Chapitre 10- « L'impression de te perdre »

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- Mais Alix ! Je t'ai jamais demandé de lui parler ! Je sais résoudre mes problèmes tout seul ! Jai pas besoin de toi ! Ne t'occupe plus de mes affaires, c'est clair ! J'ai vraiment pas besoin que tu règles ma vie comme tu l'entends, je sais me débrouiller ! »

Il me dit tout ça en criant. Plus les mots sortent de sa bouche, plus la colère s'amplifie. Une fois sa colère déversée il sort du salon et monte les escaliers avant de claquer la porte de sa chambre.

Je suis sous le choc. Mais qu'est-ce qui vient de se passer? Thomas ne réagit jamais au quart de tour. Je sais vraiment pas ce qui lui prend. Je pensais vraiment bien faire avec Katy, je voulais l'aider, j'imaginais pas qu'il le prendrait aussi mal. Son comportement est limite démesuré par rapport à mon action. S' il voulait pas que je lui parle il aurait pu simplement me le dire. Mais là vraiment, je ne comprends plus rien, je suis limite énervée de sa réaction. Je déteste qu'on me parle comme ça, surtout si je ne suis pas fautive dans l'histoire. Nina me sort brusquement de mes pensées en arrivant dans le salon. Elle a l'air vraiment déboussolé, de sa petite voix elle me demande:

« Alix... Qu'est-ce qu'il a Thomas ?

- Nina, faut pas s'inquiéter comme ça. Viens me voir. »

Elle est vraiment stressée, limite au bord des larmes par rapport au comportement de son frère. Je lui tends les bras pour qu'elle puisse s'y réfugier. Je la berce doucement de droite à gauche en lui expliquant que son frère est un peu à cran, que tout va bien se passer.

~

La porte de l'entrée claque de nouveau. Ça doit faire moins d'une dizaine de minute que Nina est dans mes bras. Lorsqu'elle entend la porte, elle cache un peu plus son visage dans mes bras.

« Alors j'ai même plus de gros câlin de ma fille adorée le soir ? » chantonne une voix masculine.

Pierrick passe la tête dans l'embrasure de la porte avec un grand sourire. Les commissures de ses lèvres se baissent en voyant Nina agrippée à moi :

« Qu'est-ce qui se passe par ici?

- Je me suis prise la tête avec Thomas et ça affecte beaucoup Nina...

- Oui, elle prend les choses très au sérieux quand il s'agit de son frère. Nina tu viens me voir ? »

L'enfant enfonce encore plus la tête dans mon pull pour montrer son refus. Automatiquement je lui caresse doucement ses cheveux blonds. Ça la calme et la rassure. Pierrick vient s'installer doucement à mes cotés et chuchote à l'oreille de sa fille des mots réalistes au sujet de Thomas et moi. Comme le fait qu'il ne faut pas s'inquiéter et réagir ainsi ,et que ça ne la regarde pas. Ce sont des histoires entre son frère et moi, puis il se relève et va à la cuisine.

J'entends Nina pleurer contre moi. Elle me brise tellement le coeur. Je lui répète doucement et régulièrement : « Tout va bien se passer ma puce, je suis là. ». Je la serre un peu plus fort et lui embrasse les cheveux.

Sa crise de larme passée, elle relève la tête vers moi. Elle a les yeux tout rouges et le nez qui coule. D'un  filet de voix Nina me dit :

« Je ne veux pas choisir entre toi et Thomas. »

Une nouvelle crise de larmes recommence. Je ne comprends pas tout de suite ce qu'elle me dit, mais rapidement je fais le lien:

« Mais tu n'as pas à choisir ma poupée.

- Si vous ne vous parlez plus jamais...

- Nina... Ton frère était fatigué je suis sûre qu'il ne me fait déjà plus la tête.

- Tu penses?

- Mais bien sûr . On s'aime beaucoup trop pour ne plus se parler tous les deux. Tu le sais très bien. C'est pas une petite dispute qui va nous séparer. » je chuchote doucement. Je continue de la bercer dans mes bras et des bruits de pas qui descendent les escaliers se font entendre. Thomas apparaît dans l'embrasure de la porte, mais avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, son père l'attrape par le col pour l'entraîner dans la cuisine. J'entends des brides de conversation mais je n'arrive pas à saisir vraiment la conversation. J'entends Pierrick crier sur Thomas pour avoir inquiété Nina pour rien ,mais surtout pour s'être comporté ainsi avec moi alors que je suis déjà mal. Je retiens mon souffle, je ne pensais pas que Pierrick était si sévère avec son fils. La dispute passé son fils entre dans le salon avec un sourire vacillant. Je vois bien qu'il est fatigué et surtout triste de la situation. Son père a dû lui dire ses quatre vérités et maintenant ça le travaille. Je le regarde, lui fait un faible sourire et lui indique la place à mes cotés. Il vient s'installer dans la même position que moi face à la table basse et dos au canapé. Les boites des jeux de sociétés sont toujours éparpillées au sol. Il les contemple en silence avant de dire:

Le goût de la tristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant