Je me retourne et voit mon père dans l'entrebâillement de la porte.
Mes amis sont déjà derrière lui pour partir. Je le regarde longuement en silence, le visage fermé et indéchiffrable. Je vois ses épaules se contracter et descendre lentement lorsqu'il expire.
« J'aimerais que tu rentres à la maison. » dit-il de but en blanc.
Je continu de le regarder sans vraiment avoir entendu sa phrase. J'assimile petit à petit. Mon père lui devient de plus en plus nerveux. La scène en devient comique. Quand la phrase apparaît clairement dans mon esprit, je souris avant d'éclater de rire. Un rire incontrôlable, m'a-t-il sérieusement demandé de revenir à la maison de cette manière ? Papa est interdit, il ne comprend rien et panique.
J'attrape la veste sur le lit d'hôpital et traverse la chambre sans un regard à mon père. Quand j'arrive à sa hauteur, il m'attrape le bras. Je regarde, mauvaise, sa main posé sur moi mais avant que je dise quelque chose ses mots résonne en moi :
« Tu devrais au moins aller voir ta mère, elle c'est réveillée hier après-midi. Elle s'inquiète beaucoup pour ton malaise. »
A l'entente de ses paroles je ne peux pas le croire. Mes idées tournent à toute vitesse et je me dégage de l'emprise de mon père. Je cours à l'accueil et demande confirmation. Une fois, puis deux et même une troisième fois. La réponse est toujours la même : ma mère est sorti du coma. Je saute de joie et cours aussi vite que je le peu dans la chambre 305.
Je rentre dans la chambre à toute vitesse, je suis a bout de souffle. Le jeu en valait la chandelle, je vois ma mère dans son lit. Elle est assise, les yeux grand ouvert et rigole avec le docteur Andrew. Que fait le docteur ici ? Elle ne pouvait pas me le dire avant de partir que ma mère était sortie d'affaire ? Son « à tout à lheure » résonne en moi, il me parait soudain plus clair.
Mon arrivée brusque provoque le rire, les regards se tournent vers moi. Mes yeux s'accroche aux yeux de maman, ses yeux que je voulais voir depuis plus d'une semaine, qui mavait tant manqué. La flemme pétillante qui l'habitait, a repris vie. A cette pensée, des larmes roulent sur mes joues. Je la voie enfin rire et parler comme avant. Ma mère est sous son meilleure jour, aussi belle et rayonnante. Elle me souris tendrement et ouvre ses bras vers moi. Je cours m'y réfugier et mes larmes surgissent avec plus de violence. Tout est enfin fini, elle est enfin la dans mes bras, vivante. Elle me serre un peu plus pour me calmer mais rien n'y fait, la pression de ses deux dernière semaines se libère enfin. Je lui répète en boucle que je l'aime et qu'elle ne doit jamais l'oublier. Maman m'attrape la tête et y dépose des bisous doux sur le haut du crâne, me chuchotant à son tour qu'elle m'aime et qu'elle n'est rien sans moi.
Après quelques minutes, mes larmes se tarissent et une conversation se met en place. Je lui raconte tout dans les moindres détails, du coup de téléphone, au mensonge que j'ai du dire à Manon, Nathan, Françoise et jen passe, jusquà mes nuits remplis de cauchemars, au miroir brisé, au retour de papa si froid, mes crises d'angoisse et encore mon malaise. Pas une fois elle me coupe ou essaye de me résonner, elle serre juste ma petite main dans la sienne et garde ses yeux plongé dans les miennes. Puis elle prend la parole d'une voix calme et mesurée :
« Je me suis réveillée hier, Loïc, ton père mavait parlé de certaine choses et je ne pensais pas que ça avait pris cette envergure. Je suis tellement désolée de tavoir fait subir tout ça. Tu sais bien que je t'aime à un point, je ne voudrais jamais que tu souffres. Pour ta soeur ne t'en fait plus, elle est venue me voir a mon réveil, elle est rentrée. Ça l'a beaucoup bousculée de l'avoir appris ainsi et elle n'a pas réfléchis. Ensuite, tu es bien la fille de ton père a cacher tes sentiments jusqu'au point de t'écrouler, ton corps t'a envoyé beaucoup de signaux ma chérie et tu ne les as pas écouté, t'enfonçant un peu plus chaque heure où tu ne te confiais pas à quelqu'un. Ça a du être très dur pour tes amis aussi, ils voulaient sûrement t'aider mais comment faire si ils ne savaient rien. Ne prend pas le cas de Lou pour une généralité, si elle c'est défoulé sur Thomas c'est qu'elle te voyait brûler à petit feu et certains essaye de trouver un responsable. Alors la prochaine fois que tu as un soucis parle leurs en vraiment, ils sont là pour taider. Loïc a réagit exactement comme toi, il c'est éloigné de ce qui l'affectait et il a essayé de faire comme si de rien n'était mais tout les soucis que je vous ai apporté on ressurgis avec toi, avec tes crises d'angoisse qu'il ne savait pas gérer. Alors il a juste fuit, je sais que ce n'est pas ce qu'il te fallait, bien au contraire tu avais besoin de réconfort, qu'il te montre qu'il était là pour toi. Cette enquête policière n'a pas arrangé les choses et je n'essaye pas de le défendre mais juste comprend le. Il est comme toi, incapable de faire face à tout ce qui lui est arrivé même si en surface il résiste mieux que toi je sais que c'est complètement faux, tu es bien plus forte que lui. Ne l'oublie jamais. Essaye s'il te plaît de le comprendre et de retourner à la maison ce soir, ça nous rassurerais tous. »
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Le goût de la tristesse
Teen Fiction"Dans la vie, il y a toujours un avant [et] un après, vous avez remarqué ? Avec entre les deux une cassure franche et nette, heureuse ou malheureuse - c'est une question de chance. Elle ne peut pas sourire à tout le monde, évidemment. Je suis sure q...