Chapitre 4- Katy Dubois

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« Je suis Hélène, je suis des services sociaux. Ton père m'a transmis ton numéro. Il m'a indiqué que tu t'occuperais de cette partie administrative. Tu es bien d'accord ?

-Oui...

-Alix Durand, c'est ça ?

-Oui.

-Quel âge as-tu dis moi ?

-16 ans.

-Tu sais que tu n'es pas majeure. Il me semble que tu as une petite soeur et un petit frère. Tu ne peux pas t'en occuper seule...

-Oui je sais ! Je sais tout ça ! Arrêtez de tourner autour du pot avec vos questions débiles, vous avez déjà les réponses en plus ! Vous voulez nous mettre en famille d'accueil j'imagine ?!

-C'est la meilleure chose à faire, je vais envoyer une équipe pour venir vous chercher, vous ne pouvez pas rester seuls pour la nuit. Vous allez être placés et....

-Non... C'est ça votre boulot, venir bousiller la vie des gens qui ont déjà vu leur vie voler en éclats ? C'est ça votre but me prendre Manon et Nathan, la seule famille qu'il me reste actuellement ? Venir pour nous faire encore plus de mal ? Vous n'avez pas encore compris que ma mère était dans le coma ? Qu'à l'heure actuelle je souffre ? Vous voulez encore m'enlever ceux que j'aime ? Et bah moi je dis non. Je ne suis pas d'accord, vous avez qu'à venir mais nous ne serons pas là. J'ai pris les choses en mains, nous sommes chez des amis de confiance. J'ai promis à mon père de m'occuper d'eux le mieux possible et c'est ce que je compte faire. Alors si vous avez des documents à me faire signer vous connaissez mon adresse et vous avez mon numéro. Au revoir Hélène. » je lui crache tout d'une traite avant de raccrocher violemment, sans laisser le temps à cette Hélène le temps de répondre.

Je suis à bout, en rage. Toute la douleur et la colère que j'ai depuis le coup de fil de mon père est remontée à la surface. Je lui ai tout balancé à la figure. Des larmes de colère roulent encore sur mes joues. J'essaie de me calmer en respirant tranquillement. Je réfléchis à ce que je viens de faire. Je ne connais pas leur procédure habituelle mais je ne crois pas que cela leur plaise qu'une gamine de 16 ans prenne les rennes. Ils vont sûrement appeler papa et il va s'inquiéter. Je me sens d'un coup flancher, ma colère baisse d'un coup, le doute s'installe. Je m'assoie sur la chaise de bureau et me repasse la conversation. J'ai merdé évidemment. Maintenant ils vont m'envoyer la police au lycée, avec un peu de chance. Pffffffff... ça craint.

Toc, toc, toc ! Je lève les yeux vers la porte. Adèle est là sur le palier avec du linge propre dans les bras. Je m'avance pour l'aider mais elle ne bouge pas. Elle est désemparée et ne sais pas comment réagir. Adèle me regarde longuement avec de l'incompréhension avant de dire :

« Je suis désolée... Je ne voulais pas... »

Un blanc s'installe, je ne comprends pas et elle doit le voir parce qu'elle continue.

« J'ai entendu toute ta conversation... c'était pas voulu... je...

-C'est pas grave ne vous en faites pas.

-Pour ta mère... Je ne savais pas... »

Ma gorge se serre, rien qu'à cette pensée j'ai mal.

« Je me doutais bien que ton histoire ne tenait pas debout, mais je ne pensais pas que c'était si grave... Je suis vraiment désolée Alix.

-Personne ne sait, si vous pouviez garder ça pour vous s'il vous plaît.

-Bien sûr, je ne dirai rien. Je suis vraiment navrée d'avoir entendu cette conversation et puis tu criais je me suis inquiétée... si je peux faire quoi que ce soit pour toi, n'hésite pas.

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant