Chapitre 18- Les Martin

8 1 0
                                    

Je m'écroule contre le mur et essaye de me concentrer sur ma respiration, je manques d'air. La peur de cette nuit m'envahit, ma panique monte d'un cran et le monde autour de moi s'arrête. Je me concentre le plus possible sur les sons autour de moi, je sais que cette fois personne ne viendra. De loin la voix de mon amie me parvient, douce et rassurante. Plus les minutes passent plus sa voix est distincte, plus je comprends ses paroles, plus je reviens à moi. Je prends une grande inspiration et articule avec peine :

« Lou...

- Alix tout vas bien je suis là d'accord avec ma mère on vient te chercher.

- Me chercher ?

- Oui tu peux pas rester toute seule là bas, tu vas venir à la maison. Ça va mieux ? Je reste avec toi au téléphone. On est presque arrivée d'accord? Tout vas bien.

- Je...» je marrête brusquement pour tousser et Lou m'ordonne d'aller boire un peu. Le reflet de la jeune fille qui me fait face est complètement perdu, il souffre.... je souffre et mon corps me le fait ressentir jusqu'à en avoir mal physiquement. Je suis vraiment dans un état lamentable, j'ai les cheveux emmêles, mon nez et mes yeux ont coulé. Je me passe de l'eau sur le visage et boit un peu. La voix qui sort du téléphone m'informe qu'elles sont arrivées et j'entends la sonnette de la porte. La porte souvre et j'écoute les pas qui monte l'escalier précipitamment. Une tête brune entre dans la salle de bain et me saute dessus. Je l'entends pleurer au creux de mon cou et chuchoter :

« Je te lâche plus tu m'entends ?

- Je suis désolée. » dis-je en lui rendant son étreinte. Elle me lâche et se dirige vers ma chambre qu'elle connaît si bien, attrape un sac et empile des pantalons, des t-shirts, des pulls... Une fois la tache accomplis, Lou attrape ma main et me tire en bas. Dans le couloir mon père reste interdit, il ne dit rien même quand je passe et claque la porte. Même quand je me glisse dans la voiture et qu'Olivia, la maman de Lou, démarre la voiture mon père reste invisible. Je quitte la rue les yeux embués de larme.

~

Je me suis écroulée de sommeil en arrivant chez les Martin, c'est à peine si ils m'ont vu. Lou est restée près de moi, une main sur mon épaule pour me rassurer et ça à marché. Je me suis réveillée quatre heures plus tard dans la même position. Lou m'a proposé un film pour me faire oublier tout  pendant deux heures, puis on en a regardé un autre et on c'est endormie toute les deux de fatigue.

Je me suis réveillée à sept du matin, toute la maison était silencieuse. Lou ne bougeait pas alors je me suis levée sur la pointe des pieds pour ne réveiller personne. En bas, je me suis servie un verre d'eau et j'ai ouvert le rideau de la cuisine. J'ai écarquillé les yeux de surprise en découvrant la fine pellicule de neige qui recouvrait l'herbe devant la maison. J'adore la neige, c'est tellement reposant. Je m'imagine déjà dans le jardin à faire une bataille de boule de neige avec la famille Martin puis on ferait un sublime bonhomme de neige. Je rigole de bonheur et j'entends un bâillement. Je tourne la tête avec un grand sourire et découvre Risotto, le chien de la famille Martin. Il me reconnaît aussitôt et se jette sur moi pour me faire la fête. Je lui grattouille derrière les oreilles et le cajole. La matinée commence bien en tout cas, qui se plaindrait d'avoir une boule de poil qui vous donne autant d'amour.

« Il a l'air ravi que tu sois à la maison. » rigole quelqu'un dans mon dos. Je me retourne et découvre Olivia, la maman de Lou. Je lui souris et lui dit :

« Oui, je crois qu'il me reconnaît.

- C'est même sûr. Tu as l'air en forme se matin en tout cas, ça fait plaisir.

- Je suis en forme, j'ai super bien dormi et je suis désolé pour hie....

- Je ne veux rien entendre à se propos Alix. Ne tinquiète surtout pas. Mais tu aurais du me réveiller se matin, tu es debout depuis longtemps ?

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant