Chapitre 8- Le chocolat chaud

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Je vacille avant de me raccrocher à la barrière qui est dos à moi. Je lève la tête et je peux voir une petite tête toute joyeuse. Avant que je puisse dire quoi que ce soit elle se jette de nouveau à mon cou.

«  Emma !!

- Alix, tu nous a manqué aujourd'hui, je me suis inquiétée, moi. » me chuchote-t-elle dans le cou. Quand j'immerge, j'aperçois mes autres amis se diriger vers moi. Certains me font de grands sourires d'autres me prennent dans leurs bras. Mais je vois toujours pas Lou, Jules et Thomas.

« Alix, du coup tu étais malade aujourd'hui ? » me demande Victoria, la camarade de classe d'Emma. Je me retourne vers elle ne sachant quoi lui répondre. Je lâche son regard et remarque que tout le monde nous écoute. Il ne manquait plus que ça. Je me retourne vers elle.

« euh j'avais...

- Elle avait un enterrement aujourd'hui, un oncle très éloigné il me semble c'est ça Alix ?

- Oui c'est ça. » dis-je soulagée. Je regarde mon héro qui m'a sauvé in-extremis et lui fait un grand sourire. Je lui chuchote du bout des lèvres un merci, Lou me fait un clin d'œil et les discussions recommencent. Thomas nous rejoint quelques instant après. Je regarde dans sa direction et mon ami me lance un clin d'oeil. Les discussions continuent pendant un certain temps. Puis certains s'en vont pour prendre leurs trains ou leurs bus. Bientôt, il ne reste plus que Lou, Jules, Thomas, sa maman et moi. Lou décide à ce moment de me prendre à part. On parle un peu de choses banales avant qu'elle ne me pose la fameuse question :

«  Alors ta mère ? » me dit-elle d'une voix douce. Je lâche son regard et me concentre sur un point derrière elle. Je prend une grande inspiration et commence à lui dire ce que le docteur Andrew m'a annoncé. Mon récit terminé je me rends compte que des larmes ont coulé. Lou me serre dans ses bras un instant et me regarde compatissante :

« Mais elle va s'en sortir hein ?

- Il y a de fortes chances que oui mais ils ne peuvent pas supprimer l'option de la mort cérébrale.

- Je suis désolée, tu ne mérites pas ça.

- Personne ne mérite ça...

- Oui c'est sûr. Tu sais ce qui s'est passé ? Elle a eu un accident?

- Non, je sais pas, je n'y ai pas pensé...

- C'est normal, tu as d'autres choses à penser. Tu sais si tu viens demain ? »

Je secoue la tête de droite à gauche. On parle encore un moment avant qu'on ne rejoigne les autres pour prendre le chemin de la voiture.

Arrivés sur le parking, Lou me sert dans ses bras avant de partir avec Jules. Adèle monte dans la voiture et Thomas, lui, se tourne vers moi :

« C'est ma mère qui a eu l'idée de venir me chercher ? » demande-t-il en rigolant. Je secoue la tête par l'affirmative en souriant.

«  Ça ne m'étonne pas le moins du monde, les idées foireuses comme ça, il n'y a qu'elle pour les avoir. »

En commençant à rire, j'aperçois sa pommette. Sa pommette gauche. Elle est rouge et toute gonflée. C'est ma faute, je m'en veux tellement. Je l'entends qui continue à rire, moi je reste concentrée sur sa pommette que j'ai abîmé. La scène d'hier soir me revient en tête. D'un coup, les larmes me montent aux yeux à nouveau. J'éclate en sanglots sans aucune raison. Thomas s'arrête net et me prend dans ses bras en me chuchotant :

« Alix qu'est-ce qui se passe ? Ne te met pas dans cet état... »

Je le sens me serrer de plus en plus fort dans l'espoir de me réconforter. La portière de la voiture claque et des pas se précipitent vers nous. J'entends Adèle inquiète demander ce qui se passe. Mes larmes redoublent de force. Dans ma tête, tout s'embrouille, je me sens tellement faible. Je blesse mon ami et en plus j'inquiète tout le monde en pleurant pour rien. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi !?

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant