Commande pour iamaqueen34 ೖ(σ̑˽σ̑)ೖ
(Je referai peut-être des histoires plus courtes avec Toji.. Je me suis lâchée.. )
*Cling-clang*- Arff... Fait'froid !
L'être au corps frigorifié par ce temps glacé de janvier s'engouffre généreusement dans la pièce réchauffée au gaz. C'est au tour de (T/p) de faire l'ouverture, ce matin. Les mardi, jeudi et vendredi, elle se présente toujours vigoureusement à 7h45 à l'une des plus anciennes librairies de la ville. Cette librairie aux odeurs de tradition et d'histoire n'a pas de nom officiel, mais est facilement reconnaissable quant à son aspect atypique. Cachée dans les rues de Tokyo, elle transcende l'ambiance futuriste de la ville avec son charme vieux de l'époque d'Edo.
La jeune femme se frotte les mains frénétiquement, et commence à ranger les livres que la boutique a commandé pour enrichir sa collection. Le sol en bois craque, quelques fois la lumière vacille, mais (T/p) aime travailler ici. C'est un endroit qui lui permet d'oublier l'école, ses études et ses examens finaux. S'étant facilement lassée de de son choix d'études, elle regrette amèrement ses décisions et damne volontiers le système scolaire japonais. Elle aime les livres, et veut continuer à les côtoyer.
***
- (T/p), tu veux bien aller chercher à manger cette fois-ci ? Je dois finir de ranger tout ça !
Nao Machiro est le collègue de (T/p). Tous deux s'occupent de tenir la librairie sous les ordres de Madame Kaorin, une vieille femme douce mais rarement présente. Nao est lui-même son petit-fils, et est celui qui a proposé à (T/p) de venir travailler avec lui. Légèrement plus jeune que son amie de 20 ans, il est d'un caractère très taquin et aime la tourmenter avec des plaisanteries enfantines. Mais les deux jeunes adultes s'entendent à merveille et se soutiennent souvent l'un et l'autre.
- Je prends n'importe quoi au konbini du coin ? Attention où tu marches idiot !
- Oups ! Oui, mais ne me prends rien au pois-
- -son, je sais. Bon j'y vais !
La libraire sort courageusement dans le froid, emmitouflée sous plusieurs couches d'habits. Les rues sont presque vides, cela démotive l'esprit enjoué de (T/p). Elle finit par atteindre le konbini store, et y pénètre dépêchée par le vent froid.
Un grand brouhaha se fait entendre à l'intérieur. Des jeunes universitaires semblent se préparer à une fête, et crient presque leur excitation à tous. (T/p) soupire, repensant à sa vie d'étudiante inachevée, inachevable. La société pousse tous les jeunes à croire que le seul moyen de réussir est un passage forcé à travers de longues études, où l'on doit rentrer dans le moule, dans une filière, se laissant formater comme les autres. Mais elle est persuadée que l'on a tous le droit d'évoluer différemment, de devenir autre chose que ce que l'on attend d'un citoyen lambda obéissant passivement aux ordres de l'administratif et de l'État.
Plongée dans ses pensées, (T/p) n'entend pas qu'on l'appelle. Un des garçons s'est approché d'elle, et engage la discussion. Une discussion des plus banales. Sans mot profond, sans intérêt, sans goût.
- Salut toi, tu viens souvent ici ? C'est quoi ton nom ! J'aime bien les filles de chair, comme toi !
Sous le choc, la jeune fille ne répond rien à ces mots ignobles, mais qui font pourtant parti de son quotidien. Elle se demande, dans ces moments-là, pourquoi les gens pointent la différence. Pourquoi la différence de l'un devient, à travers les yeux des autres, l'essence même de son caractère, de son être. Certes la différence peut être mise en valeur, adorée, mais pointée ? Adulée ? Détestée ? Non, ça, c'est incompréhensible.