Je reste là étendu sur le dos. J'ai repoussé les couvertures, il fait bien trop chaud. J'observe le plafond, les yeux grands ouvert. Ça doit faire un moment que je suis comme ça. J'ai l'impression que le temps passe avec une grande lenteur. Je jette un regard à droite, Thomas est toujours là. Le visage tourné vers moi. Il a les yeux fermé, l'air apaisé. Son visage est si détendu que je l'envie. Cette simplicité qu'il a eu à fermer les yeux et à s'endormir. Il a veillé les yeux ouvert jusqu'au moment où il a cru que je m'étais endormi. Alors dés que j'ai entendu sa respiration monotone j'ai desserrer les yeux pour fixer le plafond. Laissant mes idées tourner en boucle ou simplement en comptant le nombre de petites taches sur le plafond. Je tourne la tête de nouveau vers le plafond blanc. Je me laisse de nouveau dériver au grès de mes pensés.
Je sens le contact de sa main contre ma joue. Je sursaute. Thomas replace doucement une mèche de cheveux derrière mon oreille et d'une voix douce il chuchote :
« Désolé, je t'ai fait peur ?
- J'étais perdu dans mes pensés.
- J'ai bien vu, ça fait longtemps que tu dors pas ? »
Je hoche les épaules. Un silence s'installe. Je garde toujours mes yeux rivés sur le plafond, le regard de mon ami pèse sur moi.
« Tu as pas fermé l'oeil de la nuit, c'est ça ? Tu as fait semblant de t'endormir pour que je dorme ? » me demande-t-il en faisant le lien.
Je ne réponds pas, toujours obnubiler par mon plafond. Sa main caresse de nouveau ma joue et il murmure mon prénom dans l'espoir que je réponde. Je tourne la tête pour qu'il arrête de s'inquiéter, mes yeux rencontre les seins. Le vert émeraude si captivant m'apaise, c'est étrange comme j'ai l'impression de connaître par coeur son regard. Pourtant à chaque fois je le découvre à nouveau. Je me plonge entièrement dans ses prunelles, un sentiment de bien être m'envahis. Il ferme les yeux et respire. Le lien avec son regard est rompu. Je tourne ma tête vers le haut. Je sens sa respiration chaude contre mon oreille qui me murmure d'essayer de dormir. Je ferme les yeux pour le rassurer et j'essaye de dormir. Mais comme la nuit précédente, je n'arrive à m'endormir. J'essaye désespérément de me laisser aller au sommeil mais rien n'y fait. Depuis le message que m'a envoyé Françoise je n'arrive plus a faire le vide. Toute la journée je suis accrochée à mon téléphone, sans prononcer un mot dans l'espoir que ma soeur réapparaisse. Elle a disparu depuis lundi soir et nous sommes mercredi matin. Je n'ai aucune idée d'où elle peut être et ça m'inquiète. Je ne sais plus quoi faire.
Quand le réveil sonne enfin, je me lève rapidement et attrape mon téléphone. Évidemment, aucune nouvelle. Je file sous la douche, enfile un t-shirt et un jeans pour descendre. Je m'installe derrière le bol de céréales que Pierrick m'a préparé et attends comme j'ai pu déjà le faire toute la nuit. En ce moment, tout ce passe ainsi dans l'attente imperturbable d'avoir des nouvelles.
« Tu devrais manger quelque chose Alix on en a déjà parlé. » me demande gentiment Adèle. Je lève les yeux vers elle et observe son visage inquiet qui me demande en silence de l'écouter. Je baisse mon regard et attends de nouveau. J'entends Adèle souffler et secouer la tête négativement à son mari. Je sais qu'ils s'inquiètent beaucoup pour moi, de me voir ainsi : épuisée de sommeil et le ventre vide. Ils essayent à chaque repas de me faire avaler quelque chose sans y arriver.
Puis tout s'enchaîne comme la veille, Thomas descend, avale son petit déjeuné et Nina nous rejoint. On monte tout les trois, on se brosse les dents et Thomas essaye de me parler. On monte dans la voiture, Adèle nous dépose et les cours commence. Je reste assise sur ma chaise pendant deux heures et la sonnerie indique la récréation. Je descends avec Lou et je reste avec mon groupe d'amis qui tente de me parler mais je ne leur réponds pas.
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Le goût de la tristesse
Teen Fiction"Dans la vie, il y a toujours un avant [et] un après, vous avez remarqué ? Avec entre les deux une cassure franche et nette, heureuse ou malheureuse - c'est une question de chance. Elle ne peut pas sourire à tout le monde, évidemment. Je suis sure q...