Chapitre 24- La fin

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Je ne les sens même plus couler. Comme si on avait laissé deux robinets ouvert. Les larmes roulent sur mes joues sans interruption. Le trou dans ma poitrine est toujours aussi grand. On est dimanche, j'ai mis ma plus belle robe. La noire celle que maman aimait tant. On est tous comme des pingouins dans notre costume ou notre robe trop serrés. J'ai relevé mes cheveux en chignon comme maman aimait, elle disait que ça dégageait ma jolie nuque. Nathan et Manon on pas pu venir, c'est quelques chose de réservé pour les grands. C'est simplement trop dur pour eux m'a confié mon père. Je crois que c'est trop dur pour moi aussi. Attendre que des personnes que maman aimait ou non viennent nous prendre dans leurs bras pour nous dire qu'ils sont avec nous, qu'ils nous soutiennent ou encore que c'est tragique et qu'ils ne s'y attendaient pas. Ça nous fait un point commun, nous non plus on s'y attendait pas. La vague qui a emporté ma mère lui a laissé un moment de répit pour revenir encore plus forte.

On va sûrement passer ses musiques préférées dans l'église. Papa m'a demandé d'en choisir quelques une. J'ai eu l'envie, l'espace d'un instant, de mettre celles qu'elle détestait le plus pour l'embêter. Mais je me suis rappelée qu'elle ne serait pas là pour s'énerver. Papa m'a dispensé de discours, je sais pas si j'en aurais été capable. Nous sommes même pas rentrés que j'arrive déjà plus à parler. Maman est déjà à l'intérieur elle nous attends pour commencer. Papa choisis ce moment là pour m'entraîner dans l'église, nous sommes les premier à passer devant le cercueil. Il y a un ordre précis, je ne sais pas si maman verra la différence mais soit. Elle est allongée comme à l'hôpital, le visage détendu, un léger sourire sur les lèvres si on se concentre bien. C"est comme si elle dormait, qu'il ne fallait pas la réveiller.

Le reste de la cérémonie est insoutenable. Après les discours déchirants et les chansons, elle est transportée jusqu'à sa tombe. Chacun jette une rose puis on la recouvre de terre. C'est comme si on la tuait une deuxième fois sous mes yeux. Mes larmes redoublent de force et mon père me sert contre lui. Je cale ma tête dans son coude et pleure en silence.

Demain il y aura le jugement de l'homme qui a tué ma mère et tout sera fini.

~

Tout le monde se lève. Les trois magistrats rentrent dans la salle et sassoient derrière le long bureau en bois qui surplomb la salle. Les six jurés eux sont déjà assis depuis longtemps. Ils attendent fébrile. Ils sont disposé de sorte à entourer les trois magistrats, trois de chaque coté. Les neufs personnes qui me font fasse ont le jugement de ma mère entre les mains. Je ne peux qu'essayer de les convaincre avec mon discours. C'est ce que m'a dit l'avocat familial. Je vais passer à la barre la dernière. Ça va soit disant appuyer le témoignage des autres.

Le magistrat du centre se racle la gorge avant de tendre la main vers l'avocat de la famille et de dire que la séance est ouverte. Il ressemble aux avocats dans les séries, un peu rond, la peau mat et l'air sévère mais souriant à la fois. Mon avocat se lève, rajuste sa robe et commence :

« Bonjour, je suis l'avocat de la famille Durand et aujourdhui je viens dans l'optique de rendre justice à Caroline qui était une collègue exemplaire, une femme forte, aimée de tous mais avant tout une mère de trois enfants qui pleure pour leur maman disparu. Elle a été tué en rentrant du travail alors qu'elle allait justement les chercher. Les pauvres enfant ont du se débrouiller seuls pendant une semaine, surtout la jeune Alix qui se trouve avec nous aujourd'hui. Elle nous racontera son histoire tout à l'heure. Si vous voulez bien nous allons déjà entendre le docteur Andrew qui est la première a avoir pris en charge Caroline Durand. »

Je vois madame Andrew se lever et se diriger vers la barre. Ma respiration se bloque dans ma poitrine quand elle se tourne vers moi et me souris doucement. Ses prunelles de jade me demande pardon de n'avoir rien pu faire pour ma mère. Une larme roule sur ma joue, je l'essuie rapidement et lui souris à mon tour pour l'informer que je lui en veux pas. Je l'a remercierai jamais assez du soutiens qu'elle m'a apporté. Thomas, qui est juste à coté de moi, attrape ma main et la serre doucement. Puis il lâche ma main mais je l'a rattrape aussitôt et pose nos mains jointent sur le tissu de ma jupe noire.

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant