas !

- Non, toi c'est différent. Tu es allé la voir plusieurs fois, la police est venu te parler... Lui il n'avait que tes paroles pour réaliser ce qu'il se passait.

- Tu as peut-être raison...

- Bien sur que j'ai raison. 😂 Mais plus sérieusement, dis toi que ton père est arrivé hier soir et qu'il a dû faire face en quelques heures à ce que toi tu as vécu en une semaine alors c'est normal qu'il soit plus froid et refermé sur lui, c'est très violent. Je vois bien déjà dans quel état tu es après cette semaine alors je n'imagine pas ton papa.

- Vu comme ça c'est sûr que mes idées ont l'air idiotes.

- Tes idées sont loin d'être idiotes crois moi, quelles sont telles ?

- Je me disais que papa n'avait pas confiance en moi, qu'il me voyait toujours comme une enfant à qui on ne disait rien, même après tout ce que j'ai fait.

- Ce n'est pas idiot, c'est normal que tu te poses ce genre de questions et j'imagine que ton papa doit se poser les mêmes.

- Du genre: « Est-ce que j'ai bien fait de lui dire tout ça ? »

- Oui de ce genre là, il doit s'en vouloir de te faire souffrir comme il souffre actuellement.

- Tu es tellement de bons conseils Thomas, merci beaucoup.

- Je ne fais qu'analyser tes analyses, c'est toi l'observatrice qui déduit tout.

- C'est vrai on m'appelle souvent Sherlock Holmes. 😂

- C'est donc vous ! Je m'en doutais !

- Zut ! Je suis démasquée...

Les discussions ont continué pendant un certain temps avant que je m'endorme de fatigue. Thomas m'a tellement fait rire qu'il m'a épuisé.

~

Crack!
Je me retourne brusquement et vois une ombre. Une peur violente me prend et je me mets à courir. Je cours le plus vite possible. Je me demande: mais comment je suis arrivée ici? J'essaye tant bien que mal de m'en rappeler mais aucun souvenir ne me revient. J'évite les ronces et les branches mortes qui jonchent le sol. La forêt est très dense et je ne sais pas où je vais. Je sens  toujours cette chose qui me suis, qui me chuchote de sa voix grave et terrifiante qu'elle est là, qu'elle arrive.
Mon pied se prend soudain dans une racine, j'essaye de me rattraper à quelque chose mais c'est trop tard. Le choc est violent. Une main se pose sur mon épaule, la chose m'a rattrapé. Je crie de terreur, qu'est-ce qu'elle va me faire? J'essaye de me dégager en me redressant. Je recule et mon dos frappe contre un arbre. Je suis coincée, la main revient sur mon épaule et j'entends sa voix:
« Alix, je t'en prie c'est papa! »
J'ouvre les yeux et la forêt disparaît laissant place aux murs de ma chambre. Papa est là, sa main posée sur mon épaule. Je suis assise par terre contre ma table de nuit, haletante.
Ce n'était qu'un rêve, juste un rêve. Je me répète les mots en boucle mais le souffle me manque. Je n'arrive plus à respirer, la panique ne fait que monter en moi. Mes mains sont moites et j'ai l'impression d'étouffer. Je veux que ça s'arrête mais je n'arrive pas à revenir à la réalité. Je suis coincée pourtant avec cette peur qui me tient la gorge, elle me serre de plus en plus fort et ma respiration se fait sifflante.

Une main se pose sur mon dos et exerce des mouvements circulaires. Je me focalise sur le mouvement qu'on exerce pour m'éviter de penser à ma respiration de plus en plus sifflante. Quelques instants après des chuchotements me parviennent :

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant